FLASHKNiFE de THERYQ, un accélérateur d’électrons mobile (jusqu’à 10 MeV et 350 Gy/s) en évaluation pour les traitements des tumeurs superficielles et peu profondes dans les modalités FLASH.

Soigner le cancer en moins d’une seconde

Dossier : Nouvelles du platâlMagazine N°803 Mars 2025
Par François SYLLA (D11, E23)
  • La radio­thé­ra­pie traite les tumeurs can­cé­reuses loca­li­sées en les bom­bar­dant de rayon­ne­ments intenses (rayons X, ions, élec­trons) émis par des accé­lé­ra­teurs. Elle traite 50 % des patients en Occi­dent et coûte par trai­te­ment envi­ron 11 000 € (25 000 € pour la chi­mio­thé­ra­pie et 45 000 € pour la chirurgie).

  • Les rayons X sont de loin les plus uti­li­sés en radio­thé­ra­pie pour des rai­sons éco­no­miques (envi­ron 8 000 centres dans le monde, contre une cen­taine pour les ions). La radio­thé­ra­pie est limi­tée par les effets secon­daires qu’elle engendre sur les tis­sus sains autour de la tumeur. Pour atté­nuer ces effets, la dose de pres­crip­tion pour le trai­te­ment est frac­tion­née, géné­ra­le­ment en dose de 2 grays (Gy) et déli­vrée pen­dant plu­sieurs séances (5 jours par semaine, 5–6 semaines consé­cu­tives), per­met­tant ain­si aux tis­sus sains de se régé­né­rer. Ce pro­to­cole lourd est dit conventionnel.

  • En 2014, une équipe fran­co-suisse a redé­cou­vert un effet bio­lo­gique oublié très sur­pre­nant : en déli­vrant toute la dose en moins de 500 mil­li­se­condes, la tumeur est effi­ca­ce­ment détruite
    et les tis­sus sains voi­sins bien mieux épar­gnés que dans le pro­to­cole conven­tion­nel. Pour cet effet appe­lé FLASH, l’accélérateur doit être modi­fié pour atteindre des débits de dose envi­ron 1 000 fois supé­rieurs au cas conven­tion­nel, tout en conser­vant un pou­voir de péné­tra­tion adé­quate pour les trai­te­ments. C’est, à ce jour, une tech­no­lo­gie n’existant que dans des centres de recherche, les cas d’étude se limitent aux tumeurs peu pro­fondes (< 2 cm sous la peau).

  • Mal­gré un méca­nisme incom­pris, l’effet FLASH tire son attrait irré­sis­tible de l’accumulation de preuves in vivo (plus de 40 publi­ca­tions à ce jour), avec le trai­te­ment réus­si d’un pre­mier patient en 2018 et plu­sieurs essais cli­niques en cours. Les défis pour l’adoption à grande échelle portent sur­tout sur la tech­no­lo­gie d’accélérateur pour les tumeurs pro­fondes (la majo­ri­té des cas), sa trans­la­tion au monde cli­nique et l’identification des meilleurs cas d’usages cliniques.

Bleu : principaux défis qui ralentissent l’adoption.Vert :  exemples de leviers conduisant potentiellement à des produits innovants.
Bleu : prin­ci­paux défis qui ralen­tissent l’adoption.
Vert : exemples de leviers condui­sant poten­tiel­le­ment à des pro­duits innovants.

FLASHKNiFE de THERYQ, un accélérateur d’électrons mobile (jusqu’à 10 MeV et 350 Gy/s) en évaluation pour les traitements des tumeurs superficielles et peu profondes dans les modalités FLASH.
FLA­SHK­NiFE de THERYQ, un accé­lé­ra­teur d’électrons mobile (jusqu’à 10 MeV et 350 Gy/s) en éva­lua­tion pour les trai­te­ments des tumeurs super­fi­cielles et peu pro­fondes dans les moda­li­tés FLASH.

F. Syl­la, The Intri­guing FLASH The­ra­py : a New Fron­tier in Radia­tion Onco­lo­gy, SOTA Report, École poly­tech­nique (2024).

FLASH : New inter­sec­tion of phy­sics, che­mis­try, bio­lo­gy, and can­cer medicine.

F. Sylla, The Intriguing FLASH Therapy : a New Frontier in Radiation Oncology, SOTA Report, École polytechnique (2024).

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