SÉCU : Objectif monde

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°679 Novembre 2012Par : Martin HIRSCH, avant-propos de Michelle BacheletRédacteur : Jacques BOURDILLON (45)Editeur : Éditions Stock – 2011 - 31, rue de Fleurus, 75006 Paris.

Pau­vre­té. Aujourd’hui, les 20 % les plus riches de la pla­nète dis­posent de 80 % des res­sources, alors que les 20% les plus pauvres vivent avec 1% de la richesse mondiale.

Couverture du livre : Sécu, objectif monde de Martin HIRSCHChô­mage. La crise de 2008 a pré­ci­pi­té 40 mil­lions de per­sonnes dans le chô­mage, le triste record de 209 mil­lions de chô­meurs a été atteint en 2009.

La décla­ra­tion uni­ver­selle des droits de l’homme, que l’on doit en grande par­tie à deux Fran­çais résis­tants, René Cas­sin et Sté­phane Hes­sel, por­tait déjà en germe l’idée d’une pro­tec­tion sociale pour tous.

Les trois B (Bis­marck, Beve­ridge, Bache­let). On attri­bue à Bis­marck les pre­mières assu­rances sociales dans l’Empire prus­sien, datées de 1942. Le rap­port Beve­ridge (deman­dé par Chur­chill) a ser­vi de guide à la construc­tion du sys­tème anglais dès la fin de la guerre, la France n’a pas tran­ché entre ces deux modèles.

Il a fal­lu cin­quante ans de 1920 à 1970 pour pas­ser de 20% de la popu­la­tion pro­té­gée à 95% (soit le même rythme que l’Allemagne). En avril 2009, les Nations unies en réponse à la crise mon­diale décident de créer un Groupe consul­ta­tif pour un Socle de pro­tec­tion sociale dont la pré­si­dence est confiée à Michelle Bache­let qui devient l’héritière de Bis­marck et de Beve­ridge. Ber­nard Kouch­ner a jeté les pre­miers fon­de­ments de l’une des plus belles réa­li­sa­tions du XXe siècle : le Fonds de soli­da­ri­té thé­ra­peu­tique international.

Le fon­de­ment du socle. Deux accep­tions de ce concept de socle : une pro­tec­tion qui ne concerne que les plus pauvres des pays pauvres ou bien une pro­tec­tion mini­male pour tous. Trois ques­tions impor­tantes à poser : celle des trans­ferts moné­taires condi­tion­nels, celle des inci­ta­tions au tra­vail, celle du « reste à charge ».

Le vieillis­se­ment peut tout com­pro­mettre : entre 1950 et 2000, l’espérance de vie sur la pla­nète a gagné vingt ans, pas­sant de 46 à 66 ans.

D’ici 2050, la popu­la­tion mon­diale va vieillir de dix ans, le nombre des plus de 60 ans va tri­pler et repré­sen­te­ra plus de 2 mil­liards de per­sonnes soit plus que la popu­la­tion « jeunes », phé­no­mène inédit dans l’histoire de l’humanité, d’où l’importance gran­dis­sante des caisses de retraite.

Bré­sil. Dans ce contexte mon­dial, l’expérience bré­si­lienne de la Bol­sa Fami­lia mérite d’être citée, elle lie allo­ca­tions fami­liales, obli­ga­tions sociales et pré­ven­tion sani­taire. Son effet a été spec­ta­cu­laire : il a contri­bué à faire chu­ter la pau­vre­té au Bré­sil pen­dant les années de crois­sance comme pen­dant la période de crise, et a fait sor­tir plus de 20 mil­lions de pauvres de la pauvreté.

États-Unis, Chine et France. Trois chiffres édi­fiants carac­té­risent ces trois pays : jusqu’à 2008, les États-Unis ont obte­nu un point de crois­sance de plus que l’Europe, mais ce point de crois­sance n’a pas béné­fi­cié à l’ensemble des Amé­ri­cains. La Chine a connu un taux de crois­sance deux fois plus éle­vé que celui de l’Europe, mais dans les vingt der­nières années, la part des salaires dans la valeur ajou­tée est pas­sée de 57 % à 46 %. En France, on a cru que la part des salaires dans la valeur ajou­tée dimi­nuait, elle est res­tée stable sur vingt ans (les deux tiers de la valeur ajou­tée), mais les trois quarts de la richesse ont été orien­tés vers 10% des sala­riés les plus riches.

Conclusions

– Sou­te­nir le pro­grès de la pro­tec­tion sociale par­tout dans le monde, car c’est là que réside la vraie conver­gence d’intérêts entre les peuples.

– En novembre der­nier à Cannes, la pro­tec­tion sociale mon­diale était ins­crite à l’agenda inter­na­tio­nal des pays du G 20 qui repré­sentent les deux tiers de la popu­la­tion mon­diale et 90 % de la richesse de la planète.

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