Serons-nous submergés ? Épidémie, migrations, remplacement
Dans l’ouvrage Serons-nous submergés ?, d’un peu moins de 200 pages, contenant de nombreux tableaux, schémas et cartes, Hervé Le Bras se livre à un exercice intellectuel original, qui est de trouver des caractères communs à deux phénomènes totalement différents qu’il analyse dans deux parties de longueurs inégales : l’invasion, bien réelle, de notre pays par la Covid-19… et celle, réelle ou supposée, par les immigrés.
L’auteur présente l’avantage d’être démographe, ce qui lui permet de faire preuve d’une indépendance d’esprit bien supérieure à celle dont il aurait bénéficié s’il avait été officiellement catalogué comme sociologue, car leur collectivité aurait vraisemblablement considéré comme sacrilège l’affirmation constante que des critères territoriaux peuvent avoir plus d’influence sur le destin des individus que leurs différences sociales.
La première partie est une analyse à chaud du développement initial de l’épidémie en France, en Italie, en Espagne et en Suisse. Partout, une même conclusion : certes, le milieu social joue un rôle dans la diffusion et les conséquences de l’épidémie, mais ce n’est pas le facteur le plus déterminant dans la dynamique de son extension, qui est géographique.
La seconde partie, plus classique, revient sur des thèmes qu’Hervé Le Bras a l’habitude d’évoquer dans ses autres ouvrages ou lors de ses interventions dans les médias : répartition de l’immigration dans l’espace français, analyse du risque d’une future ruée d’Africains vers l’Europe, démantèlement de la fable du « grand remplacement », immigration et xénophobie, avenir des migrations.
Une analyse cartésienne fondée sur des faits et des statistiques, bien utile à une époque où réseaux sociaux, médias et politiques diffusent beaucoup d’a priori inexacts sur ces importantes questions.