Tant que les hommes auront besoin de s’élever

Dossier : MécaniqueMagazine N°574 Avril 2002
Par Alexandre SAUBOT (X86)

Un produit unique

Par­tant du constat que le taux d’ac­ci­dents du tra­vail consé­cu­tifs aux chutes de per­son­nel tra­vaillant en hau­teur ne ces­sait de croître, une approche radi­ca­le­ment dif­fé­rente des solu­tions jusque-là uti­li­sées (panier ou palette fixés sur les fourches d’un cha­riot élé­va­teur, plates-formes sus­pen­dues au cro­chet d’une grue mobile, écha­fau­dage, échelle) a été adoptée.

C’est ain­si qu’est né aux États Unis, au début des années soixante-dix, le concept d’une machine mobile dédiée à la seule élé­va­tion de per­sonnes (à l’ex­clu­sion de toute charge), tota­le­ment auto­mo­trice, com­man­dée depuis le panier de la nacelle et garan­tis­sant une sécu­ri­té abso­lue : la nacelle auto­mo­trice élé­va­trice de personnel.

Nacelle télescopique de Pinguely-Haulotte
Nacelle téles­co­pique H16 TPX –
Die­sel 4 x 4. Hau­teur de tra­vail : 16 mètres.
© HAULOTTE

Notre entre­prise s’est inté­res­sée à ce mar­ché dès 1985 en rache­tant une licence de fabri­ca­tion de nacelles à une socié­té amé­ri­caine et, après dix ans d’ef­forts et de tra­vail, a déci­dé de se spé­cia­li­ser sur ce pro­duit en 1995.

Les domaines d’ap­pli­ca­tion des nacelles sont très nom­breux, de la construc­tion neuve à la retrans­mis­sion d’é­vé­ne­ments spor­tifs en pas­sant par l’en­tre­tien et la répa­ra­tion de bâti­ments, la main­te­nance indus­trielle, le sto­ckage, la logis­tique et les télécommunications.

Ces machines per­mettent en effet d’at­teindre toutes les ins­tal­la­tions pla­cées en hau­teur sans avoir recours à des écha­fau­dages, éco­no­mi­sant ain­si les temps de mon­tage et démon­tage. Le poste de tra­vail tota­le­ment mobile offre à l’o­pé­ra­teur la pos­si­bi­li­té de se dépla­cer avec l’a­van­ce­ment des tra­vaux sans avoir à redes­cendre de son poste ou réins­tal­ler lon­gue­ment son équi­pe­ment comme il doit le faire avec une nacelle sur camion ou une nacelle tractée.

Les prin­ci­paux avan­tages de la nacelle auto­mo­trice sont d’of­frir des réponses, dans d’ex­cel­lentes condi­tions de sécu­ri­té, à des situa­tions d’ac­cès en hau­teur dif­fi­ci­le­ment satis­faites, voire impos­sibles, avec les autres solu­tions, tout en aug­men­tant la pro­duc­ti­vi­té et la rapi­di­té d’in­ter­ven­tion. Les argu­ments qui per­mettent de géné­ra­li­ser son usage auprès des uti­li­sa­teurs finaux sont donc autant éco­no­miques que tech­no­lo­giques et beau­coup d’ap­pli­ca­tions res­tent à décou­vrir ou à mettre en œuvre.

Une croissance exponentielle

La recherche de pro­duc­ti­vi­té et une régle­men­ta­tion euro­péenne ren­for­çant la sécu­ri­té pour les tra­vaux en hau­teur ont contri­bué à l’es­sor de l’u­ti­li­sa­tion des nacelles.

Depuis le 1er jan­vier 2000, » le levage des per­sonnes n’est per­mis qu’a­vec les équi­pe­ments de tra­vail et les acces­soires pré­vus à cette fin « . Le décret n° 98–1084 du 2 décembre 1998 encadre les acti­vi­tés liées à l’é­lé­va­tion d’in­di­vi­dus. Cette régle­men­ta­tion est par­ti­cu­liè­re­ment néces­saire lorsque l’on sait que les tra­vaux en hau­teur repré­sentent, en Europe, la pre­mière source d’ac­ci­dents graves du travail.

D’où un mar­ché en forte crois­sance depuis plus de trois ans. Pin­gue­ly-Hau­lotte, coté au second mar­ché de la Bourse de Paris depuis le 3 décembre 1998, a ain­si vu son acti­vi­té presque tri­pler depuis la paru­tion du décret. Le chiffre d’af­faires conso­li­dé du groupe est pas­sé de 94,6 mil­lions en 1999 à 265,6 mil­lions d’eu­ros en 2001. Dans le même temps, la pro­duc­tion sui­vait la même ten­dance, pas­sant de 3 000 à plus de 9 000 machines pro­duites pen­dant l’année.

Une gamme complète

Pro­po­sant plus de 40 modèles dif­fé­rents dans toutes les gammes (nacelles à ciseaux, nacelles à mat ver­ti­cal, nacelles à flèches arti­cu­lées ou téles­co­piques) cou­vrant une hau­teur de tra­vail de 6 à 26 mètres, notre groupe domine le mar­ché euro­péen avec une part de mar­ché de plus de 30 %. Celui-ci entend désor­mais conso­li­der sa troi­sième place mon­diale et ambi­tionne pour 2003 une part de mar­ché mon­dial de 20 %.

Un réseau mondial

Grâce à ses dif­fé­rentes filiales com­mer­ciales pré­sentes dans toutes les grandes régions du monde (Aus­tra­lie, Bré­sil, États-Unis et Union euro­péenne) et son réseau d’a­gents répa­ra­teurs et dis­tri­bu­teurs, l’en­tre­prise assure un ser­vice de proxi­mi­té rapide et effi­cace dans le monde entier qui lui per­met une réac­ti­vi­té et une écoute per­ma­nente de ses clients dans le but d’a­dap­ter son offre commerciale.

Une organisation réactive

Le groupe a choi­si de concen­trer son acti­vi­té dans quatre grands domaines : la recherche et déve­lop­pe­ment, l’as­sem­blage et le contrôle des machines, la com­mer­cia­li­sa­tion et le ser­vice (SAV, for­ma­tion, conseil). La tota­li­té des com­po­sants hydrau­liques, élec­triques, élec­tro­niques ou méca­no­sou­dés sont confiés, dans le res­pect d’un strict contrôle qua­li­té, à des sous-trai­tants indus­triels qui apportent à la socié­té leur savoir-faire dans l’é­vo­lu­tion tech­nique et la maî­trise des prix de revient de ses produits.

Cette orga­ni­sa­tion, peu répan­due dans les entre­prises de la méca­nique, a per­mis à la socié­té de suivre et même de dépas­ser la forte crois­sance du mar­ché depuis trois ans.

Un travail d’équipe

La réus­site d’une entre­prise est d’a­bord celle des hommes qui la com­posent. C’est pour avoir su res­pec­ter cette règle et inven­ter des méthodes ori­gi­nales pour assu­rer la cohé­sion et la volon­té de l’en­semble de ses équipes que l’en­tre­prise a obte­nu ces résul­tats plu­tôt inha­bi­tuels dans le sec­teur de l’in­dus­trie traditionnelle.

En 1999 et en 2001, l’en­semble des sala­riés de l’en­tre­prise s’est vu offrir la pos­si­bi­li­té de deve­nir action­naire de la socié­té et, aujourd’­hui, plus de 70 % le sont encore. Cette ini­tia­tive, com­plé­tée par les dis­po­si­tifs d’in­ci­ta­tion offerts par la régle­men­ta­tion fran­çaise (PEE, par­ti­ci­pa­tion, stock-option…), a ren­for­cé le lien social et aidé à faire par­ta­ger les valeurs de la socié­té par tout le personnel.

Pla­cer le client et l’in­no­va­tion au cœur des pré­oc­cu­pa­tions de toute l’en­tre­prise a per­mis de construire une » suc­cess sto­ry » dont tous ont lar­ge­ment béné­fi­cié et que le tra­vail et les efforts de cha­cun pro­lon­ge­ront sans nul doute. 

Pin­gue­ly-Hau­lotte La Péron­nière, BP 09, 42151 L’Horme Cedex. Tél. : 04.77.22.76.22.

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