S’adapter ou mourir ?
En octobre 2012, New York a été victime d’un ouragan particulièrement en forme. Même si la télévision en a parlé presque en boucle, seules quelques dizaines de morts sont à déplorer.
En 2008, la Birmanie (désormais le Myanmar) a subi elle aussi un ouragan, qui s’est soldé par 200 000 vies perdues. Pourquoi ? À cause d’une « simple » différence de capacité à s’adapter face à un aléa à peu près identique.
Les Birmans seraient-ils plus insouciants que les Américains ? Diable non, ils ne disposent surtout pas des énormes moyens matériels – donc de l’énergie – dont nos cousins d’outre-Atlantique bénéficient pour faire face à tout imprévu.
Cet exemple illustre toute la difficulté qu’il y a à transformer une visibilité – au demeurant imparfaite – sur un processus d’ensemble – ici, un réchauffement climatique dont une amplification future n’est désormais plus évitable – en risques possibles à tel endroit et à tel moment.
Or, s’adapter au mieux – ce qui est toute la question que nous vous proposons dans ce dossier – suppose un minimum de capacité à imaginer les conséquences locales et temporelles d’un phénomène global dont la cinétique d’ensemble reste incertaine. C’est évidemment tout sauf simple.
En outre, l’expert d’un domaine – l’agriculture par exemple – n’aura pas toujours l’occasion d’inclure dans son approche les facteurs de pression ou de résilience venant d’autres domaines que le changement climatique, alors que nos lecteurs aimeraient avoir une vision intégrée et parfaitement cohérente des risques, illustrant la combinatoire des facteurs de pression.
De fait, seule cette approche permet de réfléchir aux meilleurs moyens de s’adapter sous contrainte. La mauvaise nouvelle est donc que l’on sortira probablement de ces pages avec plus de questions qu’en y entrant. Mais la bonne, que l’on va pouvoir jouer avec les pièces du puzzle.