Prévision des conséquences des risques
En matière de risques industriels, avec de possibles émissions de polluants ou rejets de substances radioactives, la question de l’impact de la météorologie se pose très rapidement pour identifier les mesures de protection de population, de l’environnement et des biens à adopter. En matière d’urgence, la météorologie est un facteur essentiel qui conditionne la dispersion, le transport des polluants, leurs conséquences, et la contamination des populations et des milieux.
Disposer aussitôt d’une observation météorologique fiable sur le lieu de l’accident est essentiel, ce qui n’est pas toujours évident, notamment dans le cas d’un accident de transport. La combinaison de moyens d’observation au sol ou embarqués sur divers engins volants, et de modèles numériques, doit fournir une quasi-observation spatialisée à très haute résolution sur l’ensemble du territoire : il faudra offrir 100 m de résolution, et mieux sur certains sites.
Le modèle numérique pour les prévisions
Puis, pour prévoir l’évolution de la situation, le modèle numérique demeurera l’approche incontournable.
Aurons-nous dans trente ans une modélisation « environnementale » intégrée, représentant les polluants depuis leur émission jusqu’à leurs interactions avec les différents compartiments – atmosphère, sols… ? Un tel outil serait le réceptacle des travaux des meilleures équipes de recherche françaises ou européennes, spécialisées en physique, en chimie, en biologie, en santé publique, en sciences du comportement et en gestion du risque.
Sa mise en œuvre opérationnelle, avec une capacité de permanence, en cas d’urgence, nécessitera une préparation et une coordination conséquentes. Il mêlera sans aucun doute modèles physiques, modèles réduits simplifiés, statistiques et intelligence augmentée. Il devra, comme les modèles d’urgence environnementale déployés aujourd’hui, être capable de traiter les incertitudes : méconnaissance de la source, du type de polluant, absence quasi systématique de mesures… De tels outils prêts à être utilisés à la demande demanderont des moyens de calcul et d’échange des informations adaptés.
Un interactivité en temps réel
En outre, en cas de rejet radioactif ou de pollution, les incertitudes majeures proviennent de la source : type, intensité et durée du rejet. Des moyens seront déployés in situ pour réaliser des observations complémentaires. Des drones miniaturisés, emportant des capteurs sophistiqués, transmettront ces précieux éléments de calage, qui seront directement intégrés aux chaînes numériques pour consolider les prévisions et compenser les incertitudes. Rêvons d’une telle interactivité en temps réel entre les mesures sur le terrain de paramètres et la mise en œuvre des outils de modélisation – centralisée et au plus près du terrain. Ce serait un vrai progrès.
Rêvons. Un tel concept pourrait être décliné dans de nombreux domaines : la météo calculée à bord des avions ou des véhicules, en temps réel, recalculée, augmentée des indications recueillies en route, en est un autre exemple. Quant aux risques, il y a ceux que nous connaissons et ceux que nous découvrirons : imaginer de tels systèmes de prévision adaptés impose d’entamer les efforts de recherche dès à présent.
Cet article fait partie d’une collection de points de vue et de rêves sur la « météo en 2049 »…