Présentation au drapeau de la promotion 1996
Suivant le tradition, cette cérémonie s’est tenue, le samedi 11 octobre, en présence d’une très nombreuse assistance et sous un ciel clément. C’est l’occasion pour les familles de faire connaissance avec l’École.
Le drapeau et sa garde. © JEAN-LUC DENIEL/ÉCOLE POLYTECHNIQUE |
Elle était présidée par M. Jean- Pierre Masseret, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, en présence de M. Pierre Faurre, président du Conseil d’administration de l’École et des personnalités de l’Essonne et de Palaiseau.
Quatre compagnies de la promotion 96 et une compagnie de la promotion 95 participaient à cette cérémonie et ont été passées en revue par le général Novacq, directeur général de l’École.
Pour souligner l’importance de cette présentation au Drapeau de la promotion 96, le général Novacq prononça l’allocution suivante.
Polytechniciens de la promotion 96
Cette cérémonie est organisée à votre intention et à celle de vos familles, que j’ai le plaisir d’accueillir ici ce matin.
Je remercie Monsieur Masseret, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense chargé des Anciens combattants, d’avoir bien voulu accepter de présider cette cérémonie et je remercie toutes les personnalités qui nous font l’honneur et l’amitié de leur présence.
Polytechniciens de la promotion 1996, vous allez donc être présentés dans un instant au Drapeau. Mais auparavant, je voudrais vous en rappeler brièvement la symbolique.
Notre drapeau, c’est d’abord l’emblème du pays, dans les heures de gloire qu’il a connues comme aux moments les plus tragiques de son histoire. Bien des hommes et des femmes se sont rassemblés autour de ses trois couleurs et ont donné leur vie pour défendre notre pays lorsque sa liberté était menacée. Notre drapeau, c’est donc le symbole de la Nation.
Je veux en cet instant m’adresser plus particulièrement aux élèves étrangers.
J’ai fait pavoiser l’École aux couleurs nationales de vos pays d’origine. J’ai voulu marquer par là que le drapeau de l’École symbolise aussi les traditions d’ouverture et d’accueil de la France. À vous qui nous faites l’honneur d’avoir choisi Polytechnique pour vous instruire, je voudrais dire que ce drapeau est aussi le vôtre.
Le Drapeau n’est pas seulement le symbole de la Nation, c’est aussi celui de l’École. Il porte la devise que lui a donnée Napoléon en 1804 :
Mme Bourron Martine, maire-adjoint de Palaiseau, M. Pierre Mutz, préfet de l’Essonne, M. Pierre Faurre, président du Conseil d’administration de l’École, M. Jean-Pierre Masseret, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, le général Novacq, directeur général de l’École, M. François Lamy, député de l’Essonne et M. François Duvert, sous-préfet de l’Essonne. |
“Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire ”.
Cette devise n’est pas un ensemble de termes transmis et conservés par routine, c’est une invitation, pour les jeunes gens et les jeunes filles que vous êtes, à vous tourner résolument vers l’avenir.
- “Pour la Patrie ” : vous qui avez beaucoup reçu et qui êtes ici un peu des privilégiés, vous êtes invités à prendre votre part de l’effort qui doit rendre toutes nos communautés nationales, et audelà le monde où nous vivons, plus modernes mais aussi plus justes, plus humaines et plus fraternelles.
- “ Pour les Sciences ” vous indique comment utiliser vos capacités et vos dons dans cette marche vers le progrès.
- “ Pour la Gloire ” signifie aussi que votre effort n’aura de sens que s’il est d’abord désintéressé. Apprenez ici et grâce au contact de vos cadres, de vos enseignants et des chercheurs, à travailler pour la gloire et à vous convaincre que vous avez des obligations de résultats.
Notre drapeau porte aussi l’inscription : Défense de Paris 1814. C’est pour rappeler qu’à un moment difficile de notre histoire les deux promotions d’élèves présentes à l’École ont demandé à participer à la défense de la capitale. Peu importe que leur action n’ait changé ni le cours de la bataille, ni celui des événements. Ce qui importe ce sont les qualités de dévouement à l’intérêt général qui ont été manifestées par ces promotions ; elles sont une des traditions de notre École et elles sont symbolisées par la statue du Conscrit, dressée derrière vous.
Enfin les décorations de notre drapeau, la Légion d’honneur et les deux croix de guerre attestent le sacrifice de très nombreux polytechniciens pour la défense de la liberté.
Voilà tout ce que signifie le drapeau de l’École.
Vous êtes fiers d’être ici et vous avez raison.
L’École est un des fleurons de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. Au cours de sa longue histoire, elle a donné au monde beaucoup de savants et au pays beaucoup d’entrepreneurs et de nombreux serviteurs de l’État, civils et militaires.
Sachez conserver ses vraies traditions, son élitisme basé sur le seul mérite, son esprit d’ouverture, d’accueil et de tolérance et son sens de l’intérêt général.
Voilà l’héritage que vous avez à assumer. Je sais que vous en êtes capables.
Ensuite 39 élèves furent décorés de la médaille de bronze de la Défense nationale.
À l’issue de la cérémonie, a été inaugurée l’exposition “ Les ingénieurs géographes et la cartographie ” présentée dans le hall de la bibliothèque et dans le couloir des expositions à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’Institut géographique national (IGN).
Cet événement était d’ailleurs illustré par une carte géante de la France au 1 : 50 000 constituée de 1 090 cartes IGN juxtaposées sur le sol du grand hall.
La matinée se termina par l’élévation au grade de chevalier de la Légion d’honneur de M. Jean- Michel Bony, président du département de mathématiques, et de M. Alain Guichardet, ancien professeur du département de mathématiques ; un vin d’honneur conclut chaleureusement cet événement.
Après le déjeuner, l’après-midi fut bien occupé par
- une conférence de M. Keith Moffatt1 intitulée “ Plus ça change… le champ magnétique terrestre ” ; Keith Moffatt est professeur au département de mécanique de l’École polytechnique. Depuis cinq ans il enseigne la mécanique des fluides dans la majeure éponyme. Ses deux cours traitent de la “ microhydrodynamique ” et du phénomène des “ tourbillons et turbulence ”. Titulaire de la chaire de mathématiques- physique à l’université de Cambridge, il est également directeur de l’Isaac Newton Institute for Mathematical Sciences de Cambridge ;
- la visite des laboratoires et la projection de films scientifiques ;
- enfin un concert de Musicalix sous la direction de M. Patrice Holiner, le Requiem de Mozart avec choeurs et orchestre Vincent d’Indy.
Tous les invités sont repartis forts satisfaits de cette journée. La Jaune et la Rouge félicite tous les décorés et les autorités de l’École pour cette remarquable manifestation.
1. Écossais, M. Keith Moffatt est l’un des premiers professeurs étrangers, dont la langue d’origine n’est pas le français, à avoir fait partie du corps enseignant de l’X. Son arrivée à l’École illustre la volonté d’ouverture internationale de l’X, inscrite dans le schéma directeur de 1994.