Recréer les conditions du succès et de la croissance pour les entreprises en difficulté
Depuis plus de 30 ans, Butler Industries investit dans les entreprises en difficulté pour leur permettre de renouer avec la croissance et le développement. Laurent Parquet, associé au sein du Groupe, nous en dit plus et nous explique le positionnement de cette société d’investissement.
Dans le monde du redressement et du retournement des entreprises, quel est votre positionnement ?
Butler Industries est une société d’investissement spécialisée dans la transformation des entreprises qui a vu le jour en 1991. Nous apportons des capitaux à des PME ou des ETI, en croissance ou en phase de retournement, ayant besoin de liquidités ou de manière plus générale à des entreprises qui doivent faire face à un environnement opérationnel, financier ou actionnarial complexe. Depuis 30 ans, notre stratégie d’investissement est restée la même : un investissement majoritaire ou minoritaire actif, toujours amical, en fonds propres ou en quasi fonds propres.
Nous investissons en priorité dans des entreprises positionnées sur des marchés porteurs, reconnues pour leurs expertises et savoir-faire ou encore la qualité de leur portefeuille, et dont le diagnostic des difficultés a été clairement établi.
“L’investissement en fonds propre nous permet également, au-delà de la phase de retournement qui est une première étape, de pouvoir ensuite aider une entreprise à se redévelopper.”
Depuis une dizaine d’années, nous investissons les fonds propres de notre groupe dans les entreprises que nous accompagnons.
Dans le cadre de nos investissements, nous sommes intervenus à de nombreuses reprises aux côtés des actionnaires historiques des sociétés, très souvent des actionnaires familiaux. Nous leur apportons notre savoir-faire et notre expertise notamment dans la restructuration financière, pour préparer la relance, faire évoluer le management, procéder à un recentrage stratégique…
L’investissement en fonds propre nous permet également, au-delà de la phase de retournement qui est une première étape, de pouvoir ensuite aider une entreprise à se redévelopper. Nous sommes donc sur des cycles d’une durée minimale de 5 ans et nous pouvons garder des participations entre 10 et 15 ans.
Que retenez-vous de la crise sanitaire et de son impact sur la santé des entreprises ?
Depuis le début de la crise, les entreprises ont bénéficié d’un important dispositif gouvernemental d’accompagnement et de soutien. Ces mesures ont porté leurs fruits. En 2020, les taux de défaillances des entreprises sont au plus bas et cette tendance devrait se confirmer en 2021.
De manière générale, ce sont les entreprises qui connaissaient déjà des difficultés avant la pandémie qui se sont retrouvées dans des situations complexes. En parallèle, des secteurs comme celui du tourisme, qui se portaient bien avant la crise, sont aujourd’hui confrontés à des difficultés engendrées par les confinements et les fermetures notamment. On retrouve également de nombreux dossiers d’entreprises opérant dans le commerce de détail, un secteur qui connaissait des problématiques fortes avant la crise en termes de digitalisation, d’évolution des modèles de distribution et de consommation…
Aujourd’hui, quels sont les principaux enjeux qui persistent ?
Le premier enjeu est bien évidemment le manque de visibilité, notamment pour des secteurs comme celui du tourisme, des voyages d’affaires ou de l’évènementiel… La crise a aussi entraîné une accélération de tendances sous-jacentes, notamment au niveau du comportement des consommateurs qui ont des besoins et des attentes différents.
“Il s’agit aussi d’apporter les moyens financiers qui permettront au management de travailler, car une équipe dirigeante aussi performante soit elle ne peut avancer si elle est freinée par des problèmes de trésorerie ou de fonds de roulement.”
L’économie est aussi confrontée à une pénurie de matières premières qui dépassent le secteur des semi-conducteurs et qui touche des domaines comme le BTP, l’automobile… C’est un phénomène assez nouveau qui s’intensifie depuis l’été dernier, et qui entraîne par ailleurs des problématiques inédites au niveau des approvisionnements.
Enfin, les entreprises ressortent de cette crise endettées et elles doivent commencer à anticiper et à s’organiser pour rembourser notamment les PGE. Elles peuvent se retrouver ainsi confrontées à des problématiques de trésorerie et de bilan qui posent un enjeu de renforcement des fonds propres sur le long terme.
Comment résumeriez-vous la valeur ajoutée de l’accompagnement d’un acteur comme Butler ?
Dans le cadre de notre métier d’investisseur, nous jouons le rôle de catalyseur. Nous créons les conditions de la relance ou de développement en aidant les entreprises à franchir un cap et à sortir de situations compliquées qui nécessitent un changement. Notre mission est véritablement de recréer les conditions de succès et de croissance pour ces « belles endormies ». En effet, il s’agit généralement de belles PME et ETI qui ont un historique, des savoir-faire, des compétences, un portefeuille de clients et une reconnaissance du marché. C’est notamment le cas de NXO (ex NextiraOne France) que nous avons repris en pré pack plan de cession et qui connaissait depuis plusieurs années des problèmes profonds de rentabilité. Néanmoins, l’entreprise était clairement identifiée comme un des leaders dans son secteur. Six ans plus tard, nous venons de céder l’entreprise qui affichait désormais de très bons résultats depuis notre reprise, au groupe Fayat. C’est ce type d’entreprises que nous recherchons en priorité.
Dans cette démarche, nous essayons de stabiliser le management en place (dans son intégralité ou en partie) pour garantir une vraie continuité et en même temps nous nous attachons à l’arrivée de nouveaux talents. Enfin, il s’agit aussi d’apporter les moyens financiers qui permettront au management de travailler, car une équipe dirigeante aussi performante soit elle ne peut avancer si elle est freinée par des problèmes de trésorerie ou de fonds de roulement.
Notre force est cette capacité à donner les moyens aux entreprises pour faire face à l’ensemble de leurs enjeux pour qu’elles puissent renouer avec la croissance.
En bref
- Plus de 400 millions d’euros de fonds propres
- Une dizaine de sociétés en portefeuille
- Plus de 25 investissements réalisés en 20 ans
- Horizon d’investissement de 5 à 10 ans en moyenne
- Un investissement dans des entreprises ayant un chiffre d’affaires généralement compris entre 50 et 500 millions d’euros
- Un investissement moyen compris entre 10 et 50 millions d’euros
- Type d’investissement : majoritaire ou minoritaire actif, toujours amical, en fonds propres ou en quasi fonds propres