Remplacer le SMIC par un Revenu de Base Inconditionnel
Une fois la barrière mentale « seul le travail peut procurer un revenu » franchie, on comprend qu’on peut habilement mixer un socle de revenu garanti par la solidarité nationale et des revenus du travail, variables en fonction des souhaits et capacités de chacun. Il s’agit de remplacer le SMIC par un RBI ; un revenu de base inconditionnel. Nous t’invitons à en débattre si dessous, dans la rubrique commentaires.
« Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé », disait François Mitterrand en 1993. Mais feu le président et ses successeurs se sont-ils vraiment posé la question de savoir pourquoi par exemple il n’y avait pas de pompistes dans les stations-service, ni de cireurs de chaussures dans les rues passantes, ou pourquoi on délocalisait nos industries de main‑d’œuvre ?
Le SMIC remplit-il sa fonction ?
La loi de 1970 stipule que « le Salaire minimum de croissance assure aux salariés dont les rémunérations sont les plus faibles la garantie de leur pouvoir d’achat et une participation au développement économique de la nation ». Si le SMIC atteint sans doute son premier objectif pour un célibataire en CDI à plein temps, qu’en est-il des autres ? Une caissière de supermarché, travaillant 20 heures par semaine, de surcroît divorcée avec deux enfants à charge, voit-elle son pouvoir d’achat garanti ? Et les artistes, les chômeurs, les étudiants, les CDD à temps partiel ? La réponse est NON pour une très grande partie de la population. Quant au second objectif fixé par la loi, citons le groupe d’experts sur le SMIC qui établit dans son rapport annuel de 2019 : « À son niveau actuel, la revalorisation du SMIC a un impact limité contre la pauvreté, y compris la pauvreté laborieuse. » Les réductions colossales de charges sociales au niveau du SMIC, faites pour tenter de réduire le coût du travail pour les employeurs, ont eu pour effet pervers de créer une trappe à bas salaires. Ainsi le SMIC répond très mal aux deux objectifs que la loi lui a assignés.
La valeur travail
Il existe un très large consensus en France pour affirmer que le travail est essentiel à l’intégration de l’être humain dans la société. La fonction du travail va bien au-delà du simple rôle de subvenir aux besoins monétaires du travailleur : travailler, c’est se socialiser ; travailler, c’est être digne ; travailler, c’est se sentir exister. Et pourtant la contrainte du SMIC prive des dizaines de milliers de gens peu qualifiés de travail.
Le SMIC peut être vu de deux manières : « il est interdit à un employeur de rémunérer ses salariés en dessous de 10 €/heure » paraît être une mesure garde-fou de bon sens. Mais « il est interdit à un travailleur de vendre sa force de travail pour 9 €/heure » est une formulation différente qui fait réfléchir sur la privation de liberté que représente le SMIC : de quel droit la loi m’interdit d’échanger une heure de mon temps contre 9 € ? Alors que je vis peut-être difficilement avec un RSA de 506 €/mois ?
Peu de gens se déclarent contre le SMIC car cela semble être une mesure de justice sociale évidente que, petit à petit, même les pays les plus récalcitrants mettent en place, sous la pression des syndicats. Pourtant, la vraie justice sociale pour l’État n’est pas de s’insérer dans la relation contractuelle entre employeur et salarié comme il le fait en créant le SMIC, mais elle serait plutôt de garantir par lui, l’État, un revenu minimum pour tous, quelle que soit la situation professionnelle et familiale du citoyen.
Le revenu de base inconditionnel (RBI)
L’État peut assurer cette mission de garantie universelle de revenu en utilisant un outil innovant, beaucoup discuté par les philosophes et les économistes depuis Thomas Paine en 1795. Le Prix Nobel Milton Friedman recommandait déjà l’usage de l’impôt négatif en 1962 dans Capitalisme et Liberté. En France, c’est l’économiste Marc de Basquiat qui a démontré qu’une réforme fiscale instaurant une flat tax de 30 % des revenus permettrait de financer un revenu universel de 500 €/mois.adulte sans augmenter la pression fiscale. Il s’agit du 2RU, abréviation pour revenu universel financé par une redevance universelle, promu par l’association AIRE (Associés pour l’instauration d’un revenu d’existence).
La mise en place du 2RU en France suppose au préalable une individualisation de l’impôt sur le revenu, réforme salutaire pour échapper à la complexité engendrée par le concept de foyer fiscal (lire L’ingénieur du revenu universel de Marc de Basquiat). Ensuite, l’impôt étant prélevé à la source pour les salariés, la DGFIP versera (prélèvera le cas échéant) tous les mois, automatiquement sur le compte en banque, la somme de 500 € – 30 % du salaire, à tous les citoyens adultes, sans condition ni exigence de contrepartie. C’est simple, automatisable et nécessite très peu de fonctionnaires pour l’administrer.
“C’est simple, automatisable, et nécessite très peu de fonctionnaires pour l’administrer.”
Ainsi, la mise en place d’un RBI compris entre 500 et 600 €/mois.adulte (valeur 2022), associée à une suppression des allègements de charges sociales au niveau du SMIC, permettrait de redonner une vraie dynamique au marché du travail des peu qualifiés, tout en assurant une égalité des chances et un socle de pouvoir d’achat aux moins productifs.
Certains pourront accuser cette proposition d’être une ubérisation des smicards : je réfute cet argument car d’abord les livreurs Uber ne sont pas salariés et je ne préconise pas la fin du salariat ; ensuite, les livreurs Uber ne bénéficient pas aujourd’hui du socle de sécurité qu’offre le RBI. D’ailleurs, comme l’a montré le philosophe belge Philippe Van Parijs dans ses ouvrages, l’existence d’une garantie universelle de revenu change le rapport de force entre employeur et salarié, ce qui fait que le remplacement du SMIC par le RBI ne devrait pas engendrer de baisse importante des bas salaires ; en revanche certainement une baisse du chômage, une augmentation du temps partiel choisi, une meilleure confiance en soi pour les précaires et finalement une réduction de la fracture sociale.
Éradiquer la grande pauvreté
Revenu de dignité pour les pauvres, revenu de liberté pour les femmes, revenu de confiance pour les jeunes, le RBI pourrait très avantageusement se substituer au SMIC en étant cumulable avec les revenus du travail, dont le prix serait enfin librement négocié entre salarié et employeur.
L’abondance créée par la croissance économique du XXe siècle nous permet de réaliser un vieux rêve des humanistes : éradiquer la grande pauvreté. Et cela par un mécanisme simple qui, s’il est bien calibré, ne représente pas une pression fiscale néfaste pour l’économie.
Lionel Stoleru avait compris les problèmes du système sociofiscal français lorsqu’il avait convaincu Michel Rocard de mettre en place le RMI. Malheureusement, ni le RMI, ni son successeur le RSA, n’a osé franchir la ligne jaune de l’inconditionnalité, qui est pourtant la clé du succès d’un revenu de base. Emmanuel Macron dans sa campagne 2022 a promis l’automatisation du paiement des prestations sociales tout en promettant de conditionner le RSA à 15 heures de travail par semaine : ces promesses brouillonnes ne verront pas le jour tant que le Président de la République n’aura pas compris les vertus de l’inconditionnalité du revenu de base. Elle est pourtant aussi une condition nécessaire à la réduction du nombre de fonctionnaires administrant notre État-providence complexissime.
24 Commentaires
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Bonjour, je suis étudiant en prépa éco et je ne comprends pas en quoi l’instauration d’un RBI ne diminuerait pas les bas salaires ( cf : « D’ailleurs, comme l’a montré le philosophe belge Philippe Van Parijs dans ses ouvrages, l’existence d’une garantie universelle de revenu change le rapport de force entre employeur et salarié, ce qui fait que le remplacement du SMIC par le RBI ne devrait pas engendrer de baisse importante des bas salaires »). Pourriez-vous développer ce point-ci svp ? Merci bonne journée
Philippe Van Parijs est philosophe et économiste. Ses ouvrages décrivent de manière exhaustive les tenants et aboutissants du RBI. Le salaire est d’abord un prix qui est fixé par un équilibre offre/demande. Il considère que le RBI va réduire l’offre de travail non qualifié, car les travailleurs en question oseront refuser un job dont le rapport rémunération/pénibilité est vraiment trop mauvais. C’est un pari car seule une application à grande échelle du RBI permettrait de confirmer sa thèse, mais elle est tout à fait crédible. Un sujet de thèse en économétrie ?
Bonjour, merci de votre réponse. Je ne fais pas de recherche pour une thèse haha, je me renseignais seulement sur des alternatives possibles au SMIC ; félicitations pour votre article, il est bon !
Bonjour,
Le RBI a de nombreux atouts, comme vous le soulignez dans l’article. Tout à fait d’accord sur la puissance de simplification et de clarté que représente son caractère inconditionnel. En revanche, le passage à la « suppression du SMIC » est très cavalier!!
Je tique particulièrement sur la phrase « D’ailleurs, comme l’a montré le philosophe belge Philippe Van Parijs dans ses ouvrages, l’existence d’une garantie universelle de revenu change le rapport de force entre employeur et salarié » … Il le changerait, oui, mais… à la marge!! 500€ par mois, ce n’est rien du tout. Avez-vous déjà vécu avec 500€ par mois, sans rien d’autre ? (pas 50 000€ sur votre compte ou celui de vos parents, pas un diplôme de polytechnique en poche…?) Pas de quoi équilibrer le rapport de forces. De nombreux autres facteurs entrent en jeu, notamment la détention de capital économique (les inégalités de patrimoine sont significativement plus élevées que les inégalités de revenus, on pourrait donc imposer sérieusement le capital et proposer une dotation inconditionnelle en patrimoine, comme le recommande Thomas Piketty) mais aussi le capital culturel, relationnel, symbolique…
Par ailleurs, je vous encourage chaleureusement à lire ce que les plus pauvres pensent de l’idée d’un revenu universel
https://www.atd-quartmonde.fr/revenu-universel-garantir-a-chacun-un-minimum-de-securite-financiere-ne-suffit-pas/
Oui, les inégalités de patrimoine sont très élevées et augmentent. Il faudrait les taxer pour rembourser la dette souveraine. C’est un sujet essentiel, différent du RBI, et difficile (refer plantage de l’impôt sur la fortune).
Oui, ATD mène des actions « terrain » magnifiques. Le RBI est complémentaire. Il est un cadre national simple et compréhensible qui évitera aux actions « terrain » personnalisées d’être entravées par une bureaucratie stigmatisante et insensée.
J’ai travaillé sur l’équilibre économique de « TZCLD » avec l’un de ses promoteurs. Je suis maintenant convaincu que, pour l’État, il est financièrement raisonnable – voire avantageux – d’embaucher des chômeurs de longue durée pour des tâches peu rentables. On peut donc généraliser l’expérience sans poser des préalables financiers (enveloppe, quotas…), il suffit d’avoir les moyens humains.
Certaines personnes engagées dans ATD sont engagées prioritairement dans l’aide aux plus démunis, et c’est très bien. A chacun sa vocation. Je comprends qu’elles n’aient pas le temps ou le goût de se plonger dans un projet de simplification adminstrative. Pour améliorer ce qui existe, il faut le connaître. Cela m’a occupé à mi-temps depuis 2012, soit plusieurs milliers d’heures, et a débouché sur deux livres téléchargeables à https://leonregent.fr/Revenu_de_Base.htm.
Par ailleurs, la position d’ATD sur le RBI évolue petit à petit dans le bon sens : https://www.lagazettedescommunes.com/862377/lettre-ouverte-datd-quart-monde-autour-de-lexperimentation-sur-le-rsa-conditionne/
Bonjour. Le montant du RBI est très important. Comme dit dans l’article à propos du RSA et du SMIC à temps partiel d’un parent célibataire, 500€ par mois n’est pas suffisant pour vivre correctement. Cela ne changerait pas le rapport de force employeur/salarié car les gens auraient besoin de ce revenu supplémentaire. Je pense qu’il faudrait au strict minimum 800€, avec un supplément pour les enfants à charge (~400€ par enfant par exemple).
Il y a deux questions. La première est la rationalisation du système socio-fiscal (réforme systémique). La seconde est le niveau de redistribution (réforme paramétrique). Mélanger ces deux questions, c’est semer la confusion, comme l’a fait Benoît Hamon en 2017.
Un RBI au niveau des minima sociaux actuels n’est pas une révolution, mais un progrès réaliste. Le projet de RBI dont nous parlons a un périmètre limité. Il linéarise l’aval des « revenus nets » avec une formule du type 500 à 600 € par adulte + 200 à 250 € par enfant – 30 % à 33 % x R. Il garde inchangées les allocations logement.
Une fois ce RBI en place et les bienfaits d’un système simple et linéaire compris, on pourra aborder d’autres sujets, telle la rationalisation des cotisations sociales, effroyables par leur complexité, et leurs effets négatifs. A la base des aberrations, il y a le SMIC horaire. Les cotisations ne devraient dépendre que des montants versés, avec un taux uniforme, et pas de la durée travaillée (non mesurable dans nombre de cas).
Nous considérons qu’en 2023, fixer un RBI supérieur à 600 € serait insoutenable fiscalement. Il faut être patient et générer de la richesse avant de l’augmenter.
Oui, depuis Thomas Paine en 1792…
Un revenu de base inconditionnel, universel, imposable, cumulable avec tout autre revenu, outre redonner de la dignité, de la liberté et de la confiance, ce revenu de base pourrait changer beaucoup d’autre chose comme faire baisser la criminalité, faire baisser la malnutrition, faire baisser la prostitution, faire baisser le suicide …
Afin d’éviter certains effets pervers, le revenu de base ne devrait pas, seul, donner accès au luxe, et on en est bien protégé avec les 500€/mois dont on parle comme du niveau rapidement faisable.
L’universalité me semble indispensable : E. Macron devra recevoir ce revenu. Libre à lui d’y renoncer, comme De Gaulle renonçait à la totalité de son traitement de Président de la République.
Bonne journée
Il me semble que tu es mûr pour adhérer à l’AIRE, notre association !
Le concept de RBI est séduisant et, de fait, convient aussi bien aux libéraux qu’aux socialistes. Cependant il bute sur les valeurs relatives du SMIC et du RBI. Si elles sont éloignées l’une de l’autre, notamment avec un RBI bas, on aboutit à une paupérisation des ex-Smicards, sans pour autant proposer un socle suffisant aux « rbistes » . Si elles sont proches, il y a « désincitation » au travail. Dans l’état actuel de nos moyens il me semble qu’on se trouve plutot dans le cas no 1.
Oui, les revenus effectivement disponibles d’un inactif, d’un smicard et d’un travailleur aisé devraient être mieux connus pour pouvoir être discutés démocratiquement.
S’agissant d’un locataire célibataire, avec les divers, un inactif au RSA en IdF disposerait de 540 € de RSA et prime de Noël, 320 € d’APL et au moins 110 € de CSS et divers, soit 970 € en mai 2023.
Un smicard ne coûte que 1840 € /mois à son employeur. Il a une prime d’activité de 228 € et n’a pas droit aux APL. Son revenu disponible est de 1610 €.
Un salarié aisé (5 SMIC) coûte 12 690 € à son employeur, soit 6,9 fois plus qu’un smicard. Son IR est de 1410 € /mois. Son revenu disponible est de 5550 €, soit 3,4 fois celui du smicard.
En retenant une progression linéaire (les seuils et effets de seuils sont des horreurs), il n’y a qu’un paramètre. A budget contraint, l’ordonnée à l’origine (le RBI) détermine la pente.
L’INSEE publie maintenant des études de redistribution incluant les services publics. Voir https://www.insee.fr/fr/statistiques/5371275?sommaire=5371304. La redistribution est deux fois plus ample en les intégrant.
Un RBI trop pingre va générer du chômage. Un RBI trop généreux va générer des difficultés de recrutement. On pourrait commencer au niveau des minima sociaux actuels, et ajuster.
Bonjour, je trouve le concept de revenu universel (ou RBI ici) intéressant car il permet effectivement au travailleur de proposer son temps et ses compétences que s’il estime qu’il est rémunéré suffisamment pour cela, et non plus parce qu’il est obligé de le faire pour survivre (et en ce sens le montant proposé dans l’article me semble un peu faible). Néanmoins j’ai toujours pensé que cela pourrait fortement favoriser le travail « au noir » (après tout, le BRI m’assure ma retraite et mon revenu en cas de maladie chômage , pourquoi cotiser pour cela?). Est-ce que vous avez des idées pour éviter cet effet négatif ? Il faut bien financer cette mesure par une flat tax sur des revenus qui doivent rester déclarés…
Le RBI ne sera pas un remède miracle par rapport au travail au noir, mais il sera un progrès. Le système actuel est terriblement désincitatif. Une personne au RSA ou à l’ASS (fin de droits de chômage), si elle déclare un petit revenu occasionnel, s’expose à des conséquences lourdes et imprévisibles, par exemple sur la CSS.
Le dossier « retraites » a été ouvert sans oser une refondation, sans viser la simplicité, la linéarité, sans intégrer l’ASPA à la réflexion. La retraite devrait être du genre A + B x cotisations payées. Aujourd’hui, une personne n’ayant pas cotisé aura ASPA (961 €) + APL, et une personne ayant travaillé toute sa vie au SMIC aura moins (APL réduite à cause de ses revenus !).
Oui pour le RBI inconditionnel, pour tous, y compris les enfants, les « ménages aisés » et meme notre camarade B.Arnault
Mais avec la suppression de toutes les aides dites « sociales »
800E/mois semble adéquat.
Résultat : un véritable filet de sécurité pour tous, suffisamment fiancé par l’abandon de l’invraisemblable maquis des aides et surtout tres simple et compréhensible par tous. Si on veut gagner plus, il suffit de travailler
Je suis comme toi très favorable à une simplification drastique, à l’intégration de multiples tarifs sociaux, chèques énergie… dans un RBI majoré. Mais je crains qu’on veuille le beurre et l’argent du beurre. Supprimer les divers, c’est supprimer la bureaucratie qui les gère. Elle va se défendre !
800 € est une bonne cible à long terme, mais c’est trop tôt pour démarrer.
Le SMIC n’est certes pas satisfaisant, mais pour moi le RBI serait bien pire.
Le travail ne peut apporter de dignité que s’il est rétribué à sa juste valeur, sans prélèvement ni complément modulé sur d’autres critères que la richesse que crée ce travail. La solidarité doit s’exercer au grand jour, en pleine conscience des contributeurs et avec leur consentement délibéré. Elle doit être distincte de l’impôt de l’article 13 de la DDHC. Ces principes sont incompatibles avec un RBI.
Obtenir de l’argent automatiquement, sans l’avoir gagné, via un prélèvement obligatoire contraint mis en place par l’Etat est juste une forme de racket qui n’a rien à voir avec la dignité. La solution à la trop grande pauvreté de certains doit être de mettre en place des moyens pour qu’ils s’enrichissent par leur propre travail. Cela passe sans doute par le versement à tous du salaire complet et la clarification des charges sociales à payer, par une simplification radicale de ces questions salariales et du droit du travail, par des sociétés privées de secours mutuel, des prêts d’honneur, etc.
L’application depuis environ 1946 de tous les bons principes que tu décris a abouti à un Etat-Providence obèse qui génère 30% de non-recours au RSA, une dette stratosphérique, une société divisée et des trappes à pauvreté. C’est indéfendable…
Nous proposons un changement radical d’approche par la formule 500€-30% R.
Idée intéressante qui consisterait à verser le RSA à tous et à voir ensuite, elle n’est pour autant pas dépourvue de points morts : que faire lorsque l’inflation se chargera d’empêcher que cette allocation remplisse son office, à savoir permettre à chacun de se nourrir et de se vêtir, mais probablement pas de se loger ? La réponse d’une revalorisation régulière ne me convainc pas : l’exemple du point d’indice des fonctionnaires est éloquent. Il faudrait affronter le sujet de la compatibilité avec le pilotage des finances publiques en temps de crise pour permettre à cette utopie de devenir réalité.
Bonjour,
En 2008, l’État a sauvé la bourse (qui a finalement gardé la forte hausse des années précédentes). En 2020, l’arrosage mal ciblé de l’État (quoi qu’il en coûte) a généré une hausse sensible de l’épargne. Ces deux crises ont augmenté la dette souveraine de presque 1000 milliards par rapport à son évolution habituelle.
Dans une formule du type « 500 € – 30 % », seuls les « 500 € » doivent être actualisés. La logique serait de suivre l’évolution du PIB par habitant, y compris si le PIB diminue. Si on estime qu’il faut plus de redistribution, on décide alors, exceptionnellement, de majorer le taux de 30 %.
merci de comparer ce taux de 30% au taux actuellement prélevé
500 € par moi et par adulte, cela fait 6 000 € par an
40 millions d’adultes = coût de la mesure 240 milliards
quelle est l’assiette de l’impôt sur le revenu qui serait alors taxée à 30% flat ?
Le calibrage de la formule 500 € – 30% flat tax a été fait de manière à rester à budget constant. La redistribution de 300 milliards environ (en comptant les enfants) est celle existante aujourd’hui, mais en beaucoup plus simple, plus lisible, plus motivante et facile à gérer.
Les calculs détaillés ont fait l’objet de la thèse de doctorat de Marc de BASQUIAT.
Puisqu’on verserait le RBI aux seniors, le besoin de financement de la retraite publique (fonctionnaires, ou CNAV + complémentaire obligatoire) pourrait être réduit d’environ 1⁄3 ce qui autoriserait la création d’une nouvelle retraite universelle s’ajoutant au RBI finançable par la TVA. Il est assez logique d’utiliser la TVA pour cela puisque la retraite est plus de la consommation différée que du revenu différé (il y a régressivité). Du coup les cotisations actuelles peuvent être déplafonnées et intégrer (avec la CSG) l’impôt sur le revenu. Ceci conduirait à un impôt algébrique linéaire affine de pente plutôt proche de 50% que de 30% avec un crédit négatif d’un RBI par part fiscale intégrant le système social à l’exception de l’aide au logement et du handicap. Pour le logement et le travail, il est préférable d’aller vers la réalisation du droit opposable en subventionnant (un logement normé ou un travail) plutôt que de verser des allocations (APL ou chômage).
Le système pourrait être complété par une flat tax sur le patrimoine (brut ou net à discuter) de l’ordre de 0,5% par an pour financer le régalien.
La taxation du patrimoine pour financer le RBI est probablement la meilleure solution à terme, mais cela nécessite que le patrimoine soit connu, et donc qu’une autre réforme soit mise en place pour que le patrimoine soit taxable y compris s’il a des propriétaires étrangers : l’extension de la notion de cadastre à l’ensemble des biens, en imposant une transparence telle que prônée par exemple par https://www.openownership.org/