Qui est Dieu ?
Jean Soler, frère de Joseph Soler (56), est l’historien des religions le moins prolixe et le plus érudit qui soit. Dans son dernier ouvrage, La violence monothéiste (2009), Jean Soler dénonce un type de violence d’essence religieuse.
Dans la logique du monothéisme, il ne peut y avoir qu’une « vraie religion du vrai Dieu », ce qui porte à punir au nom de Dieu les méchants de la ou des religions concurrentes, en les traitant de « mécréants », « d’infidèles », « d’incroyants ».
De cette attitude intolérante sont nées les Croisades, l’Inquisition, les guerres de religion, sans oublier les caillassages prescrits par la loi de Dieu sous le doux nom de lapidations.
Son nouveau livre, au titre provocateur, Qui est Dieu ? – Dieu seul le sait ! et peut-être Moïse ? – permettra à ceux qui souhaitent découvrir Jean Soler de lire des résumés fiables, parce que rédigés par l’auteur lui-même, de ce qu’il a développé dans ses ouvrages précédents. Ils apprendront ainsi que Moïse ignorait les dogmes qui forment le socle du monothéisme. Et donc que le héros des Livres saints ne saurait cautionner les trois religions qui se réclament de lui : le judaïsme, le christianisme et l’islam.
Commentaire
Ajouter un commentaire
Idée usée jusqu’à la corde
La violence intrinsèque, c’est une critique classique contre les « monothéismes », qui ne tient pas longtemps lorsque l’on applique au christianisme, dont pour rappel la principale révélation n’est pas celle d’un Dieu unique clamant une vérité à imposer par la violence mais le sacrifice d’amour non violent de Dieu lui même pour le rachat de l’humanité. Il n’est pas question ici d’y croire mais simplement de revenir au textes fondateurs et non pas au fantasme qu’on se fait de cette religion.
Certes, il y a eu les croisades, mais celles-ci n’étaient pas conformes aux Evangiles et étaient une guerre de réponse à une autre guerre d’envahissement plus qu’une expression du « monothéisme ». L’inquisition était selon les historiens un progrès judiciaire important à l’époque où elle a été mise en œuvre. Là encore, l’idéal évangélique n’est pas atteint. Quant à la lapidation, elle est proscrit directement par Jésus Christ (cf. les évangiles aussi). Pour ce qui est du nouveau livre, on nous dit « Moïse ignore les dogmes du monothéisme ».
Visiblement, c’est l’auteur qui les ignore, car il saurait par exemple que les dogmes du christianisme et de l’islam sont contradictoires.
En effet, les dogmes centraux du christianisme sont incarnation/résurrection/trinité qui sont clairement présentés comme faux dans le Coran. Difficile de les mettre sur le même plan dans ces conditions. Par ailleurs, bien évidemment que Moïse ignore les dogmes du christianisme et de l’islam qui sont venus après. Je n’ai bien sûr pas lu ces livres mais la recension qui en est faite ici est indigne du minimum de culture que l’on attend dans la J&R pour un livre d’histoire.