Pourquoi je ne suis pas altermondialiste, Éloge de l’antimondialisation
“ Je ne suis pas altermondialiste ; et pourtant, je suis solidaire des centaines de milliers de manifestants qui s’expriment pour un autre monde dans les rues des mégapoles où survit une humanité de plus en plus paupérisée, soumise, méprisée. […] Je suis antimondialiste. Non par un goût ou une attirance particulière pour le passé. Mais je sais que la mondialisation est un concept déjà dépassé, que les grandes luttes qu’elle a suscitées contre elle ne sont que les prémices de sa remise en cause. Je suis antimondialiste parce que je crois que la période qui s’ouvre demande aux hommes de retrouver une identité politique, loin de ces magmas idéologiques sans signification concrète qui leur sont imposés pour mieux pervertir leur pensée ; parce que je crois que la revitalisation de la politique, attribut essentiel de l’homme libre et donc du citoyen, et le retour de l’humanisme passent par le combat contre le concept même de mondialisation. ”
Député des Alpes-de-Haute-Provence pendant trois législatures, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale pendant deux ans, André Bellon s’inscrit en rupture avec une gauche occidentale dans l’impasse, dont il est le témoin sans complaisance des défaites politiques, des renoncements philosophiques, des capitulations sociales, des trahisons économiques.
Déjà en collaboration avec Anne-Cécile Robert, journaliste au Monde diplomatique, notre camarade apportait en 2003, dans Le Peuple inattendu (les éditions Syllepse, Paris), un éclairage original sur la vie politique de notre époque, et sur la coupure entre le peuple, seul détenteur légitime du pouvoir, et le monde politicien.
Son Éloge de l’antimondialisation est un ouvrage dense, qui apporte un ton pamphlétaire stimulant et une force d’analyse qui n’est pas sans évoquer la pensée fulgurante d’un Jean Jaurès. Quelles que soient nos opinions politiques, cet ouvrage est à lire absolument pour mieux comprendre et mieux peser l’alternative à laquelle notre monde est confronté : ou bien l’abandon des individus à la fatalité d’un mondialisme qui ignore les peuples et les nations, corps politiques à la base de toute démocratie, au profit d’organismes non représentatifs, ou bien le sursaut par lequel l’homme libre, le citoyen, luttera pour restaurer une véritable démocratie et contribuer à forger son propre destin.