Recréer les conditions du succès et de la croissance pour les entreprises en difficulté

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°770 Décembre 2021
Par Laurent PARQUET

Depuis plus de 30 ans, But­ler Indus­tries inves­tit dans les entre­prises en dif­fi­cul­té pour leur per­mettre de renouer avec la crois­sance et le déve­lop­pe­ment. Laurent Par­quet, asso­cié au sein du Groupe, nous en dit plus et nous explique le posi­tion­ne­ment de cette socié­té d’investissement.

Dans le monde du redressement et du retournement des entreprises, quel est votre positionnement ?

But­ler Indus­tries est une socié­té d’investissement spé­cia­li­sée dans la trans­for­ma­tion des entre­prises qui a vu le jour en 1991. Nous appor­tons des capi­taux à des PME ou des ETI, en crois­sance ou en phase de retour­ne­ment, ayant besoin de liqui­di­tés ou de manière plus géné­rale à des entre­prises qui doivent faire face à un envi­ron­ne­ment opé­ra­tion­nel, finan­cier ou action­na­rial com­plexe. Depuis 30 ans, notre stra­té­gie d’investissement est res­tée la même : un inves­tis­se­ment majo­ri­taire ou mino­ri­taire actif, tou­jours ami­cal, en fonds propres ou en qua­si fonds propres. 

Nous inves­tis­sons en prio­ri­té dans des entre­prises posi­tion­nées sur des mar­chés por­teurs, recon­nues pour leurs exper­tises et savoir-faire ou encore la qua­li­té de leur por­te­feuille, et dont le diag­nos­tic des dif­fi­cul­tés a été clai­re­ment établi.

“L’investissement en fonds propre nous permet également, au-delà de la phase de retournement qui est une première étape, de pouvoir ensuite aider une entreprise à se redévelopper.”

Depuis une dizaine d’années, nous inves­tis­sons les fonds propres de notre groupe dans les entre­prises que nous accompagnons. 

Dans le cadre de nos inves­tis­se­ments, nous sommes inter­ve­nus à de nom­breuses reprises aux côtés des action­naires his­to­riques des socié­tés, très sou­vent des action­naires fami­liaux. Nous leur appor­tons notre savoir-faire et notre exper­tise notam­ment dans la restruc­tu­ra­tion finan­cière, pour pré­pa­rer la relance, faire évo­luer le mana­ge­ment, pro­cé­der à un recen­trage stratégique…

L’investissement en fonds propre nous per­met éga­le­ment, au-delà de la phase de retour­ne­ment qui est une pre­mière étape, de pou­voir ensuite aider une entre­prise à se redé­ve­lop­per. Nous sommes donc sur des cycles d’une durée mini­male de 5 ans et nous pou­vons gar­der des par­ti­ci­pa­tions entre 10 et 15 ans. 

Que retenez-vous de la crise sanitaire et de son impact sur la santé des entreprises ? 

Depuis le début de la crise, les entre­prises ont béné­fi­cié d’un impor­tant dis­po­si­tif gou­ver­ne­men­tal d’accompagnement et de sou­tien. Ces mesures ont por­té leurs fruits. En 2020, les taux de défaillances des entre­prises sont au plus bas et cette ten­dance devrait se confir­mer en 2021. 

De manière géné­rale, ce sont les entre­prises qui connais­saient déjà des dif­fi­cul­tés avant la pan­dé­mie qui se sont retrou­vées dans des situa­tions com­plexes. En paral­lèle, des sec­teurs comme celui du tou­risme, qui se por­taient bien avant la crise, sont aujourd’hui confron­tés à des dif­fi­cul­tés engen­drées par les confi­ne­ments et les fer­me­tures notam­ment. On retrouve éga­le­ment de nom­breux dos­siers d’entreprises opé­rant dans le com­merce de détail, un sec­teur qui connais­sait des pro­blé­ma­tiques fortes avant la crise en termes de digi­ta­li­sa­tion, d’évolution des modèles de dis­tri­bu­tion et de consommation…

Aujourd’hui, quels sont les principaux enjeux qui persistent ?

Le pre­mier enjeu est bien évi­dem­ment le manque de visi­bi­li­té, notam­ment pour des sec­teurs comme celui du tou­risme, des voyages d’affaires ou de l’évènementiel… La crise a aus­si entraî­né une accé­lé­ra­tion de ten­dances sous-jacentes, notam­ment au niveau du com­por­te­ment des consom­ma­teurs qui ont des besoins et des attentes différents. 

“Il s’agit aussi d’apporter les moyens financiers qui permettront au management de travailler, car une équipe dirigeante aussi performante soit elle ne peut avancer si elle est freinée par des problèmes de trésorerie ou de fonds de roulement.”

L’économie est aus­si confron­tée à une pénu­rie de matières pre­mières qui dépassent le sec­teur des semi-conduc­teurs et qui touche des domaines comme le BTP, l’automobile… C’est un phé­no­mène assez nou­veau qui s’intensifie depuis l’été der­nier, et qui entraîne par ailleurs des pro­blé­ma­tiques inédites au niveau des approvisionnements.

Enfin, les entre­prises res­sortent de cette crise endet­tées et elles doivent com­men­cer à anti­ci­per et à s’organiser pour rem­bour­ser notam­ment les PGE. Elles peuvent se retrou­ver ain­si confron­tées à des pro­blé­ma­tiques de tré­so­re­rie et de bilan qui posent un enjeu de ren­for­ce­ment des fonds propres sur le long terme. 

Comment résumeriez-vous la valeur ajoutée de l’accompagnement d’un acteur comme Butler ?

Dans le cadre de notre métier d’investisseur, nous jouons le rôle de cata­ly­seur. Nous créons les condi­tions de la relance ou de déve­lop­pe­ment en aidant les entre­prises à fran­chir un cap et à sor­tir de situa­tions com­pli­quées qui néces­sitent un chan­ge­ment. Notre mis­sion est véri­ta­ble­ment de recréer les condi­tions de suc­cès et de crois­sance pour ces « belles endor­mies ». En effet, il s’agit géné­ra­le­ment de belles PME et ETI qui ont un his­to­rique, des savoir-faire, des com­pé­tences, un por­te­feuille de clients et une recon­nais­sance du mar­ché. C’est notam­ment le cas de NXO (ex Nex­ti­raOne France) que nous avons repris en pré pack plan de ces­sion et qui connais­sait depuis plu­sieurs années des pro­blèmes pro­fonds de ren­ta­bi­li­té. Néan­moins, l’entreprise était clai­re­ment iden­ti­fiée comme un des lea­ders dans son sec­teur. Six ans plus tard, nous venons de céder l’entreprise qui affi­chait désor­mais de très bons résul­tats depuis notre reprise, au groupe Fayat. C’est ce type d’entreprises que nous recher­chons en priorité. 

Dans cette démarche, nous essayons de sta­bi­li­ser le mana­ge­ment en place (dans son inté­gra­li­té ou en par­tie) pour garan­tir une vraie conti­nui­té et en même temps nous nous atta­chons à l’arrivée de nou­veaux talents. Enfin, il s’agit aus­si d’apporter les moyens finan­ciers qui per­met­tront au mana­ge­ment de tra­vailler, car une équipe diri­geante aus­si per­for­mante soit elle ne peut avan­cer si elle est frei­née par des pro­blèmes de tré­so­re­rie ou de fonds de roulement. 

Notre force est cette capa­ci­té à don­ner les moyens aux entre­prises pour faire face à l’ensemble de leurs enjeux pour qu’elles puissent renouer avec la croissance.


En bref

  • Plus de 400 mil­lions d’euros de fonds propres
  • Une dizaine de socié­tés en portefeuille
  • Plus de 25 inves­tis­se­ments réa­li­sés en 20 ans
  • Hori­zon d’investissement de 5 à 10 ans en moyenne
  • Un inves­tis­se­ment dans des entre­prises ayant un chiffre d’affaires géné­ra­le­ment com­pris entre 50 et 500 mil­lions d’euros
  • Un inves­tis­se­ment moyen com­pris entre 10 et 50 mil­lions d’euros
  • Type d’investissement : majo­ri­taire ou mino­ri­taire actif, tou­jours ami­cal, en fonds propres ou en qua­si fonds propres

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