Services urbains : accompagner la transformation des territoires
Là où les entreprises de services urbains sont implantées, elles s’impliquent, en général, à toutes les phases du développement d’un service : la mobilisation des ressources initiales, la transformation de ces ressources en un service, puis la fourniture de celui-ci aux habitants, avec un haut degré de fiabilité et à un coût optimisé. La gestion des services d’eau, d’énergie ou de gestion des déchets ne peut se faire sans prendre en compte, dès l’amont, les questions cruciales de leur insertion environnementale, économique et sociale.
REPÈRES
Les services urbains tels que l’alimentation en eau potable et l’assainissement, la collecte et le traitement des déchets ménagers, le chauffage urbain, etc., sont des services à vocation territoriale. Ils doivent être produits sur place, là où ils sont consommés. Élaborés à partir de ressources locales, ils sont destinés à des clients locaux, ils relèvent de la compétence d’autorités publiques locales, ils sont naturellement enracinés dans les territoires.
Tisser de nouveaux liens
Le Grand Paris s’édifie sur une nouvelle conception de la notion de territoire. De toutes les réflexions en cours (qu’elles soient menées par le SDRIF, par l’État, par le grand pari des architectes, etc.) émerge une vision multipolaire et « multi-échelle ».
Le Grand Paris s’édifie sur une nouvelle conception de la notion de territoire
Il existe, d’une part, une métropole globale, avec un rôle national et international, au niveau de laquelle s’organisent les grandes solidarités ; d’autre part, des pôles de développement qui ont pour vocation de structurer des centralités ; enfin, des villes et des quartiers, avec leur potentiel et, parfois aussi, avec leurs souffrances.
Les liens entre prestataires et collectivités s’expriment sur chacun des territoires de cette gamme. En pratique, ils se traduisent par de nouveaux projets ou de nouvelles complémentarités. Il devient, par exemple, possible de bâtir de nouvelles cohérences en matière de recyclage des déchets, d’optimisation énergétique ou de systèmes d’information urbains, à condition d’envisager et de traiter ces questions à la bonne échelle.
Des services à l’échelle du Grand Paris
Décloisonnement
La nouvelle approche des relations avec les territoires exige des décloisonnements. Avant d’être un autre mode d’organisation et de fonctionnement, le décloisonnement est un état d’esprit, qui se renforcera au fur et à mesure de l’avancement du Grand Paris.
Plusieurs des services urbains qui desservent le Grand Paris ont été conçus à l’échelle de l’agglomération, ou sinon, d’une large partie de celle-ci. Ils relèvent de grands syndicats de spécialité : les transports publics dépendent du STIF ; le SEDIF alimente en eau quatre millions de Franciliens ; le SIAAP joue, quant à lui, un rôle central dans l’assainissement ; le SYCTOM intervient dans la gestion des déchets, etc. C’est bien entendu aux pouvoirs publics de piloter l’immense projet du Grand Paris et de définir un système de gouvernance adapté.
Cette organisation, ancienne et structurée, a fait la preuve de son adaptation aux besoins d’une agglomération en croissance, parce qu’elle a été souvent pensée à l’échelle régionale. D’une certaine façon, elle augure que les services urbains pourront jouer un rôle essentiel pour appuyer les ambitions de la métropole.
Des services « intelligents »
Les impératifs d’une métropole à l’ambition affirmée, les nouvelles exigences environnementales, la nécessité de densifier le tissu urbain, dans un contexte d’évolution climatique, l’évolution de la demande des habitants exigent que les services urbains continuent de progresser.
Groupes de recherche
Dans le cadre de la transformation métropolitaine, des groupes de recherche travaillent spécifiquement sur l’innovation. C’est Advancity pour la ville durable, Mov’eo pour la mobilité, etc.
À l’avenir, ces services seront des services plus informés et plus « informants ». En effet, l’introduction de puissants systèmes de captage et de traitement de l’information révolutionne les services publics locaux. Elle ouvre la voie à une gestion « plus intelligente » de ceux-ci.
Ce seront aussi des services plus sobres, qui consommeront moins de ressources naturelles, en particulier celles dont les stocks sont limités et s’amenuisent. Ils y parviendront, en recyclant davantage les déchets, en recourant systématiquement aux énergies renouvelables ou en retraitant les eaux usées pour l’irrigation des espaces verts.
Ce seront également des services plus fiables et résilients, plus à même de prévenir d’éventuelles défaillances, grâce à des systèmes d’alerte étendus et à une interconnexion renforcée entre les infrastructures critiques.
Logique d’intégration
Toutes les activités de services urbains sont concernées par le Grand Paris. Mais ce sont les sujets communs, qui se situent à l’interface de celles-ci, qui semblent les plus prometteurs.
Les services urbains peuvent jouer un rôle essentiel pour appuyer les ambitions de la métropole
En effet, la ville de demain fonctionnera selon une logique d’intégration maximale des services publics. Les différents métiers s’imbriquent de plus en plus les uns dans les autres. Sur de nombreux sites de la région parisienne, les déchets non recyclables sont valorisés sous forme d’électricité. Ainsi, nos différentes unités de traitement des déchets couvrent les besoins en électricité de 350 000 Franciliens et chauffent 46 000 logements. À Limay, nous produisons du biodiésel à partir d’huiles usagées afin d’alimenter en biocarburant des bus urbains. Ailleurs, la chaleur des eaux usées est réinjectée dans les réseaux de chauffage urbain.
Enfin le Grand Paris se traduira par de vastes projets de recherche : ils feront progresser, de façon décisive, les technologies et les compétences, afin de rendre durables les villes qui ne le sont plus. Le Grand Paris crée une dynamique, il ouvre de nouvelles coopérations entre territoires et entreprises, il est source d’enthousiasme et de créativité.