Pourquoi les polytechniciens ont aussi besoin des Soft skills

Pourquoi les polytechniciens ont aussi besoin des soft skills

Dossier : Soft skillsMagazine N°787 Septembre 2023
Par Mathilde LAGUËS (X97)
Par Sébastien DUPUIS (X95)

Le terme soft skills a fait son appa­ri­tion dans le voca­bu­laire des entre­prises ces der­nières années, par oppo­si­tion aux hard skills, qui dési­gnent les com­pé­tences métier, savoir ou savoir-faire. Nous avons vou­lu inter­ro­ger avec vous ce que recouvre le terme soft skills et en quoi cela peut inté­res­ser plus spé­ci­fi­que­ment les polytechniciens.

La notion de soft skills désigne un ensemble de com­pé­tences inter­per­son­nelles et de savoir-être comme l’aisance rela­tion­nelle, les qua­li­tés de com­mu­ni­ca­tion, de prise d’initiative, d’adaptation, la capa­ci­té à gérer son niveau d’énergie… La for­ma­tion d’ingénieur, spé­ci­fi­que­ment tour­née vers le déve­lop­pe­ment d’expertises scien­ti­fiques et tech­niques, par l’acquisition et l’organisation de connais­sances, s’adresse prin­ci­pa­le­ment à la logique, à la dimen­sion ration­nelle et concrète. Elle est beau­coup moins diri­gée vers ces dimen­sions sub­jec­tives, par­fois consi­dé­rées comme des com­pé­tences de seconde caté­go­rie, voire des sciences « molles ». Pour­tant un cou­rant actuel de pen­sée se consti­tue autour de l’idée qu’il y a un béné­fice à déve­lop­per ces dimen­sions humaines. Quel pour­rait donc en être l’intérêt ?

“Se protéger des dangers inhérents à son talent.”

Dans ce dos­sier, nous ver­rons en quoi ces com­pé­tences peuvent aider l’ingénieur à mieux mettre son savoir en action et à gagner en effi­ca­ci­té. Savoir bien pen­ser, c’est une chose. Mais savoir com­mu­ni­quer ses idées de façon à en mon­trer l’intérêt et obte­nir l’adhésion, et col­la­bo­rer en équipe, c’en est une autre, en par­ti­cu­lier auprès des gens qui pensent dif­fé­rem­ment. Des com­pé­tences rela­tion­nelles sont indis­cu­ta­ble­ment un plus pour ces objec­tifs. Se pro­té­ger des dan­gers inhé­rents à son talent, aus­si. Les per­sonnes douées ont sou­vent une grande capa­ci­té à satis­faire les attentes, aus­si gigan­tesques soient-elles, et à pour­suivre un objec­tif avec téna­ci­té, sans tenir compte de leur propre san­té, ce qui en fait d’excellents can­di­dats au burn out. Appré­hen­der des sujets à grande échelle, enfin.


Lire aus­si : Le burn out : une las­si­tude nom­mée travail


Comme dans le cas de la crise cli­ma­tique, il est néces­saire de créer une nou­velle forme d’intelligence col­lec­tive en fai­sant col­la­bo­rer des pro­fils et des domaines d’expertise très dif­fé­rents. Afin de trou­ver les pistes de réso­lu­tion effi­cace, d’importants chan­ge­ments de pos­ture doivent être mis en œuvre. Chan­ger de façon de dire, d’entendre, de coopé­rer, de construire ensemble, pour créer les nou­veaux che­mins vers un ave­nir meilleur. Et com­ment y par­ve­nir ? Nous ver­rons éga­le­ment que l’acquisition des soft skills passe par le fait de déve­lop­per une connais­sance plus fine de soi-même, de mieux com­prendre sa propre per­son­na­li­té, ses auto­ma­tismes de ­com­mu­ni­ca­tion, ses réfé­rences, ses besoins, y com­pris le fonc­tion­ne­ment de son propre corps : besoin de mou­ve­ment, de repos, consé­quences du stress, rythmes biologiques…


Lire aus­si : Les soft skills pour iden­ti­fier la fin d’un cycle professionnel


Commentaire

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GILBERT Patrice (X1969)répondre
6 septembre 2023 à 17 h 31 min

Je signale que l’As­so­cia­tion APIA (www.apia.asso.fr) a mis au point un état des « soft skills » néces­saires aux Admi­nis­tra­teurs Indé­pen­dants qui la com­posent, ain­si qu’un outil de mesure de ces compétences.

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