Replacer la sûreté économique au cœur des projets de développement
Dans un environnement économique complexe, les projets de développement représentent un enjeu stratégique pour les entreprises. ForTiers accompagne et conseille les entreprises dans ce cadre en mettant à leur disposition des outils et des solutions opérationnelles et pragmatiques. Explications de Léo Greusard (X06), cofondateur et CEO, Sébastien Sanchez, cofondateur et DG de ForTiers.
Présentez-nous le cœur de métier de ForTiers.
ForTiers est un cabinet d’appui opérationnel aux entreprises technologiques, industrielles et aux start-up ainsi qu’aux investisseurs. Le cabinet a vu le jour en 2021, mais il s’appuie sur les expériences respectives des deux cofondateurs qui cumulent près de 30 ans d’expérience dans le management de projets, analyse des marchés publics, innovation, intelligence économique et sûreté économique.
Notre ambition est d’accompagner de manière opérationnelle et pragmatique nos clients dans leur développement. Nous aidons ainsi nos clients à expertiser une stratégie, décrocher des marchés et subventions, assurer une bulle de protection… toujours au service de leur développement.
ForTiers, avec son offre de services, couvre toutes les étapes d’un projet de développement ? Qu’en est-il concrètement ?
Nos principaux services tournent autour des financements et de l’ingénierie des contrats ; le développement stratégique et les due diligences opérationnelles, la sûreté et la sécurité économique ; ainsi qu’un appui spécifique au développement du secteur de la défense, un univers que nous connaissons particulièrement bien de par nos carrières et parcours respectifs.
Ces services complémentaires nous permettent de couvrir les besoins des entreprises en matière de développement de leur projet. En effet, pour ForTiers, cette notion de développement revêt différentes facettes complémentaires. Tout d’abord, le financement : nous accompagnons nos clients dans la veille et la recherche d’appels d’offres et à projets, de subventions… À partir de là, nous les appuyons dans leur démarche de candidatures et les aidons dans l’élaboration des stratégies de réponse ; le décryptage et l’analyse des cahiers des charges ; l’élaboration des dossiers de candidature sur le fond et la forme ; le montage de contrats de gré à gré avec des organismes publics et privés. Nous mettons ainsi à leur disposition une véritable ingénierie technique et un appui dans les négociations .
Une fois le projet lancé, nous accompagnons aussi nos clients dans son exécution, c’est-à-dire tout ce qui tourne autour de la gestion et du management de projet : pilotage des processus, suivi de la qualité, gestion des spécifications et des non-conformités… Nous proposons systématiquement à nos clients d’externaliser la gestion de leur projet, car cela leur permet de rester concentré sur leur cœur de métier et de pouvoir bénéficier d’un regard extérieur expert.
Au cœur de votre expertise, on retrouve donc le management de projet. Comment définissez-vous cette compétence ?
Le management de projet nécessite du bon sens, de l’organisation et de la rigueur, mais aussi de l’agilité et de la souplesse. Dans le contexte actuel marqué par une forte incertitude, le bon manager de projet ou le bon chef d’entreprise est cette personne qui est en mesure de trouver le meilleur équilibre entre un ordre strict et rigide, d’une part, et l’agilité qui permet de s’adapter à une situation mouvante et changeante, d’autre part. Au sein d’une équipe, il est le tiers de confiance à qui tous rapportent. Il doit ainsi être en mesure de déléguer de manière stratégique les tâches à ses parties prenantes tout en préservant une certaine cohérence d’ensemble nécessaire au bon déroulement du projet.
Forts de notre expérience au sein du ministère des Armées, nous avons aussi constaté qu’un projet doit être appréhendé dans sa globalité et non à un instant T. Il faut, en effet, prendre en compte le coût de vie du produit développé à toutes les étapes du projet. D’ailleurs, dans un projet de développement d’un système ou d’un produit, le principal coût n’est pas celui de développement, qui ne représente que 10 % du coût global, mais le coût d’utilisation et de maintenance du produit. Nous accordons une très grande importante à la phase d’élaboration et de préparation afin de bien prendre en compte, dès l’amont, l’utilisation, la viabilité et la pérennité du produit ou du système, au même titre que son développement ou sa commercialisation.
Quelle est la valeur ajoutée de votre approche du management de projet ? Pourquoi est-elle particulièrement pertinente dans le contexte actuel ?
Un management de projet inadéquat peut mettre en péril la réussite du développement d’un produit ou d’un système, voire la viabilité du projet de l’entreprise. En effet, un projet n’implique pas seulement les phases de développement, c’est aussi l’industrialisation, la commercialisation, la pérennisation et la viabilité, mais aussi la sûreté économique notamment quand des technologies propriétaires ont été développées.
Tous les maillons de la chaîne de valeur doivent être sécurisés et cela dès le lancement d’un projet. D’ailleurs, nous sensibilisons régulièrement les fonds d’investissement et les investisseurs qui ciblent des entreprises innovantes sur la nécessité de s’assurer que le projet a bien été sécurisé en amont avant d’investir.
Ainsi dans le cadre des due diligences opérationnelles, au-delà de la veille et du ciblage d’entreprises à acquérir, nous réalisons une analyse des risques technologiques des cibles, de leurs débouchés technologiques et de leur sûreté économique. Plus que jamais, une politique sereine d’investissement ou de croissance externe nécessite des expertises complémentaires à l’analyse financière !
Votre ambition est aussi d’apporter à vos clients des solutions pratiques pour faire face à un enjeu critique : la concurrence économique. Comment cela se matérialise-t-il ?
Spécialistes de la question de la sûreté économique, nous proposons un accompagnement adapté aux besoins et au niveau de protection recherché par nos clients :
Le premier niveau s’articule autour du concept d’hygiène numérique®, une marque déposée, qui propose la formation et la sensibilisation ; une méthodologie pour donner aux entreprises les clés afin de réduire leur vulnérabilité ; des outils et des solutions simples pour assurer un premier niveau de protection ;
Le second niveau que nous appelons protection accrue va inclure l’hygiène numérique®, la protection du personnel, souvent maillon faible de l’entreprise, qu’il est important de sensibiliser et de former, la méthodologie et les bons réflexes ;
Le troisième niveau permet aux entreprises d’avoir une bulle de protection totale. Elle couvre les niveaux 1 et 2 ainsi qu’un accompagnement sur les demandes d’accréditations et lors des négociations, le conseil sur le recrutement de personnels, l’ingénierie sociale et le suivi.
Et pour conclure, des pistes de réflexion à partager avec nos lecteurs ?
Les concurrents présents dans le monde, y compris au sein des pays occidentaux, font preuve d’une posture bien plus offensive qu’en France. Ceci s’explique par un manque de culture de l’intelligence économique. Mieux la connaître et bien l’appréhender permet non seulement de remporter des marchés mais aussi de contrer voire conserver un temps d’avance sur les entreprises concurrentes. Pour ce faire, il convient d’encourager nos porteurs de projets, nos entrepreneurs et nos entreprises de toutes tailles à prendre en compte l’IE le plus tôt possible dans leurs projets et à affirmer leur présence sur le marché français et mondial par le biais des salons, de leur réseau…
En parallèle, une véritable stratégie est essentielle pour définir la pertinence de déposer un brevet. Dans le cadre de notre accompagnement nous pouvons être amenés à déconseiller de le déposer afin de ne pas dévoiler d’informations critiques. Il convient donc d’adopter les bons réflexes et pratiques le plus en amont du projet afin de rester viable sur le plan économique.
En fait, tout comme la prise en compte du coût de l’ensemble du cycle de vie d’un produit lors de l’élaboration d’un projet la partie intelligence économique doit lui être associé au risque de perdre ou rater des parts de marchés raison de vivre d’une entreprise.