Rencontre avec Nikita Novyydarskov (2010)
Lycéen à Saint-Pétersbourg où vous effectuez un parcours sans faute, vous décidez de quitter la Russie et d’intégrer l’X.
Nikita Novyydarskov. – Tout à fait. Et pourtant, l’École polytechnique n’était pas encore très reconnue en Russie à cette époque.
Pour une meilleure compréhension du monde
« Mon objectif est que chaque élève international devienne l’ambassadeur de son école d’origine et de l’École polytechnique en même temps. Ce n’est pas toujours facile, mais ma motivation première réside dans le fait que je suis passionné par l’idée de contribuer, via ces échanges, à une meilleure compréhension du monde. »
En réalité, c’est l’intervention d’un physicien travaillant pour l’X, en visite dans mon lycée, qui m’a conquis et a motivé mon choix de venir étudier à l’École. Pour les études d’abord, puisque je suis très intéressé par les mathématiques et la physique, mais aussi en raison de la possibilité de suivre le même cursus que les élèves français, sans différenciation, et avec les mêmes droits et les mêmes opportunités de travail dans les entreprises.
Je suis très sensible à la notion d’intégration. Enfin, l’éventualité d’une bourse de la Fondation de l’École polytechnique était un élément déterminant, puisque, sans elle, je ne pouvais pas partir. Finalement, venir en France était pour moi une façon de me tester, et de partir à la découverte du monde.
Vous percevez la découverte du monde comme un élément essentiel et évocateur d’une véritable richesse, notamment dans le milieu professionnel.
Je pense qu’il est primordial de partager des visions, des manières et des méthodes au niveau international. Vous savez, la science est cosmopolite : elle n’appartient à aucune nationalité.
La science est cosmopolite : elle n’appartient à aucune nationalité
Mais si l’on veut produire de la valeur ajoutée, il faut impérativement développer nos échanges. Partir étudier en France est aussi le meilleur moyen de comprendre la façon dont les Français vivent la science, de retirer ce que je peux apprendre d’eux et, réciproquement, leur faire profiter de mes expériences.
Vous évoquez la notion d’intégration. Comment l’avez-vous vécue à l’X ?
Quand on arrive dans un nouveau pays, il est indispensable de s’intégrer : il y a la barrière de la langue, bien sûr, mais il faut aussi connaître certaines règles. À l’X, il y a beaucoup de traditions à apprivoiser. Si c’est parfois compliqué, c’est une réelle satisfaction d’être considéré comme un élève à part entière de l’École.
C’est un honneur de porter le GU et je suis ravi de chanter La Marseillaise et de participer aux cérémonies militaires. L’intégration est, selon moi, essentielle car elle permet le partage et fait progresser les échanges.
Bénéficiaire d’une bourse de la Fondation de l’X, vous dites que vous n’auriez jamais pu venir étudier à l’École polytechnique sans cette aide. Seriez-vous prêt à contribuer à l’action de la Fondation pour aider l’un de vos jeunes camarades ?
Bien sûr. Il est essentiel de donner aux générations futures et je suis prêt à financer des projets de la Campagne favorisant l’échange entre étudiants internationaux et français. Parce que j’en fais l’expérience aujourd’hui, je sais que ces contributions peuvent aider un élève de façon déterminante. Je suis infiniment reconnaissant à la Fondation de m’avoir aidé ainsi, et c’est avec plaisir que je contribuerai à mon tour.
Propos recueillis par
Astrid L’Ange