Synchrotrons, viaducs et centres de tri
Chacun d’entre nous est paraît-il » poly-technique « .Peut-être cependant ne connaît-on pas grand-chose de la technique des autres et il faut y remédier.
C’est le but de cette activité qu’en région parisienne notamment animent très efficacement trois ménages de camarades : Nicole et Gilles Moreau (58), Christiane et Jacques Wenisch (59), Mariannick et André-Philippe de Kersauson (62). Ont été ainsi visités ces toutes dernières années : l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie, l’intéressant musée chez SNECMA de moteurs d’avions (depuis les Gnôme-Rhône et Hispano Suiza des avions de la 1re Guerre mondiale, jusqu’aux » turbos » actuels) ; le pittoresque musée des Arts forains ; l’étrange » écomusée » des Carrières des capucins ; l’X à Palaiseau avec un remarquable exposé de l’amiral Alquier sur le nouveau cycle des études ; le chantier de bouclage de l’A 86 (avec son tunnel très particulier) à l’ouest de Paris ; le chantier du tramway du boulevard des Maréchaux à Paris ; le » Génoscope » où règne l’ADN ; la soufflerie Eiffel encore bien utile ; le tout nouveau Centre automatique de tri de la Poste à Gonesse et tout dernièrement, près de Saclay, » le Synchrotron Soleil » puissant générateur de rayons X de très forte intensité.
Entre Pythie et discobole
Mais la » technique » règne aussi au loin. Notre vice-président Michael Temenides (58) a conservé de sa vie professionnelle d’excellentes relations qui nous ont permis de visiter plusieurs réalisations d’ampleur ou de technique exceptionnelles :
- Il n’y a pas (ou il n’y avait pas…) de grande nation sans une forte sidérurgie. Nous avons visité à Dunkerque le puissant complexe sidérurgique d’Arcelor (ex-Usinor) groupant haut-fourneau, aciérie, laminoir et son célèbre » train à bandes « .
- Le » viaduc de Millau « . Il domine de 270 m le cours du Tarn, sa pile la plus haute s’élève (record mondial) à 343 m du sol, son tablier a une longueur de 2,5 km. Nous l’avons vu en détail trois jours seulement après la jonction des deux tronçons marquant son achèvement. Nous fûmes reçus par notre camarade M. Legrand (74), directeur général d’Eiffage (le constructeur) et Monsieur J. Godfrain, député-maire de Millau. Par chance, on a pu visiter à côté les gorges du Tarn, Montpellier-le-Vieux, Saint-Guilhem-le-Désert…
- Le pont de » Rion-Antirion « , moins connu des magazines français, est aussi un prodigieux succès de la technique française, et particulièrement du Groupe Vinci. À l’extrémité ouest du golfe de Corinthe, reliant le continent grec au nord, au Péloponnèse au sud. Il a 3 km de longueur, 4 piles puissantes dont chaque base fait 90 m de diamètre, 227 m de hauteur depuis le sol au fond et 130 m au-dessus de la mer, un tablier de 27 m de largeur…C’est notre camarade J.-P. Teyssandier (63), président du Groupe franco-grec constructeur du pont, qui nous avait présenté la réalisation lors d’une conférence-dîner préalable à la Maison des X. L’avantage corollaire de la visite, c’est que pour rejoindre le pont après avoir atterri à Athènes, à l’aller au nord on peut visiter Delphes. Au retour au sud par le Péloponnèse, on peut très bien s’arrêter à Olympie, Mycènes, Épidaure…
- Le » pont-levant Flaubert et le port de Rouen « . Il fallait à tout prix désengorger la circulation routière par une traversée de la Seine à l’ouest de Rouen, tout en permettant aux bateaux de remonter de l’aval vers l’amont. D’où le recours à la technique du pont-levant dont les travées routières s’élèvent horizontalement provisoirement pour laisser le passage aux bateaux avec une » hauteur de tirant d’air » de 55 m. Le port de Rouen lui-même a une longue histoire. Il reçoit désormais des » conteneurs » qu’il éclate vers l’intérieur par bateaux naviguant sur rivière ou canal. C’est aussi le premier port français pour l’exportation des céréales. Notre camarade J.-B. Kovarik (84) nous a remarquablement reçus et nous a offert une visite très complète.