Quand la grotte Cosquer sort de l’eau, La Villa Méditerranée en porte-à-faux
La grotte Cosquer est un site archéologique, orné de fresques datant du paléolithique, découvert à partir d’une calanque. Ce texte relate l’histoire compliquée du bâtiment en porte-à-faux, la Villa Méditerranée, où se trouve le musée qui lui est consacré sur le Vieux-Port, en remontant aux épisodes de quasi-déshérence.
Ingénieur et architecte, fan de poker, les multiples facettes du profil de l’auteur sont bien connues à Marseille et dans sa région. Pierre Fiastre est aussi un écrivain déjà cité dans notre rubrique. Ici, la Villa, un bâtiment, est la narratrice. Il évite ainsi l’autobiographie, car il fut consultant pour le devenir de la Villa, puis pilote pour la concession du musée.
Les visiteurs et les amateurs des politiques marseillaises apprécieront le récit des péripéties de la Villa, puis le vécu du passage d’un projet de casino et d’autres scénarios à celui de la grotte. Les acteurs de projets complexes en feront une lecture instructive, comme celle d’une vaste étude de cas. Ainsi, dans sa première vie, la Villa s’est révélée inadéquate, autant à cause d’un programme fluctuant, porteur de contradictions et inadapté à son architecture que de la méthode des marchés publics de définition, utilisée à l’époque. L’envergure du brainstorming préalable est la première clé du succès de la reconversion, grâce à la diversité des pistes imaginées sans contrainte. Ensuite, en soulevant le voile de modestie du pilote, on perçoit une grande maîtrise des négociations et l’art de deviner les intentions des partenaires… comme au poker, dirait Pierre Fiastre.