S'engager pour la communauté polytechnicienne via la caisse de solidarité

Pourquoi s’engager au service de notre communauté via la Caisse de solidarité ?

Dossier : SolidaritéMagazine N°802 Février 2025
Par Laurent VITSE (X88)
Par Florent LITZOW (X98)

La Caisse de soli­da­ri­té existe depuis plus d’un siècle et demi. Elle maté­ria­lise la soli­da­ri­té qui régit les rela­tions au sein de la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne. Son pré­sident et l’un de ses rap­por­teurs témoignent de leur enga­ge­ment en son sein, de ses modes d’action et des résul­tats qu’elle obtient. Ils sou­lignent que nous pou­vons tous ren­con­trer des dif­fi­cul­tés dans les­quelles l’action de la Caisse nous serait pré­cieuse. Le moins que nous puis­sions faire est, sans attendre cette preuve de néces­si­té, de la sou­te­nir notam­ment par notre coti­sa­tion à l’AX.

Laurent Vitse : La soli­da­ri­té est une valeur forte de notre com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne, elle fait par­tie de notre ADN. La Caisse de soli­da­ri­té est la dépo­si­taire de cette valeur, en offrant un sou­tien à nos cama­rades poly­techniciens et à leurs familles, confron­tés aux aléas de la vie, et chaque cama­rade payant sa coti­sa­tion contri­bue à cette soli­da­ri­té qui nous lie. La plu­part des asso­cia­tions d’anciens des grandes écoles n’ont pas d’action de sou­tien en faveur de leurs anciens, le diplôme étant la garan­tie d’une car­rière accom­plie. Alors, s’agissant d’un poly­tech­ni­cien, cette image pour­rait être encore plus forte.

Et pour­tant notre diplôme ne nous met pas à l’abri des acci­dents de la vie. C’est ce que j’ai décou­vert en deve­nant pré­sident de la Caisse de soli­da­ri­té il y a quatre ans. 1 % de nos cama­rades ont été aidés et 0,1 % le sont régu­liè­re­ment. Les sta­tis­ti­ciens seront ras­su­rés mais, étant en contact avec un cer­tain nombre d’entre eux, la plu­part ont eu les mêmes suc­cès que nous à 20 ans, sou­vent des par­cours com­pa­rables aux nôtres pen­dant de nom­breuses années, et pour­tant un acci­dent de la vie peut bou­le­ver­ser leur exis­tence. Je me suis sou­vent dit : « Ce qui lui est arri­vé aurait aus­si bien pu m’arriver. »

« Notre diplôme ne nous met pas à l’abri des accidents de la vie. »

Florent Lit­zow : C’est cette soli­da­ri­té qui m’a beau­coup mar­qué lors d’un moment dif­fi­cile. À la suite de la Covid, j’ai dû fer­mer l’entreprise que j’avais créée. Même si je n’ai pas eu besoin de l’aide finan­cière de la Caisse, il a fal­lu que je revoie mon pro­jet pro­fes­sion­nel. Pour cher­cher du tra­vail, je me suis natu­rel­le­ment tour­né vers le réseau, et bien sûr en par­ti­cu­lier le réseau poly­tech­ni­cien. J’ai alors appe­lé de nom­breux cama­rades, sans autre rai­son que celle d’avoir fait la même école et d’avoir des par­cours dont le par­tage pou­vait être fruc­tueux. Ils m’ont accueilli avec une géné­ro­si­té inat­ten­due, pre­nant le temps, mal­gré leurs propres res­pon­sa­bi­li­tés, de m’écouter, de par­ta­ger leur expé­rience et de m’ouvrir leur car­net d’adresses. Cette entraide, spon­ta­née et très bien­veillante, m’a beau­coup interpellé.

Après avoir retrou­vé un emploi, je suis tom­bé sur un édi­to­rial de Loïc Rocard qui rela­tait les évé­ne­ments ami­caux et d’entraide orga­ni­sés entre poly­tech­ni­ciens russes et ukrai­niens, mal­gré le conflit qui pou­vait les divi­ser en rai­son de leurs pays d’origine. J’ai trou­vé cela très ins­pi­rant et j’ai res­sen­ti qu’il était natu­rel de rendre à mon tour ce que j’avais reçu. Il m’a alors conseillé de rejoindre la Caisse de solidarité.


REPÈRES

La Socié­té ami­cale de secours des anciens élèves de l’École poly­tech­nique (S.A.S.) a été créée en 1865. L’AX est née de la fusion en 1946 de la SAS avec la SAX, Socié­té des amis de l’École poly­tech­nique (S.A.X.) créée elle-même en 1908. 

Notre mis­sion – article 1 des sta­tuts de l’AX : venir en aide, par des actions col­lec­tives de soli­da­ri­té, aux élèves, anciens élèves et diplô­més de l’École poly­tech­nique en situa­tion dif­fi­cile maté­rielle ou morale, qu’ils fassent ou non par­tie de l’association, et à leurs familles ou à leurs proches se trou­vant dans des situa­tions analogues. 

Au sein de l’AX, la Caisse de soli­da­ri­té gère la géné­ro­si­té de notre com­mu­nau­té en appor­tant un sou­tien finan­cier sous forme de secours ou de prêt, mais sur­tout un sou­tien humain et moral. Envi­ron 300 dos­siers sont gérés par la Caisse de soli­da­ri­té. Les aides annuelles repré­sentent envi­ron 50 % des coti­sa­tions, seuil auquel on se tient mal­gré l’aggravation géné­rée par le contexte éco­no­mique et géopolitique. 


En quoi consiste le soutien offert par la Caisse ?

FL : Le sou­tien que nous pro­po­sons com­mence par l’écoute. C’est une étape essen­tielle, car elle per­met aux béné­fi­ciaires de ver­ba­li­ser leurs dif­fi­cul­tés, qu’elles soient d’ordre finan­cier, d’ordre pro­fes­sion­nel ou d’ordre psy­cho­lo­gique. Les situa­tions que nous ren­con­trons sont sou­vent très com­plexes : il peut s’agir de sur­en­det­te­ment, de tran­si­tions pro­fes­sion­nelles dif­fi­ciles, de pro­blèmes de san­té graves… En tant que rap­por­teurs, notre rôle est d’être là sans juge­ment, de prendre le temps de com­prendre et de démê­ler ces dif­fi­cul­tés, pour aider le béné­fi­ciaire à trou­ver un che­min de rebond. Cette pos­ture d’écoute bien­veillante et de neu­tra­li­té est fon­da­men­tale, car elle per­met à cha­cun de s’exprimer libre­ment, sans crainte d’être jugé.

« Cette posture d’écoute bienveillante et de neutralité est fondamentale, car elle permet à chacun de s’exprimer librement, sans crainte d’être jugé. »

LV : L’aide finan­cière est bien sûr un volet impor­tant de notre mis­sion, mais ce n’est pas le seul. En plus des conseils et de l’accompagnement moral, nous orien­tons par­fois vers d’autres struc­tures ou met­tons en rela­tion avec des asso­cia­tions spé­cia­li­sées dans des pro­blé­ma­tiques spé­ci­fiques. Chaque déci­sion d’aide est prise au sein d’un comi­té de ges­tion com­po­sé de per­ma­nents, de membres du conseil d’administration de l’AX et de rap­por­teurs. Ce dis­po­si­tif garan­tit l’objectivité et l’impartialité de nos actions. Nous nous assu­rons que chaque demande soit trai­tée avec équi­té, rigueur et dis­cré­tion et que les aides soient employées de manière opti­male et sans juge­ment sur les rai­sons qui expliquent la situa­tion trai­tée. Ce cadre de déci­sion col­lec­tive est un gage de trans­pa­rence et de bonne ges­tion des fonds de la Caisse.

FL : C’est un point essen­tiel, car cela per­met d’éviter toute par­tia­li­té et d’assurer une assis­tance équi­table. En tant que rap­por­teurs, à notre modeste niveau, nous ten­tons éga­le­ment de sou­la­ger la « charge men­tale » des béné­fi­ciaires. Lorsqu’on tra­verse une période de crise, la somme des sou­cis peut rapi­de­ment deve­nir écra­sante. Le fait de savoir que quelqu’un est là pour vous accom­pa­gner, pour allé­ger cette charge, est sou­vent un sou­tien utile, au-delà de l’aide matérielle.

La solidarité pour les futurs diplômés ?

LV : Les futurs diplô­més consti­tuent en nombre la majo­ri­té des dos­siers que nous sui­vons. Comme ils sont pro­mis à de brillantes car­rières, le sou­tien prend la forme de cau­tions ou de prêts rem­bour­sables dès le pre­mier emploi. De nom­breux jeunes poly­tech­ni­ciens pour­suivent des études au-delà du cur­sus de quatre ans et ils se retrouvent sou­vent dans une période de tran­si­tion où ils ne sont plus bour­siers ou sala­riés, mais ne peuvent pas encore sub­ve­nir à leurs besoins par une acti­vi­té rému­né­rée en parallèle.

La dimen­sion inter­na­tio­nale de l’École et la dif­fi­cul­té accrue pour pas­ser d’un stage à un emploi sans rup­ture ajoutent à ces défis. Nous appor­tons alors une aide ponc­tuelle pour cou­vrir des besoins spé­ci­fiques : cela peut être une cau­tion de loyer, une avance pour un billet d’avion et des frais d’installation pour un stage à l’étranger, ou encore un prêt relais en atten­dant le ver­se­ment du pre­mier salaire. La plu­part du temps, ces aides sont rem­bour­sées rapi­de­ment une fois la situa­tion stabilisée.

« Les prêts aux élèves représentent un tiers des prêts octroyés dans le cadre de la solidarité. »

Les prêts aux élèves repré­sentent un tiers des prêts octroyés dans le cadre de la soli­da­ri­té. Leur rem­bour­se­ment per­met d’alimenter notre capa­ci­té à prê­ter aux géné­ra­tions qui suivent, c’est le cercle ver­tueux de la soli­da­ri­té. L’AX est géné­reuse, mais la géné­ro­si­té ça se gère et il nous incombe par­fois de relan­cer cer­tains cama­rades dont le suc­cès s’étale sur Lin­ke­dIn, mais qui ont oublié notre rôle à l’amorçage de leur car­rière. Rem­bour­ser est le pre­mier acte de soli­da­ri­té que nous atten­dons des jeunes diplô­més avec leur pre­mier contrat de tra­vail en poche !

FL : Ces aides, bien que tem­po­raires, sont cru­ciales pour per­mettre à ces jeunes de démar­rer leur car­rière sans trop de contraintes finan­cières. Elles concernent sou­vent les élèves étran­gers et, sans nous sub­sti­tuer aux aides appor­tées par l’École ou la Fon­da­tion sur le pla­tâl, nous sommes très fiers d’accompagner leur trem­plin vers de beaux succès.

Le rôle essentiel des permanents de la Caisse ?

LV : La ges­tion de la Caisse doit conci­lier sou­plesse, réac­ti­vi­té et res­pect d’une éthique rigou­reuse. Pour garan­tir cela, elle est pilo­tée par un comi­té de ges­tion de seize membres, qui se réunit quatre fois par an pour défi­nir la poli­tique géné­rale et exa­mi­ner les nou­veaux cas ain­si que les dos­siers en cours ou délicats.

FL : Mais la réac­ti­vi­té et la soli­di­té de notre action sont essen­tiel­le­ment assu­rées grâce à notre équipe per­ma­nente. Yves Stier­lé, délé­gué géné­ral adjoint, gère le pre­mier trai­te­ment des cas, oriente les dos­siers les plus com­pli­qués vers les rap­por­teurs et assure un sui­vi minu­tieux lorsque les situa­tions néces­sitent son inter­ven­tion. Notre assis­tante, Syl­vie Clai­re­fond, veille à ce que tous les dos­siers soient com­plets, à jour et faci­le­ment acces­sibles. Elle est éga­le­ment la source de tout le repor­ting financier.

Domi­nique Rous­se­let, notre assis­tante sociale, apporte son écoute et ses conseils pour les situa­tions les plus com­plexes, ain­si que son exper­tise dans les démarches d’aides dis­po­nibles, publiques ou pri­vées, et sait navi­guer dans les méandres admi­nis­tra­tifs. Ils sont sur­tout des points de contact per­ma­nents pour accom­pa­gner nos cama­rades dans les situa­tions dif­fi­ciles, des oreilles atten­tives et des guides pour trou­ver des solu­tions. Ils repré­sentent l’essentiel du tra­vail ! La dési­gna­tion d’un rap­por­teur inter­vient en com­plé­ment, lorsque nous pres­sen­tons un besoin de sui­vi pro­lon­gé ou que l’expérience d’un rap­por­teur peut sta­bi­li­ser une situa­tion de crise.

Quelle est votre plus grande fierté ?

LV : Notre pré­oc­cu­pa­tion va au-delà du mini­mum vital que les ser­vices sociaux peuvent offrir. Trois prio­ri­tés guident nos actions : san­té, loge­ment et édu­ca­tion des enfants. Nous sou­te­nons nos cama­rades pour qu’ils puissent se relan­cer, retrou­ver un loge­ment, recons­truire leur capa­ci­té de rebond pro­fes­sion­nel et assu­rer l’accès aux meilleures études à leurs enfants. Quelques-uns ont même évi­té de peu de se retrou­ver à la rue. Et nous pen­sons aus­si aux enfants de nos cama­rades dis­pa­rus : notre objec­tif est qu’ils puissent atteindre le niveau d’études que leur père ou leur mère leur aurait don­né s’ils avaient été en vie.

“Trois priorités : santé, logement et éducation des enfants.”

Ce sou­ci de trans­mettre, de don­ner aux géné­ra­tions sui­vantes les moyens de s’épanouir, est pour moi une source de grande fier­té. Lors de l’une de mes pre­mières réunions du comi­té de ges­tion, il a été acté que nous met­tions un terme à un sou­tien finan­cier. Le motif ? le der­nier des trois orphe­lins d’un défunt cama­rade était enfin diplô­mé d’une école de com­merce et avait obte­nu son pre­mier emploi. Cela fai­sait près de vingt ans que nous appor­tions incon­di­tion­nel­le­ment notre sou­tien et, per­son­nel­le­ment, j’étais fier de savoir qu’une par­tie de ma coti­sa­tion depuis vingt ans avait ser­vi à rendre cet accom­plis­se­ment possible.

Qu’est-ce qui rend la solidarité polytechnicienne unique ?

LV : Je ne sais pas si elle est unique. Il y a quan­ti­té d’autres soli­da­ri­tés ! Mais la soli­da­ri­té poly­tech­ni­cienne a cette par­ti­cu­la­ri­té d’être à la fois inter­gé­né­ra­tion­nelle et inter­na­tio­nale. Au-delà de nos sou­ve­nirs com­muns à l’École et de nos tra­di­tions, je pense qu’on retrouve un socle com­mun qui nous per­met de nous com­prendre faci­le­ment, même si nos par­cours pro­fes­sion­nels et per­son­nels dif­fèrent. Une façon de com­mu­ni­quer, la capa­ci­té à gérer la com­plexi­té, la ratio­na­li­té, pro­ba­ble­ment un atta­che­ment à l’intérêt géné­ral, la convic­tion d’appartenir à la grande famille poly­tech­ni­cienne… Je pense que cela rend l’entraide assez naturelle.

FL : Cela rejoint ce que j’ai res­sen­ti en lisant l’éditorial de Loïc Rocard. Cette soli­da­ri­té va bien au-delà des fron­tières ou des cli­vages. Nous avons vu des poly­tech­ni­ciens, mal­gré les ten­sions géo­po­li­tiques et éco­no­miques, s’entraider, qu’ils soient russes, ukrai­niens ou liba­nais. Ce n’est pas uni­que­ment un réseau de contacts. Il y a aus­si les asso­cia­tions issues de l’X : Trem­plin, Mathé­ma­tiX, l’engagement social et envi­ron­ne­men­tal des nou­velles générations…

« Cette solidarité va bien au-delà des frontières ou des clivages. »

LV : Abso­lu­ment. Nous avons tous des expé­riences dif­fé­rentes, mais la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne, de par ses liens ami­caux, peut être un point d’ancrage. C’est dans cette diver­si­té, et dans l’engagement de cha­cun, que réside notre force collective.

FL : À pro­pos de force col­lec­tive, tu vou­lais par­ler de la coti­sa­tion, je crois, Laurent ?

LV : Oui ! La coti­sa­tion est le pre­mier acte de soli­da­ri­té que l’on peut avoir en tant que poly­tech­ni­cien. Elle per­met de péren­ni­ser les actions de la Caisse et d’assurer que chaque cama­rade, où qu’il se trouve et quelles que soient les dif­fi­cul­tés qu’il ren­contre, puisse béné­fi­cier d’un sou­tien. Nous savons que beau­coup de poly­tech­ni­ciens contri­buent déjà, mais il est essen­tiel de conti­nuer à en par­ler pour que cette soli­da­ri­té s’étende. Puisque tu nous lis, c’est sans doute que tu as payé ta coti­sa­tion et ton abon­ne­ment à La Jaune et La Rouge. Donc sois notre ambas­sa­deur, pour que tes cama­rades de pro­mo­tion paient leur coti­sa­tion ! Tu ver­ras dans l’annuaire assez faci­le­ment qui paie ou non sa cotisation.

FL : Et il n’y a pas que la coti­sa­tion. Nous avons besoin de rap­por­teurs, notam­ment en pro­vince. Et s’engager comme rap­por­teur, ça ne demande pas beau­coup de temps, quelques réunions par an et une ou deux heures par mois !


Gérer la solidarité polytechnicienne

En 2023, nous avons lan­cé une réflexion autour des axes suivants : 

  1. ren­for­cer l’accompagnement de nos cama­rades en difficulté ; 
  2. adap­ter le dis­po­si­tif des aides aux nou­veaux pro­blèmes aux­quels font face notre com­mu­nau­té et l’AX ;
  3. mieux gérer notre solidarité ; 
  4. mieux par­ta­ger les actions menées pour la com­mu­nau­té en termes de solidarité. 

Dix actions ont été iden­ti­fiées et pro­gres­si­ve­ment mises en œuvre. Cette dyna­mique s’est pour­sui­vie tout au long de l’année 2024. Ain­si, nous avons lan­cé un appel auprès des anciens à rejoindre la Caisse de soli­da­ri­té pour accom­pa­gner en tant que rap­por­teurs nos cama­rades en dif­fi­cul­té. Les réponses ont été nom­breuses, c’est à cette occa­sion que Florent nous a rejoints. La nomi­na­tion d’ambassadeurs de l’AX dans cer­tains pays a per­mis éga­le­ment de mieux faire face au carac­tère plus inter­na­tio­nal des lieux de rési­dence de nos camarades. 


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