Rely accélère le développement de l’hydrogène vert
Acteurs de la filière hydrogène, Technip Energies et John Cockerill ont créé en novembre 2023 une joint-venture, Rely, avec pour ambition de contribuer au développement de solutions intégrées d’hydrogène vert et de Power-to‑X . Aujourd’hui, l’entreprise capitalise sur l’expertise, les compétences, les savoir-faire et l’empreinte industrielle et géographique de ses deux maisons mères pour se positionner comme un fournisseur incontournable de solutions d’hydrogène vert intégrées. Son CEO, Damien Eyriès, nous en dit plus.
Rely a été créée par Technip Energies et John Cockerill pour proposer des solutions d’hydrogène vert intégrées. Pouvez-vous nous en dire plus sur la création de Rely et les motivations de ces deux acteurs ?
Plusieurs constats nous ont amenés à créer Rely. Dans le paysage énergétique et en matière de transition énergétique, plus particulièrement, l’hydrogène vert a vocation à occuper une place importante. Les analyses parlent de 6% du mix énergétique pour atteindre nos ambitions Net Zero, c’est colossal.
Technip Energies est actif dans le monde de l’hydrogène depuis plus de 60 ans avec plus de 30 % des parts de marché de la production d’hydrogène à partir de gas naturel. Technip Energies se positionne comme un fournisseur de technologies et un développeur d’unités de production. Fort de ce positionnement et au regard de l’évolution du marché, Technip Energies s’est progressivement intéressé à la molécule d’hydrogène vert et à ses dérivés. Cet intérêt s’est traduit par plusieurs investissements, qui ont permis de développer une meilleure connaissance et appréhension du marché et des freins qu’il reste encore à lever pour accélérer le développement et le déploiement de projets d’hydrogène vert et de ses dérivés.
“Aujourd’hui, on demande à cette industrie de l’hydrogène d’atteindre en l’espace d’une décennie la maturité de la filière GNL qui a mise plus de 60 ans à se développer !”
Les principaux enjeux identifiés sont l’accélération de l’industrialisation et le passage à l’échelle afin de réduire le prix de la molécule. Aujourd’hui, on demande à cette industrie de l’hydrogène d’atteindre en l’espace d’une décennie la maturité de la filière GNL qui a mis plus de 60 ans à se développer ! Pour faire face à ces défis stratégiques, Technip Energies s’est rapproché de John Cockerill, qui produit notamment des électrolyseurs, pour créer Rely.
Justement, aujourd’hui, sur un marché de l’hydrogène vert en plein essor, comment se positionne Rely ?
Rely est vraiment unique : nous sommes les seuls à avoir cette capacité de proposer l’offre de services globale attendue par les producteurs d’hydrogène vert et des molécules dérivées. Nous couvrons tous les maillons de la chaîne de valeur d’un projet d’hydrogène vert : réalisation des études de faisabilité, mise à disposition de technologies (notamment la technologie d’électrolyseur alcalin développée par John Cockerill), mise en place de partenariats, exécution et développement des projets, mise à disposition de services opérationnels et de maintenance. Dans cette filière en pleine structuration et qui développe sa maturité technologique, nous proposons ainsi une offre clé-en-main et globale adossée à des solutions et des produits intégrés.
Aujourd’hui, Rely a principalement deux vocations : exécuter des projets en intégrant différentes technologies afin de permettre leur industrialisation et développer des produits intégrés grâce à un centre de R&D dédié (ammoniac vert, e‑SAF, e‑méthanol…) dans une logique de réduction du prix de la molécule sur le long terme.
“Rely capitalise aujourd’hui sur les expertises et savoir-faire complémentaires de Technip Energies, qui amène son expérience et sa capacité à exécuter des projets et à faire passer des technologies à l’échelle, et de John Cockerill, qui est – entre autres – fournisseur incontournable d’équipements et qui a, par ailleurs, développé sa technologie propriétaire d’électrolyseurs alcalins.”
Rely capitalise aujourd’hui sur les expertises et savoir-faire complémentaires de Technip Energies, qui amène son expérience et sa capacité à exécuter des projets et à faire passer des technologies à l’échelle, et de John Cockerill, qui est – entre autres – fournisseur incontournable d’équipements et qui a, par ailleurs, développé sa technologie propriétaire d’électrolyseurs alcalins.
J’ajoute enfin que, sur un marché de l’hydrogène d’envergure internationale, il était aussi important de pouvoir créer une entreprise globale qui s’appuie sur des implantations géographiques dans les zones où l’hydrogène va fortement se développer : l’Europe, les États-Unis, le Moyen-Orient, l’Inde, l’Australie, mais aussi la Chine, qui est aujourd’hui le seul pays qui produit le plus d’hydrogène vert à l’échelle industrielle et pour qui John Cockerill a délivré plusieurs centaines de MW d’électrolyseurs.
Rely est aujourd’hui une entreprise en pleine croissance et qui, grâce à ses deux maisons mères, a un accès privilégié à plus de 200 experts dans le domaine de l’hydrogène vert et des molécules dérivées. À date, notre siège est basé en Belgique et nous avons une entité en France et bénéficions également des capacités d’exécution de Technip Energies, présent dans plus de 34 pays.
Près d’un an après l’annonce de la création de Rely, où en êtes-vous aujourd’hui ?
Nous montons en puissance et avons aujourd’hui environ 150 collaborateurs travaillant pour nos activités de recherche et innovation, bureau d’étude, exécution de projet et développement commercial.
Le premier effort que nous avons fourni a été de mettre en commun nos innovations afin de de travailler sur un plan de réduction du prix de la molécule d’hydrogène et de ses dérivés avec une temporalité à court terme mais aussi à moyen et long terme.
De cette feuille de route, nous allons pouvoir lancer très prochainement des solutions innovantes qui vont permettre à nos clients d’accélérer leurs développements.
En termes de déploiement commercial, nous voyons des opportunités en Europe qui a été précurseur sur ce marché, aux Etats-Unis, même si leur priorité est la capture de carbone. Mais nous sommes persuadés qu’il ne faut pas se structurer et concentrer les efforts seulement sur ces deux seules géographies, qui auront une production d’hydrogène vert chère dans les années à venir, donc subventionnée.
L’Inde et le Moyen-Orient sont des géographies tout aussi intéressantes du fait d’une énergie renouvelable peu chère, un accès au foncier plus facile qu’en Europe mais aussi un tissu industriel ayant déjà les ingrédients pour la filière tant en termes d’utilisation de l’hydrogène qu’en terme de compétitivité des investissements industriels.
Dans le cadre de votre développement, êtes-vous confrontés à des enjeux ?
Oui et c’est ce qui rend notre activité passionnante. Tout d’abord, la filiale est aujourd’hui à un moment charnière. Nous passons d’une période d’euphorie à une période de rationalisation. Le contexte 2024 est certainement plus difficile que celui post-covid pour la filière. Les investissements prennent du retard mais c’est maintenant que nous nous attelons aux vrais problématiques technologiques et industrielles pour faire décoller la filière.
Ensuite, nous avons un enjeu de création d’entreprise. Nous avons décidé de créer cette entité à part de nos deux grandes entreprises afin d’avoir le meilleur des deux mondes. D’une part, nous pouvons nous appuyer sur l’expertise et la solidité financière de deux grands groupes industriels, leaders dans leurs domaines. D’autre part, nous avons le mandat et la mission de développer de nouvelles méthodes de travail, adaptées à ce nouvel environnement de l’énergie de transition mais surtout aux nouvelles attentes de nos jeunes talents : sens, flexibilité et ouverture d’esprit ! Avis aux intéressé(e)s !