Quelques causes de l’illettrisme
L’illettrisme est ici l’état des personnes qui, ayant appris à lire et à écrire, en ont complètement perdu la pratique. C’est plus restrictif que la définition que j’en avais intuitivement, à savoir les personnes qui ne savent ni lire ni écrire, et on peut penser que l’auteur et ses statistiques sont plutôt sur cette acception. Sa population d’illettrés inclut très probablement ceux qui n’ont pas su (ou plutôt à qui on n’a pas su) apprendre à lire et écrire, alors qu’ils ont suivi ou qu’ils suivent encore le cursus de l’école primaire et du collège.
On ne devrait pas pouvoir parler sur l’illettrisme aujourd’hui sans stigmatiser les deux erreurs de base de l’Éducation nationale française qui a fabriqué ces illettrés et persiste dans ce processus dément, à savoir : l’emploi de la méthode globale pour apprendre à lire aux enfants ; dès les années cinquante, ma mère, institutrice de cours préparatoire, critiquait vigoureusement cette méthode qui est un défi à la logique de l’esprit ; le principe du non-redoublement, même pour ceux qui sortent du cours préparatoire en n’ayant pas acquis les bases de la lecture et de l’écriture. Comment peut-on imaginer qu’ils ne soient pas noyés définitivement ? Ils vont traîner huit ans pour rien.
Cela paraît pourtant simple et logique de vérifier dès l’entrée en CE1, puis à la fin de l’école primaire si ces bases sont acquises. Sinon, le redoublement est le seul service à rendre à ces enfants.
J’ai donc bien regretté que l’article n’en fasse pas état, d’autant plus que j’ai la conviction que la persistance de ces erreurs pendant un demi-siècle ne peut être le fruit d’une inconscience permanente.
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Illétrisme
Bonjour,
La méthode globale est sans doute l’un des causes de cet échec l’éducation scolaire actuelle. Néanmoins, le taux d’illétrisme ayant atteint un pourcentage jamais atteint depuis la création de l’école gratuite par Jules Ferry, il faut peut-être prendre en compte également la difficulté qu’ont les enfrants d’immigrés à parler et apprendre l’écriture du Français alors que leurs parents sont eux-mêmes le plus souvents illétrés.