RESEAU : Neuf grandes écoles associées pour une ambition forte

Dossier : Polytechnique et Mines au fémininMagazine N°637 Septembre 2008

Enquête du GEF : où sont les femmes trente ans après leur entrée dans les grandes écoles ?

Le GEF, qui réunit les réseaux des diplô­mées de neuf grandes écoles (Cen­trale Paris, Ena, ESCP-EAP, Essec, HEC, INSEAD, les Ponts, les Mines et Poly­tech­nique), réa­lise tous les deux ans une enquête en col­la­bo­ra­tion avec Ipsos. À l’o­ri­gine, une inter­ro­ga­tion : où sont les femmes trente ans après leur entrée dans les grandes écoles ? Quelques chiffres frap­pants sont issus de ces enquêtes : depuis trente ans que les femmes sont entrées dans les grandes écoles, elles atteignent 10 % (écoles d’in­gé­nieur) à près de 50 % (écoles de com­merce et d’ad­mi­nis­tra­tion) des effec­tifs, mais repré­sentent moins de 15 % des effec­tifs dans les ins­tances diri­geantes des grandes entre­prises. Or elles sont une large majo­ri­té (62 %) à avoir une ambi­tion pro­fes­sion­nelle forte.

Solidarité et convivialité

Mais qu’en pensent les inté­res­sées ? Pour cer­taines : tout se passe à Paris et est donc inac­ces­sible pour moi ; c’est très éloi­gné de ma vie pro­fes­sion­nelle de pro­fes­seur ; je ne suis pas tou­jours convain­cue de la per­ti­nence du for­mat » au fémi­nin » par rap­port au trai­te­ment des mêmes sujets au niveau de tous les anciens ; qu’est-ce que ces réunions » Tupperware » ?

Des débats réguliers
Par­mi les thèmes abor­dés ces der­niers mois, citons » com­ment se gère une car­rière au fémi­nin « , » les doubles car­rières » ou » reprendre une activité « .
Au pro­gramme du der­nier tri­mestre 2008 : » témoi­gnages de par­cours » en par­te­na­riat avec Supé­lec, ate­liers » négo­cia­tion » et » ges­tion de son image « , pré­sen­ta­tion du Club aux étu­diantes, et dîner-débat » com­ment faire pro­gres­ser la mixi­té dans les entreprises « .

Pour d’autres : une meilleure vision des car­rières et pro­blèmes que des femmes comme moi peuvent avoir ; des réponses à des ques­tions que je me posais ; des outils pour gérer ma car­rière ; élar­gir mon réseau ; les évé­ne­ments me per­mettent de par­ta­ger des consi­dé­ra­tions que n’ont pas la plu­part de mes col­lègues qui sont en majo­ri­té des hommes ; c’est l’oc­ca­sion d’a­bor­der des sujets que je n’a­borde jamais dans ma vie pro­fes­sion­nelle au quo­ti­dien ; j’ai ado­ré tout ce qui touche à la ges­tion de l’i­mage et la car­rière ; je sou­tiens tota­le­ment cet indis­pen­sable tra­vail de » soli­da­ri­té » fémi­nine, ayant com­pris la posi­tion très spé­ci­fique des femmes dans le milieu pro­fes­sion­nel ; j’ai appré­cié le dyna­misme, la créa­ti­vi­té, la varié­té, le sou­ci de s’a­dap­ter aux besoins des autres ; la bonne orga­ni­sa­tion, les oppor­tu­ni­tés régu­lières, le bon ciblage des thèmes, la qua­li­té des inter­ve­nants ; la convi­via­li­té, la large place lais­sée aux échanges entre participantes.

Guro Grøt­te­rud (2001), la plus jeune du Bureau, se sou­vient de s’être inté­res­sée au réseau dès l’É­cole, à l’oc­ca­sion de pré­sen­ta­tions effec­tuées par des Xettes. » Il m’a sem­blé impor­tant par la suite d’ap­por­ter mon petit grain de sel, avec un point de vue par­fois dif­fé­rent de celui des anciennes, qui m’ont d’ailleurs très bien accueillie. J’ai, par exemple, orga­ni­sé avec Lau­rence Var­loot (84) la ren­contre sur les » doubles car­rières » (Mon­sieur et Madame). C’é­tait notre pre­mier évé­ne­ment mixte, car la car­rière au fémi­nin touche éga­le­ment les hommes dans leur vie pri­vée comme pro­fes­sion­nelle. » » Le réseau, ajoute-t-elle, per­met de s’in­for­mer sur des métiers qu’on ne connaît pas… et même de sai­sir des oppor­tu­ni­tés. C’est par le réseau que j’ai déni­ché mon emploi actuel. »

Diane Des­salles-Mar­tin (76), au contraire, s’est aper­çue sou­dain qu’elle était la plus ancienne du Bureau, qui se réunit un same­di matin tous les deux mois, ce qui ne l’empêche pas de » tou­jours vivre mes week-ends à cent à l’heure « . Un réseau fémi­nin ? » C’est tout sim­ple­ment dans l’air du temps. Je me par­ta­geais entre mon métier, très inté­res­sant et très pre­nant, et ma vie de famille, tout aus­si inté­res­sante et pre­nante. J’ai décou­vert une troi­sième dimen­sion, une ouver­ture sur d’autres métiers et d’autres entre­prises. » Elle se féli­cite d’a­voir orga­ni­sé avec Marie Bres­son (95) un débat sur le thème » Peut-on reprendre une acti­vi­té après une longue période d’i­nac­ti­vi­té ? « , thème essen­tiel­le­ment féminin.

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