RECORD : l’intelligence collective au service de l’économie circulaire
Bénédicte Couffignal, directrice de l’Association RECORD, et Caroline Greatti, représentante de TotalEnergies au sein de RECORD, nous présentent cette association qui depuis plus de 32 ans se mobilise pour financer et produire des recherches et des études sur les grands enjeux environnementaux. Rencontre.
Qui est RECORD et quelles sont ses principales missions ?
Bénédicte Couffignal : RECORD est une association qui a vu le jour il y a déjà plus de 32 ans. Dès le départ, RECORD s’est intéressée à la protection de l’environnement.
Notre mission est double. nous finançons et réalisons des études et des recherches dans nos domaines de prédilection afin d’apporter à nos adhérents, de manière continue, de nouveaux éléments techniques et scientifiques. En parallèle, il s’agit aussi de participer à l’effort collectif visant à diffuser ces connaissances auprès du plus grand nombre. En effet, ces études et les travaux réalisés collectivement ont vocation, après une période de confidentialité, à être partagés avec tous !
Les principales thématiques de recherche sont :
- le recyclage et l’utilisation de déchets comme ressources alternatives, en intégrant l’usage énergétique ;
- l’évaluation des impacts et des risques sanitaires et environnementaux ;
- l’étude des liens existant entre l’économie circulaire, la biodiversité et/ou le climat. Et pour chacune de ces thématiques, nous intégrons aussi les dimensions économiques et sociales.
Outre les programmes réalisés, le réseau qui est ouvert à toute organisation publique ou privée est aussi un lieu privilégié d’échanges, ainsi qu’un outil de veille technologique et scientifique.
Au niveau de son organisation, RECORD est une structure originale et tripartite qui regroupe de grandes entreprises françaises, les pouvoirs publics en charge des questions environnementales et le monde de la recherche au sens large.
Notre action s’articule principalement autour d’une approche consensuelle de la recherche, du partage et d’une gestion collégiale. Au cours des trois dernières décennies, nous avons réalisé plus de 280 travaux d’études et de recherche et nous avons publié sept ouvrages chez notre éditeur LAVOISIER, ce qui représente plus de 17 millions d’euros de recherche cumulés.
Aujourd’hui, nous sommes quinze adhérents qui sont l’ADEME, le ministère de la Transition écologique, EDF, ENGIE, PAPREC, RENAULT, SÉCHÉ Environnement, SNCF, SUEZ, TotalEnergies, VEOLIA, ECOSYSTEM, GRDF, INRS, SCORE LCA. La présidence de l’association est actuellement assurée par ENGIE, en la personne de Philippe Buchet, directeur de programmes chez ENGIE R&I.
En bref
- 32 ans d’activité
- 280 études réalisées
- Plus de 100 présentations lors de congrés
- 80 équipes mobilisées
- 7 ouvrages de librairies
- Site internet : www.record-net.org
Que recherchent les adhérents de RECORD ?
Caroline Greatti : Au sein de RECORD, je suis la représentante de TotalEnergies. Notre participation à l’association nous permet d’échanger sur différentes thématiques avec les autres adhérents industriels, mais aussi avec l’ADEME et le ministère de la Transition écologique.
La diversité des adhérents nous permet d’élargir notre vision et de développer une approche globale et transversale d’enjeux essentiels pour nous, les industriels : l’économie circulaire, la biodiversité, la préservation de la ressource en eau, l’acceptabilité des projets industriels ou encore l’amélioration de la performance environnementale.
Tous ces sujets sont aujourd’hui incontournables pour les entreprises comme la nôtre qui souhaitent s’engager en faveur du développement durable, mais qui se sont aussi fixé des objectifs pour opérer de manière responsable. Les préoccupations environnementales et sociétales sont au cœur de l’acceptabilité de nos activités et, grâce au réseau RECORD, nous avons la possibilité de les traiter avec une approche collective et de manière consensuelle, et de bénéficier du retour d’expérience d’autres acteurs.
En matière d’économie circulaire, quels sont les principaux travaux menés ou en cours ?
B.C : Nous menons des études sur divers sujets : les énergies décarbonées, la production de gaz issu de ressources non fossiles (biogaz, hydrogène vert), de nouvelles voies de recyclage telles que le recyclage chimique… Nous travaillons également sur les métaux stratégiques. Nous abordons cette notion via le prisme de la due diligence. Le plus souvent, le principal défi mis en avant concerne la difficulté de l’approvisionnement. Au sein de RECORD, nous avons opté pour une approche complémentaire et encore mal documentée. Nous étudions, en effet, les risques sociétaux et environnementaux engendrés par un approvisionnement en métaux stratégiques dans différentes zones du monde. L’étude est actuellement en cours de finalisation et va apporter aux adhérents des éléments et des résultats très concrets, comme des cartographies mondiales des risques par pays.
Comment résumeriez-vous la valeur ajoutée de votre association ?
B.C : La force d’un collectif et l’intelligence collective ! Toutes nos actions, études et recherches sont le fruit d’une démarche collaborative qui implique tous les adhérents de RECORD. Au-delà de la mise à disposition de connaissances et d’informations techniques et scientifiques, RECORD est un espace de partage où des acteurs de filières partenaires et concurrentes travaillent ensemble en laissant de côté toute la dimension commerciale et business.
RECORD a aussi vocation à anticiper les grands sujets et enjeux de demain. Au cours des trois dernières décennies, nous avons ainsi été précurseurs sur de nombreux sujets avec nos études et travaux. Ces réalisations sont des références pour tous ceux qui souhaitent acquérir des connaissances techniques et scientifiques très robustes. Parmi les sujets que nous avons traité de manière proactive et pionnière, on retrouve notamment les gaz verts et la méthanisation, ou encore la question du recyclage chimique des plastiques que nous avons étudiée pour la première fois il y a déjà plus de 10 ans !
Les membres de RECORD
ADEME, ministère de la Transition écologique, EDF, ENGIE, PAPREC, RENAULT, SÉCHÉ Environnement, SNCF, SUEZ, TotalEnergies, VEOLIA, ECOSYSTEM, GRDF, INRS, SCORE LCA.
Et aujourd’hui, comment vous projetez-vous ?
B.C : Dans un monde qui évolue, RECORD poursuit son engagement et son travail pour contribuer à développer et diffuser des connaissances scientifiques et techniques sur les sujets primordiaux. Alors que les transitions s’accélèrent et se doivent de réussir pour les générations prochaines, nous avons aussi un important travail pour anticiper les sujets qui redessineront nos sociétés, nos économies et nos industries demain. En parallèle, il s’agit aussi d’avoir une vision plus large et qui va au-delà des frontières nationales en menant notamment des études à une échelle européenne, voire mondiale.
C.G. : Depuis près de 32 ans, nous avons toujours été à l’avant-garde des questions environnementales.
Les adhérents ont pu appréhender, par anticipation au travers des travaux réalisés par RECORD, les sujets sur lesquels ils devaient se mobiliser dans les années à venir. Ainsi, pour reprendre le sujet de la méthanisation sur lequel nous étions précurseurs, nos membres – dont TotalEnergies qui est clairement engagé sur ce sujet aujourd’hui – ont pu s’appuyer sur nos travaux pour orienter leur stratégie de développement dans le domaine.
Pour poursuivre nos actions, nous avons aussi l’envie d’accueillir de nouveaux adhérents et partenaires afin de rendre nos discussions, nos échanges et nos recherches encore plus pertinents ! Avis aux intéressés !
Focus sur l’économie circulaire
« Déchets et économie circulaire », disponible chez LAVOISIER Editions
(www.record-net.org/ouvrage-record)