Smart data et diagnostic : quel bénéfice pour le patient ?
Quelques mots sur votre positionnement ?
bioMérieux développe et produit des solutions pour le diagnostic in vitro, qui présente un rapport coût-bénéfice très favorable. Environ 70 % des décisions médicales s’appuient en effet sur des tests de diagnostic alors qu’ils ne représentent que quelques pourcents des dépenses de santé.
Nous développons une offre de produits construite autour de 3 technologies clés : la microbiologie, avec une double position de leader mondial en microbiologie clinique et industrielle, les immunoessais et la biologie moléculaire.
Comment la digitalisation impacte le domaine du diagnostic ?
L’essence même du diagnostic biologique est de fournir de l’information au médecin. Nous bénéficions donc du progrès rapide des technologies de l’information, comme le cloud, la connectivité ou l’intelligence artificielle.
Les données scientifiques et médicales s’enrichissent spectaculairement, comme en génomique. Ces évolutions rendent possible un diagnostic de nouvelle génération, avec une information directement utilisable par le professionnel de santé, au bon moment dans le parcours de soin et d’une valeur médico-économique démontrée.
C’est ce que nous désignons par « Smart data ».
Comment vous adaptez-vous ?
Nous avons fait le choix en 2017 de créer notre nouvelle unité Data Analytics entièrement dédiée à ces sujets. Nous collaborons étroitement avec des partenaires nouveaux comme Thales ou Amazon qui nous apportent leur compétence technologique.
Nous misons aussi sur la croissance externe avec, par exemple, le rachat en 2015 de l’éditeur de logiciels belge Applied Maths, leader en bio-informatique pour la microbiologie.
Très récemment, nous avons pris une participation au capital de LUMED, une société canadienne qui développe un logiciel d’aide à la décision pour des patients sous antibiothérapie à l’hôpital. Ce logiciel est un bon exemple de gain médico-économique car il permet de réduire simultanément et significativement les coûts de pharmacie et la durée d’hospitalisation.
Parce que les cycles du monde numérique sont plus courts, nous adoptons des méthodes de travail plus agiles pour accélérer l’accès au marché de nouvelles solutions.
Quels sont vos principaux enjeux ?
Le premier enjeu est technique : réussir à transformer des données massives souvent hétérogènes et complexes en une information utilisable dans un contexte médical réel.
EN BREF
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Pionnier du diagnostic in vitro depuis plus de 50 ans, présent sur 2 domaines d’application : diagnostic clinique — maladies infectieuses principalement — et contrôle microbiologique industriel
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Une base installée de près de 90 000 systèmes dans le monde
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Un chiffre d’affaires de 2, 103 milliards d’euros en 2016, dont plus de 90 % à l’international
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Plus de 10 000 collaborateurs
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Une présence dans plus de 150 pays au travers de 42 filiales
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20 sites de R&D
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18 sites de production
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Cotée sur Euronext Paris
Le second est plus global et concerne notre environnement. Nous nous situions au centre d’un cercle de clients constitué de laboratoires. La digitalisation change ce schéma avec le patient qui devient le centre du cercle, entouré d’acteurs multiples : les cliniciens, les industries pharmaceutiques et du diagnostic, les systèmes de financement de la santé, publics ou privés, les réseaux sociaux ou les géants du Web et de l’informatique.
Les interfaces et les modèles économiques sont à réinventer.
Et pour conclure ?
bioMérieux a fait le choix de s’investir avec conviction dans cette transformation digitale. Nous y voyons une transformation, progressive, mais profonde, porteuse avant tout de valeur médico-économique supplémentaire avec des applications ciblées comme la détection précoce d’une maladie spécifique ou l’optimisation d’une thérapie en fonction de l’évolution de l’état de santé du patient…
Nous y voyons aussi une ouverture et des possibilités de croissance. Nous restons ainsi fidèles à notre mission fondamentale, innover et entreprendre pour servir la santé publique.