SNCF Réseau est en charge de la modernisation du réseau ferroviaire en France

SNCF Réseau, l’épine dorsale d’une France plus verte !

Dossier : Vie des entreprises - Décarbonation et économie circulaireMagazine N°799 Novembre 2024
Par Laurence BERRUT

Lau­rence Ber­rut, direc­trice de la Zone de Pro­duc­tion Nord-Est Nor­man­die, revient sur le rôle cen­tral de l’action de SNCF Réseau pour pla­cer le fer­ro­viaire dans la course à la décar­bo­na­tion. À la croi­sée d’enjeux majeurs, SNCF Réseau doit accé­lé­rer la régé­né­ra­tion et la moder­ni­sa­tion de son infra­struc­ture fer­ro­viaire afin d’accompagner ces tran­si­tions, tout en main­te­nant un haut niveau de per­for­mance dans la pro­duc­tion de tous les jours. Explications. 

Alors que la France vise justement la neutralité carbone en 2050, quels sont les enjeux pour le secteur ferroviaire ?

Je veux faire savoir que SNCF Réseau est une entre­prise qui se déve­loppe et se moder­nise. Pour ce faire, nous inves­tis­sons mas­si­ve­ment et avons une poli­tique de recru­te­ment extrê­me­ment ambi­tieuse. Aujourd’hui, les équipes de SNCF Réseau font face au défi his­to­rique de la mobi­li­té durable car il y a véri­ta­ble­ment une envie de fer­ro­viaire et nous sommes les prin­ci­paux arti­sans de cette révo­lu­tion. Dans ce contexte, notre enjeu est d’être au ren­dez-vous de nom­breux chan­tiers de main­te­nance et de tra­vaux pour un réseau plus per­for­mant et répondre ain­si aux besoins des clients, ancrés dans la réa­li­té des ter­ri­toires et des col­lec­ti­vi­tés qui accom­pagnent la tran­si­tion éner­gé­tique, envi­ron­ne­men­tale et écologique.

Pourquoi le ferroviaire est-il justement un levier au service de la décarbonation à l’échelle nationale et au cœur des territoires ?

Le fer­ro­viaire est bon pour le cli­mat. Il per­met de dimi­nuer consi­dé­ra­ble­ment les émis­sions de gaz à effet de serre. Dans cette conti­nui­té, SNCF et l’État ambi­tionnent de dou­bler le volume de tra­fic d’ici 2050, ce qui implique des inves­tis­se­ments consi­dé­rables pour déve­lop­per et moder­ni­ser notre réseau, alors que le chan­ge­ment cli­ma­tique avec la séche­resse, les inon­da­tions ou encore les vents vio­lents éprouve for­te­ment le réseau et les infra­struc­tures fer­ro­viaires. Entre 2011 et 2021, les inci­dents de cir­cu­la­tion pour cause d’aléas cli­ma­tiques ont aug­men­té de plus de 600 %. Nos équipes sont mobi­li­sées avec beau­coup de pro­fes­sion­na­lisme 24h/24 et 365 jours par an pour gérer l’ensemble des crises et inci­dents qui impactent la circulation.

« Un TGV consomme 8 fois moins qu’une voiture et 6 fois moins qu’un poids lourd de 40 tonnes. »

Ces inves­tis­se­ments sont néces­saires pour diverses rai­sons. Tout d’abord, le fer­ro­viaire consomme beau­coup moins d’énergie. Un TGV consomme 8 fois moins qu’une voi­ture et 6 fois moins qu’un poids lourd de 40 tonnes. Grâce au report modal, on enre­gistre glo­ba­le­ment un gain de près de 14 % de la consom­ma­tion d’essence. En paral­lèle, le déve­lop­pe­ment de l’infrastructure fer­ro­viaire concourt à la lutte contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique et la pré­ser­va­tion de la bio­di­ver­si­té, car le fer­ro­viaire a beau­coup moins d’emprise au sol et per­met une meilleure per­méa­bi­li­té que la route. 

Le trans­port fer­ro­viaire contri­bue aus­si à amé­lio­rer la qua­li­té de vie de nos conci­toyens qui sont ain­si moins expo­sés aux par­ti­cules fines, aux embou­teillages et au stress qu’ils peuvent géné­rer, mais aus­si au risque d’accident. Au-delà, le déve­lop­pe­ment du fer­ro­viaire crée de la valeur au niveau des ter­ri­toires en créant des emplois et en boos­tant le tis­su éco­no­mique local. Dans mon péri­mètre d’action, qui couvre 3 régions, la Nor­man­die, les Hauts-de-France et le Grand Est, en 2023, nous avons réa­li­sé 614 mil­lions d’euros d’achats. Enfin, en inves­tis­sant dans le fer­ro­viaire, nous contri­buons aus­si à la sou­ve­rai­ne­té indus­trielle du pays.

En parallèle, SNCF travaille aussi sur sa propre empreinte environnementale et sociale. Comment cela se traduit-il ?

Notre objec­tif est de pas­ser d’un réseau qui s’intègre dans l’environnement à un réseau qui a une empreinte envi­ron­ne­men­tale la plus réduite pos­sible. SNCF Réseau, en sa qua­li­té de ges­tion­naire des infra­struc­tures fer­ro­viaires, réa­lise de nom­breux tra­vaux sur l’ensemble du réseau. Nous consom­mons beau­coup de maté­riaux et géné­rons des déchets de décons­truc­tion, comme les rails, les tra­verses-bois, les tra­verses-béton, le bal­last, les caténaires… 

Chaque année, au niveau natio­nal, nous réa­li­sons plus de 1 600 chan­tiers et réno­vons en moyenne 1 000 kilo­mètres de voies. Ces volumes ont voca­tion à aug­men­ter au regard de notre tra­jec­toire d’investissement. Cela repré­sente plus de 2,6 mil­lions de tonnes de matières dépo­sées chaque année. Le bal­last est, par ailleurs, le pre­mier pro­duit dépo­sé. Dans une logique d’économie cir­cu­laire, 40 % sont réem­ployés direc­te­ment sur les voies, 5 % sont réem­ployés sur nos bases tra­vaux suite à un retrai­te­ment et 55 % sont réuti­li­sés en sous-couche routière.

« Chaque année, au niveau national, nous réalisons plus de 1 600 chantiers et rénovons en moyenne 1 000 kilomètres de voies. »

Les tra­verses en béton sont éga­le­ment réuti­li­sées pour la sous-couche rou­tière ou les infra­struc­tures d’assainissement. Les tra­verses en bois sont réuti­li­sées dans des filières de valo­ri­sa­tion éner­gé­tique. Aujourd’hui, 80 % des rails des lignes à grande vitesse sont réem­ployés sur des lignes régio­nales. Au total, 97 % des rails sont recy­clés en acié­rie. Sur le ter­ri­toire Nord-Est Nor­man­die, nous avons mis en place un par­te­na­riat avec l’aciériste Liber­ty Steel pour déve­lop­per du Green Steel. Dans les Hauts-de-France, les rails sont uti­li­sés pour pro­duire des grandes barres d’acier rec­tan­gu­laires qui sont ensuite trans­for­mées en rails neufs. Cette boucle cir­cu­laire nous per­met d’économiser 99 % de CO2 par rap­port à la fabri­ca­tion de rails « classiques ».

SNCF Réseau est aus­si le seul ges­tion­naire d’infrastructures à avoir ban­ni l’utilisation du gly­pho­sate. Nous tra­vaillons avec des asso­cia­tions de pro­tec­tion de la faune et de la flore, mais aus­si des ges­tion­naires de sites natu­rels, comme la Fédé­ra­tion des conser­va­toires des espaces natu­rels ou les Fonds pour la res­tau­ra­tion des bio­topes. Sur la LGV Est Euro­péenne, nous avons dépen­sé 2,5 mil­lions d’euros pour recréer 29 pas­sages grande faune, 66 hec­tares de com­pen­sa­tion au titre des zones humides et 71 hec­tares de com­pen­sa­tion au titre des espèces faune flore.

Travaux de modernisation du réseau ferroviaire par SNCF Réseau

Actuellement, quels sont les sujets qui vous mobilisent ?

Nous sommes mobi­li­sés sur la régé­né­ra­tion de notre réseau et sa réno­va­tion pour aug­men­ter sa per­for­mance. L’âge moyen du réseau est de 30 ans avec de très fortes dis­pa­ri­tés entre les lignes à grande vitesse, les lignes natio­nales ou les plus petites lignes régio­nales. En paral­lèle, notre réseau est deux fois plus âgé que celui de nos voi­sins euro­péens. En 2021, l’investissement par habi­tant a été 2 fois moins impor­tant en France qu’en Ita­lie et 3 fois moins impor­tant qu’en Allemagne.

Le gou­ver­ne­ment d’Élisabeth Borne a por­té un plan d’avenir pour les trans­ports, qui pré­voit 100 mil­liards d’euros d’investissement dans le fer­ro­viaire d’ici 2040. Notre enjeu est donc de déve­lop­per le tra­fic fer­ro­viaire, d’être plus fiable sur tous les ter­ri­toires et d’avoir un impact ver­tueux sur la pla­nète et la qua­li­té de vie.

“Nous offrons des postes à très forte responsabilité aux ingénieurs, comme ceux de chefs de projets complexes et à forts enjeux, mais aussi des postes de dirigeants d’établissement et d’encadrement d’équipes pouvant aller à terme jusqu’à 1 000 personnes.”

Actuel­le­ment, la crois­sance du tra­fic au regard de la réno­va­tion et la moder­ni­sa­tion des infra­struc­tures est esti­mée à + 1,2 % par an. Au-delà, la moder­ni­sa­tion du réseau est un levier au ser­vice de l’optimisation de l’offre. En outre, l’effet tra­fic des réseaux express métro­po­li­tains est esti­mé à + 20 % de voya­geurs TER.

Dans cette conti­nui­té, nous avons de nom­breux chan­tiers de rajeu­nis­se­ment qui sont en cours. SNCF Réseau inves­tit mas­si­ve­ment sur le ter­ri­toire de la zone de pro­duc­tion, que je dirige. Alors que nous étions sur des taux de crois­sance annuels moyens de 3 à 5 % avant 2022, on pré­voit un dou­ble­ment de ces taux de crois­sance pour nos inves­tis­se­ments entre 2024 et 2028 pour atteindre près de 5,2 mil­liards d’euros sur la période. Ces inves­tis­se­ments vont par­ti­ci­per, par ailleurs, à la rési­lience du réseau face au dérè­gle­ment cli­ma­tique et à la néces­si­té d’agir pour l’environnement et la planète.

Et pour mener de front l’ensemble de ces chantiers, vous recrutez. Dites-nous en plus.

SNCF Réseau recrute plus de 500 cadres sur toute la France. Nous offrons des postes à très forte res­pon­sa­bi­li­té aux ingé­nieurs, comme ceux de chefs de pro­jets com­plexes et à forts enjeux, mais aus­si des postes de diri­geants d’établissement et d’encadrement d’équipes pou­vant aller à terme jusqu’à 1 000 personnes.

SNCF Réseau est une entre­prise pas­sion­nante qui offre des postes à mul­tiples facettes et il est cap­ti­vant de savoir que cha­cun de ses sala­riés œuvre en même temps pour la cause envi­ron­ne­men­tale et le mieux-vivre dans chaque ter­ri­toire, chaque région de France. Nous accueillons tous les talents qui auraient cette passion !


Pour rejoindre SNCF Réseau

https://www.sncf-reseau.com/fr/sncf-reseau-recrute

Poster un commentaire