« Quelle connerie la guerre ! »
Pour nos chefs, faire la guerre, c’est toujours attaquer. Une attaque manquée mais bravement conduite et donnant lieu à de grandes pertes, c’est bien.
Faisons-nous donc la guerre pour battre les Allemands ou pour mourir avec gloire ? Sans idée nette, nos chefs voulaient avoir l’air de faire quelque chose sauvant ce que l’on appelle l’honneur militaire.
Paul Diez, général d’artillerie pendant la Grande Guerre, tient assidûment son journal de bord. Conservé par sa famille, ce recueil précieux de notes et de réflexions au quotidien a fait l’objet d’une sélection méticuleuse de ses passages les plus évocateurs.
Diez, à l’image d’un Dreyfus, fait partie de ces minoritaires engagés dans la carrière militaire plutôt que civile par patriotisme blessé après la défaite de 1870.
Sans se mouler jamais dans le conformisme du corps des officiers qui valorisait surtout l’obéissance aux ordres et se déclarait ouvertement hostile à l’évolution politique de la société.
Il en payera le prix.