Quatre témoignages pour X‑Supply Chain
Un lieu idéal de fertilisation croisée
Un lieu idéal de fertilisation croisée
Face aux enjeux clefs de compétitivité, d’agilité et de réduction de l’empreinte écologique, l’optimisation de la supply chain est une discipline en plein développement. Il fallait donc que les polytechniciens concernés puissent partager leurs expériences et leur savoir-faire sur ce sujet. X‑Suply Chain est un lieu idéal de fertilisation croisée suivant les angles très divers permis par la grande variété des parcours de ses membres.
D’une part, un retour d’expérience sur la mise en oeuvre d’une nouvelle organisation évitera bien des écueils à ceux qui se lancent dans cette difficile conduite du changement.
D’autre part, les réflexions théoriques de certains permettent de prendre du recul sur les problèmes opérationnels.
De mon côté, en tant que directeur d’un éditeur de logiciel de planification de la SC, Quintiq, je m’intéresse aux apports clefs de l’informatique : la réactivité que permet une information à jour et bien présentée, les algorithmes d’optimisation toujours plus précis et performants, et enfin, les modèles d’organisation plus transparents et collaboratifs allant jusqu’au coplanning entre sous-traitants et donneurs d’ordre.
Henri Beringer (81)
Une double opportunité
Le groupe X‑Supply Chain nous offre deux chances : d’une part promouvoir une approche « intégrée » de l’ensemble des processus et acteurs concourant à fournir un bien (ou même un service ; on parle de plus en plus de « supply chain des services ») à un client final ; d’autre part faire progresser la mise en oeuvre de cette démarche, qui traverse les cloisons des organisations et entités et qui est, à mon sens, un des leviers-clés dans l’amélioration de la performance des entreprises (et plus globalement des filières).
X‑Supply Chain permet également de partager des expériences et des pratiques qui peuvent être transposées entre différents secteurs et, au-delà des échanges, de contribuer à l’évolution des concepts, méthodes et outils améliorant l’efficacité des supply chains.
Notre démarche ne se limite pas à notre communauté et reflète bien l’esprit « transverse » de la supply chain : nous avons mis en place des échanges réguliers avec les groupements similaires de Centrale et d’HEC, avant d’aller plus loin en franchissant nos frontières.
Olivier Dubouis (83)
Un métier passionnant et très varié
Après un parcours sur le terrain en usine, il m’a été donné l’occasion de créer un nouveau métier lors de la création de la direction supply chain de PSA. En effet, jusqu’à présent, l’ensemble des activités opérationnelles et d’ingénierie liées au flux des véhicules (depuis la prévision commerciale jusqu’à la livraison en passant par la planification et la fabrication de nos véhicules) étaient morcelées entre différentes directions. Cela aboutissait à des modes de fonctionnement fondés sur des optimisations locales et pas forcément cohérents les uns avec les autres.
Avec l’ingénierie « supply chain VN » (véhicules neufs), nous avons l’ambition de maîtriser nos flux globalement, afin d’obtenir des gains sur le délai de nos véhicules, nos stocks, les coûts logistiques aval mais aussi les investissements capacitaires effectués en interne et chez nos fournisseurs, dans le respect de la promesse client sur le délai de nos marques Peugeot et Citroën.
En bref un métier passionnant et très varié, plein de challenges nouveaux.
Anne-Laure Charpenet (86)
Échanger sur les meilleures pratiques et motiver les jeunes générations
Entré dans la supply chain lors d’une mutation aux États-Unis il y a une vingtaine d’années, je suis resté fidèle au métier, le complétant par des incursions dans des grands projets de transformation et dans la stratégie.
En quelques années, la supply chain est passée du paradigme « l’intendance suivra » à un rôle d’animation des grands équilibres de l’entreprise pour augmenter la satisfaction de ses clients et de ses partenaires privés et publics. Son importance stratégique et opérationnelle est un leitmotiv accompagnant le thème de la globalisation et aussi le thème des réseaux via les nouveaux outils collaboratifs. Cependant la maturité de la fonction est très variée. Des entreprises mondiales présentes sur les mêmes marchés l’appliquent avec plus ou moins de succès.
Des standards sont aujourd’hui largement reconnus et partagés sur toute la planète. Cela crée de facto une communauté supply chain capable de se comprendre, former et travailler sur des sujets dépassant le cadre sectoriel ou national. Les réseaux sociaux, le cloud computing et autres big data, continueront à faire converger les référentiels. Une totale interopérabilité des protocoles régulant les flux physiques pourrait se développer, que certains qualifient déjà « d’Internet physique ».
Enfin, il faut enfin considérer les impacts de facteurs géostratégiques. L’évolution du coût de l’énergie, la limitation des investissements d’infrastructures, la prise de conscience écologique, la tendance à la « démondialisation » pourraient rendre prioritaire la localisation de la supply chain après qu’elle sera passée par un sommet dans sa globalisation. Face à ces évolutions, il importe d’être ouverts et actifs entre acteurs de divers domaines d’activité.
Notre groupe X‑Supply Chain nous permet d’échanger sur les meilleures pratiques et de motiver les jeunes générations pour entrer dans le métier. Avec mon expérience, je témoigne que la supply chain affirme de plus en plus la performance à court terme et dans la durée.
Pierre Gambardella (81)