Solidarité
À l’heure de la mondialisation triomphante la compétition entre les institutions pour délivrer le meilleur enseignement et ainsi attirer les élèves les plus talentueux est devenue implacable. Comment se place notre École dans ce contexte de plus en plus concurrentiel ?
Le récent rapport de l’AX, dont on trouvera des extraits dans le présent numéro, brosse un tableau rapide de l’état des lieux. Grâce à la réforme » X 2000 » l’École a transformé son parcours éducatif introduisant de la spécialisation, a accru ses capacités de recherche et s’est internationalisée. Établissement public, dont les relations avec l’État sont encadrées dans des contrats pluriannuels, l’École emploie aujourd’hui 920 personnes dont 650 enseignants. Des promotions de 500 élèves, dont une centaine issue de pays étrangers, suivent une formation de quatre ans au minimum, avec une très grande variété de spécialisations possibles. Les laboratoires de l’École rassemblent 1 600 personnes, dont 640 chercheurs et 460 doctorants, dans 21 laboratoires dédiés aux sciences. Le Centre de recherche entretient une large activité contractuelle avec plus de 10 organismes publics et plus de 50 entreprises, le tout au sein de la nébuleuse du campus de Palaiseau qui atteindra bientôt un effectif de 6 000 personnes. Voilà de formidables atouts pour notre École qui forme le socle d’un campus dont l’ambition pourrait être de figurer dans quinze ans parmi les dix mondiaux les plus reconnus et appréciés.
Le rapport de l’AX disponible sur le site Internet évoque quelques pistes de réflexions, non exhaustives puisqu’il ne parle pas, en particulier, de la gouvernance de l’École ni de la bonne efficacité du binôme enseignement- recherche. Tous sont invités à apporter leur contribution au débat.
Pour réaliser ses légitimes ambitions et rivaliser avec les meilleures universités internationales, l’École doit changer encore de dimension. Si l’on en croit le fameux classement de Shanghai – qui met l’accent exclusivement sur la recherche, au détriment des autres formations, et privilégie artificiellement la taille – elle serait en médiocre position.
Il faut donc élargir le périmètre d’action, tant dans le volet de l’enseignement que dans celui de la recherche, renforcer l’attractivité académique et scientifique au niveau international. Tout en préservant la qualité de la sélection, l’École doit donc se doter de moyens complémentaires.
Le dossier Grand Angle du mois, consacré au » financement de l’enseignement supérieur et de la recherche « , souligne, par l’exemple, que l’heure est venue pour l’X de lancer une campagne de levée de fonds » à l’américaine « .
Notre camarade Bébéar a accepté de prendre la présidence de cette campagne, portée par la Fondation de l’École polytechnique et ses structures soeurs, aux États- Unis et en Grande-Bretagne, avec un objectif de 25 millions d’euros en cinq ans. Il explique sa démarche dans la rubrique Expressions.
Enfin, notre Focus sur La Fondation, créée en 1987 par 30 grandes entreprises, rappelle que celle-ci contribue déjà activement à l’ouverture de l’École au monde de l’entreprise et à l’international, en finançant des bourses pour les étrangers ou en aidant les élèves à poursuivre leurs études à l’étranger.
Ces actions s’inscrivent tout naturellement dans la démarche de solidarité et d’amitié menée par l’AX et sa mission de tout mettre en oeuvre pour que l’École polytechnique reste en tête du haut enseignement scientifique et développe la renommée internationale de la formation qu’elle dispense.