SLB : Décarboner dès aujourd’hui le monde de demain !
SLB dans le monde et en France se positionne comme un acteur incontournable de la décarbonation. Aujourd’hui, le groupe explore diverses pistes afin de contribuer aux transitions qui redessinent nos sociétés. Olivier Peyret, président France et directeur Nouvelles Énergies Europe de SLB, évoque la stratégie dans l’Hexagone et nous en dit plus sur les principaux sujets qui mobilisent SLB.
L’activité de SLB est à la croisée des transitions écologique, environnementale, énergétique et climatique. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Aujourd’hui, le monde doit trouver le meilleur équilibre possible entre une demande croissante d’énergie et un besoin de sécurité énergétique, alors que la nécessité de décarboner nos usages et nos systèmes énergétiques se fait pressante.
SLB, anciennement Schlumberger, se définit comme un acteur clé de cette transition. Ce changement de nom et d’identité est un message fort que nous envoyons à toutes les parties prenantes de la transition et de la décarbonation. En effet, nous nous affirmons comme une entreprise technologique globale, moteur dans l’innovation énergétique œuvrant pour une planète équilibrée. Nous nous appuyons sur deux compétences fondamentales : notre fine connaissance du sous-sol et notre expertise en matière d’industrialisation technologique.
À partir de là, notre feuille de route en matière de décarbonation s’articule autour de quatre axes : aider les industries à se décarboner ; poursuivre les efforts de R&D et d’innovation dans le pétrole et le gaz pour réduire les émissions durant la période de transition ; développer des énergies nouvelles non carbonées ; déployer le numérique à grande échelle pour optimiser les processus. Autour des énergies nouvelles, nous nous intéressons à la géothermie sous toutes ses formes, au stockage d’énergie (sous-sol, chaleur, batteries…), aux métaux stratégiques comme le lithium, au CCUS (Carbon Capture, Usage and Storage) et à l’hydrogène bas carbone.
Dans cette continuité, quels sont votre positionnement et vos activités en France ?
En France, notre activité est en ligne avec la stratégie du groupe, avec un développement axé autour des nouvelles énergies, pour lesquelles nous avons créé deux start-up. La première, Celsius Energy, propose une solution de géoénergie, ou géothermie de surface, qui contribue à décarboner le chauffage et la climatisation des bâtiments. Dans le monde, 50 % de l’énergie est consommée sous forme de chaleur, dont 30 % juste pour chauffer (et de plus en plus pour refroidir) les bâtiments. Or, sous nos pieds, il existe une source infinie, verte et non-intermittente de chaleur en provenance du cœur de la Terre. Quiconque connecte cette ressource à son bâtiment fait un grand pas vers la décarbonation ! En installant par exemple la solution développée par Celsius Energy à un bâtiment de notre technocentre de Clamart, nous avons divisé par 10 nos émissions de CO₂ et réduit de 70 % notre consommation d’énergie. Aujourd’hui, Celsius Energy regroupe une centaine de personnes et poursuit son développement.
La seconde start-up est une joint-venture, Genvia, qui développe une technologie révolutionnaire d’électrolyseurs pour la production d’hydrogène vert à coût compétitif. Cette technologie consomme 20 à 30 % d’électricité en moins que les autres électrolyseurs disponibles sur le marché pour produire de l’hydrogène. Nous sommes actionnaires majoritaires de Genvia à égalité avec le CEA, avec à nos côtés : Vinci Construction, le cimentier Vicat et la Région Occitanie. Ici, nous nous inscrivons totalement dans la stratégie française nationale, mais aussi régionale, en matière d’hydrogène. Et nous allons encore plus loin en transformant notre site historique à Béziers pour accueillir une ligne de production pilote d’électrolyseurs.
La décarbonation des usages et le développement des énergies nouvelles soulèvent un enjeu de réindustrialisation de notre pays et de territorialisation de l’énergie. Qu’en est-il ? Comment appréhendez-vous ces questions ?
Jusqu’à présent, le monde avait une approche très centralisée de l’énergie, avec des flux d’énergies fossiles contrôlés par les États producteurs et consommateurs. Ce modèle évolue vite car l’énergie de demain a vocation à être générée localement, au cœur des territoires. L’implication de la Région Occitanie dans Genvia en est une illustration concrète. Il y a en effet une volonté politique des territoires et des régions de se réapproprier l’énergie, de la produire et de la générer localement afin de développer un écosystème économique et sociétal qui va contribuer à leur attractivité.
En parallèle, toujours avec Genvia, la conversion de notre site de Béziers s’inscrit dans une démarche d’attractivité économique des territoires. Ce site dispose désormais des systèmes de robotisation les plus sophistiqués du pays et a même été labellisé « Vitrine Industrie du Futur ». Mais un industriel, aussi motivé soit-il, ne peut relever tout seul tous les défis de la transition et de la réindustrialisation tels que l’accès au foncier ou la formation de main d’œuvre qualifiée. Il est donc indispensable de pouvoir compter sur un écosystème local performant. À ce titre, notre expérience biterroise est exemplaire : tous les acteurs publics et privés, qu’ils soient industriels petits ou grands, élus locaux ou régionaux, membres de l’Éducation nationale et plus encore, ont créé ensemble l’initiative EDEN pour « Écosystème Durable et Énergies Naturelles ». EDEN accompagne aujourd’hui le développement de la filière hydrogène et demain d’autres initiatives industrielles dans le cadre de la transition énergétique et écologique. En moins d’un an, EDEN a su démontrer son efficacité en alignant toutes les énergies !
Sur ces sujets, à une échelle européenne, voire mondiale, la France se distingue par la qualité de ses ingénieurs et de ses talents. Comment notre pays peut-il se différencier et affirmer l’excellence de son savoir-faire et de ses compétences en la matière ?
L’excellence et la qualité de nos ingénieurs et de nos formations font l’unanimité dans le monde entier ! La France est une fabrique de talents ! Preuve en est le nombre de Français à des postes à très hautes responsabilités dans notre groupe, en partie dans les métiers technologiques. Cela peut s’expliquer par le fait qu’aujourd’hui, la prise de décision business, économique et même éthique fait appel à des compétences scientifiques fondamentales qui sont le socle de la formation généraliste des ingénieurs français.
Notre enjeu est de continuer à travailler sur notre attractivité pour attirer encore plus ces jeunes talents. Pour ce faire, nous facilitons la mobilité géographique et accordons une attention particulière à la montée en compétences et au « reskilling » de nos ingénieurs. Par exemple, une partie importante des collaboratrices et collaborateurs de Genvia sont des ingénieurs de SLB qui n’avaient pas forcément de formation ou de connaissance du monde de l’hydrogène. Mais parce qu’ils ont un bagage généraliste solide, nos ingénieurs ont pu s’adapter et développer très rapidement une expertise complémentaire autour de ces énergies émergentes. C’est un atout fondamental de la France dans la transition énergétique.
Au-delà, le développement de nouvelles énergies implique aussi une évolution des compétences, des expertises et des techniques et pose donc un enjeu fort en termes de recrutement et de formation. Comment relevez-vous ce défi au sein de SLB ?
J’ai parlé de la capacité de nos ingénieurs et techniciens à s’adapter aux nouvelles thématiques. Cela dit, l’hydrogène, la géothermie, le stockage d’énergie, l’extraction des matériaux stratégiques et la capture du CO2 requièrent aussi de renforcer nos équipes avec des experts et des talents extérieurs qui vont apporter leurs compétences et contribuer aussi à la formation de nos équipes sur ces nouvelles technologies.
Un enjeu critique pour notre secteur et les filières scientifiques et techniques est par ailleurs de parvenir à attirer les jeunes ingénieures. Les femmes ne représentent que 20 à 25 % des ingénieurs en France. On doit faire beaucoup mieux !
Les industriels ont un important travail de sensibilisation et de pédagogie à mener pour les faire venir dans nos filières et développer une certaine mixité dans nos métiers. Nous prenons par exemple part à plusieurs initiatives portées par des associations comme CGénial, pour promouvoir la culture scientifique et technologique auprès des plus jeunes, ou comme Elles Bougent, pour susciter des vocations féminines pour les métiers d’ingénieurs.
Alors que les nouvelles générations accordent une plus grande importance à l’impact sociétal et environnemental de leurs métiers et de leur vie professionnelle, nous renforçons notre marque employeur en tant qu’acteur incontournable de la transition et de la décarbonation. Nous veillons aussi à proposer un cadre bienveillant qui valorise le collectif et les prises d’initiatives individuelles, tout en laissant à chacun la possibilité de co-construire son parcours et sa carrière en fonction de ses appétences. Vous avez envie de développer les énergies de demain ? Rejoignez-nous !