PriceMatch : le yield simple et sur mesure
Depuis plus d’un an et demi, Raphaël Théron, Tancrède Besnard, Quentin de Metz, Matthieu Gendreau, quatre polytechniciens de la promotion 2009, Arthur Waller et Félix Blossier, tous deux diplômés du master recherche en économie de l’École polytechnique, travaillent activement au développement de PriceMatch, une start-up qui a imaginé et créé une plateforme de yield management intelligente et simple d’utilisation, à destination des hôteliers indépendants.
Six amis qui ont en commun le goût de l’aventure et du risque. « C’est très stimulant de travailler pour PriceMatch car nous avons conçu nous-mêmes un produit que nous améliorons sans cesse au quotidien.
Chaque journée qui passe est une petite brique qui s’ajoute à notre projet », explique Tancrède, développeur et directeur associé chez Price- Match.
Engager la seconde révolution du yield management
Leur projet ? Celui de conseiller l’hôtelier sur le prix optimal de sa chambre, en fonction de la demande, afin d’augmenter ses revenus. Ce conseil repose sur le yield management, une méthode de gestion développée aux États-Unis dans les années 1980.
Il s’agit d’un système rationnel de calcul des prix qui permet de mettre en adéquation, de façon optimale, l’offre et la demande.
PriceMatch n’a donc rien inventé, mais l’entreprise entend bien engager « la seconde révolution du yield management », dans l’hôtellerie, en l’industrialisant davantage et en le rendant plus accessible. Comment ? « Grâce au développement d’un outil Web innovant que les ingénieurs de PriceMatch ont entièrement conçu avec et pour des hôteliers qui ne maîtrisent pas encore le yield management », explique Raphaël, cofondateur et directeur associé de PriceMatch.
La plupart des logiciels de gestion proposés aujourd’hui sur le marché sont en effet destinés à des revenue-managers professionnels, travaillant souvent pour de grands groupes hôteliers. Difficiles à mettre en place et peu intuitifs, ces logiciels ne conviennent pas aux hôteliers indépendants.
Un outil fait sur mesure, ergonomique et pratique
Plus concrètement, la plateforme inventée par PriceMatch est « un site Internet où chaque hôtelier peut se connecter à un espace privé où se trouve un calendrier figurant les 90 nuits à venir et les recommandations mises à jour en temps réel », résume Matthieu, qui a rejoint depuis deux mois la jeune société en tant que développeur.
C’est un outil qui est donc très facile d’utilisation mais aussi très rapide à mettre en place. Entièrement automatisée, la plateforme récupère les données et transmet les nouveaux tarifs proposés, après approbation de l’hôtelier, vers les canaux de distribution. Un gain de temps appréciable pour les responsables d’hôtels qui gardent toujours la main sur leur politique tarifaire.
De l’art d’utiliser les algorithmes
Pour arriver à recommander un prix optimal, les ingénieurs de PriceMatch utilisent des algorithmes, c’est-à-dire des outils mathématiques et économétriques complexes. Ça tombe bien, nos polytechniciens en sont friands. Ces algorithmes permettent d’obtenir un résultat précis et sont capables de prendre en compte dans leurs calculs, en parallèle de la demande, de multiples autres données, propres à chaque hôtel, telles que l’historique des réservations, le taux d’occupation et prix moyens, les prix des concurrents ou même des billets de transport, les événements, la météo, etc.
Tous ces critères réunis permettent de savoir quand, comment et à quel prix les clients achèteront.
Une start-up opérationnelle
Composée aujourd’hui de seize membres, la jeune pousse grandit vite. Pour accompagner sa croissance, PriceMatch vient ainsi de réaliser une première levée de fonds d’un million d’euros. Déjà opérationnelle, la société suscite l’intérêt de nombreux hôteliers.« Actuellement, une centaine de clients sont en train de tester gratuitement pendant deux mois notre produit. Les retours sont très positifs puisque nous avons réussi à augmenter leur chiffre d’affaires de 6 % à 15 %. Nous espérons collaborer avec plus de 600 clients d’ici septembre 2014. »
Raphaël, lui, pense qu’il faut avant tout « oser se lancer. Ensuite tout s’apprend sur le tas. » « Un polytechnicien peut revêtir de multiples casquettes. J’ai étudié l’économie d’énergie, Matthieu a fait de la mécanique et Raphaël s’est spécialisé en management de l’innovation.
À l’École polytechnique, on nous donne toutes les cartes pour réussir notre avenir professionnel », conclut Tancrède.