Que s’est-il passé sur le Platâl depuis l’été dernier ?
Quel est le quotidien des élèves de l’École polytechnique depuis la reprise des cours et de la vie étudiante à nouveau bouleversés par la crise sanitaire ? Antoine Palazzolo nous donne ses dernières nouvelles du Platâl avant de passer le relai (enfin !) à la nouvelle Kès.
Lors du premier confinement, la promotion X2017 avait été contrainte d’abandonner le campus en vitesse sans amphi de départ, la promotion X2018 avait en grande majorité déserté le Platâl pour se confiner chez soi ou entre amis et la X2019 n’avait finalement pas pu rejoindre Palaiseau pour profiter de son tronc commun (TC) et de la vie associative habituellement très riche en cette période. Quelques irréductibles étaient restés et avaient maintenu un minimum de vie et de convivialité sur le Platâl jusqu’à la fin de l’été, période au cours de laquelle partaient le matin ceux qui avaient l’occasion d’effectuer une partie de leur stage en présentiel pendant que dans les caserts résonnaient les Zoom des condamnés au télétravail.
À la recherche d’une vie étudiante
La rentrée de septembre apparaissait comme l’espoir d’une reprise de la vie étudiante, toujours dans le respect des mesures sanitaires, mais aussi des cours dans une vraie classe avec un professeur en chair et en os, même s’il est masqué. Les X2019 avaient enfin pu emménager sur le campus et rencontrer leurs futurs parrains et marraines, la situation s’était nettement améliorée.
À peine une semaine plus tard, ce sont les X2020 qui avaient fait leur arrivée sur le Platâl, pour leur incorporation quelque peu repensée par la Kès vu le contexte. Ils avaient donc eu droit à Nova, à la signature de leurs contrats, à leur « Chic à la Rôuje » (accompagné d’un hommage à M. Dauchy qui a quitté l’École le même mois) et évidemment à leur sport, le but étant de ne pas perdre les traditions qui ont marqué les débuts de notre vie polytechnicienne. Ils étaient ensuite partis à La Courtine pour y effectuer leur formation militaire.
Espoirs déçus
Beaucoup ont vu cette période comme un regain d’air frais, où il était enfin possible de retrouver un peu de lien social, rencontrer les autres promotions, boire une bière sur la terrasse du BôBar ou même tout simplement aller en cours. Malheureusement, malgré les mesures barrières, la Covid a infiltré le campus à la fin du mois de septembre et le peu de vie qui s’était recréé a dû s’éteindre à nouveau pour une nouvelle fermeture du campus afin d’endiguer la montée soudaine des cas.
La deuxième vague de déprime
Retour sur le Platâl au début du mois d’octobre, mais cette fois-ci les mesures sont durcies. Accès interdit aux différents locaux, couvre-feu dans les bars d’étage, événements évidemment non autorisés. Si la Covid ne semble pas se propager sur le campus, c’est la déprime et le désespoir qui se diffusent : après un TC déjà annulé, c’est toute une nouvelle année qui semble compromise. Les 2019 n’ont toujours pas pu apprendre à connaître leurs aînés qui vivent pourtant à moins de 100 mètres, la plupart des binets ne peuvent plus donner signe de vie et devront être passés dans des conditions déplorables.
Les articles dans l’infoKès sont sans appel : dans les conditions actuelles, les étudiants n’en peuvent tout simplement plus et sont prêts à le montrer. Les discussions menées par la Kès et les élèves avec l’administration tendent alors vers un compromis vis-à-vis de l’ouverture partielle du Bataclan ou de la liberté dans les logements. La remise des bicornes et des tangentes est notamment enfin permise, cour Vaneau cette année-là, après avoir été reportée pendant des mois. Une étape importante pour les X2019, dont l’intégration dans l’École n’était jusque-là pas encore vraiment complète.
Déconfiture et reconfinement
Ont alors suivi les vacances de la Toussaint, pendant lesquelles quelques groupes d’amis ont pu partir ensemble se détendre en dehors du campus. Quelques jours de repos bien mérités, mais qui se sont achevés sur une nouvelle pour le moins décevante : le reconfinement. Toutes les discussions avec l’administration, les efforts pour la planification d’événements et d’activités covid-compatibles, le soutien de l’AX pour organiser un repas ensemble : tout est réduit à néant en un instant. On se remémore avec nostalgie les quelques jours de liberté du début d’année, se disant qu’il n’y en aura pas d’autres avant longtemps…
De la virtualité de la vie étudiante
Cette fois-ci le Platâl est loin d’être vide : X2018 et X2019 sont toujours nombreux dans les caserts, à supporter tant bien que mal ces nouvelles restrictions. Pour tuer l’ennui, il ne reste plus que les cours sur Zoom, les amphis vidéo d’orientation, le click and collect, quelques rares activités virtuelles et l’iK à lire.
Ce mois-ci devrait être celui de la campagne Kès, déjà repoussée d’un mois pour permettre aux aspis de se rencontrer pour réunir leurs listes et s’organiser. C’est donc une nouvelle forme de campagne qui se prépare entre la CocoKès et la KiwiKès, notamment derrière les écrans, sans repas bipromo ni activité dans le Grand Hall. Tout le monde commence à se résigner. Pour les X2018 la question se pose déjà de la possibilité d’un amphi de départ en mars, ne pensant pas un an plus tôt en voyant les 2017 que le problème se réitérerait l’année suivante. Pour les X2019, ce sont beaucoup de traditions qui risquent de se perdre en raison de cette rupture, peut-être l’occasion d’en créer de nouvelles.
Une nouvelle mascotte
Pour l’instant les Platâlisants subsistent et trouvent leur réconfort là où ils peuvent, notamment depuis quelques semaines derrière une nouvelle mascotte : Chamby. Tout le monde essaie d’être inventif pour trouver de quoi créer du lien entre les deux promotions et de quoi s’occuper sans enfreindre les règles liées au confinement. En attendant c’est la cohésion au sein des sections sportives qui augmente, les membres de celles-ci étant confinés ensemble et pouvant encore se retrouver au sein des bars d’étage, tandis que la vie des binets reste plus compliquée. Reste à voir comment la situation va évoluer, ce sera peut-être alors à la prochaine Kès de le raconter.