Tant qu’il y aura des seniors
En 2050, un Français sur trois sera âgé de 60 ans ou plus, selon les projections de l’INSEE. Si l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé est une bonne nouvelle pour l’Humanité, l’inéluctable vieillissement de la population mondiale constitue l’un des grands défis du XXIe siècle.
Face à l’ampleur de ce phénomène démographique sans précédent, les économies matures sont confrontées au déséquilibre de leur marché de l’emploi et in fine de leur modèle social.
Depuis plusieurs décennies, la France a engagé de nombreuses réformes paramétriques pour assurer la pérennité de son système de retraite, dont le principal curseur est la durée de cotisation. Les débats sporadiques sur le recul de l’âge effectif de départ à la retraite ne doivent pourtant pas occulter une réflexion de fond sur l’emploi des seniors et la gestion des fins de carrière.
En 2011, seulement 41,5 % des 55–64 ans étaient en emploi en France, contre 47,4% en moyenne dans l’Union européenne. C’est la responsabilité des entreprises et des pouvoirs publics de prendre des mesures pour permettre aux seniors de prolonger leur vie professionnelle dans de bonnes conditions.
Jean-Pierre Wiedmer affirme que le vieillissement de la population représente une opportunité à saisir pour gagner quelques précieux points de croissance. Les seniors contribuent à financer l’économie et à nourrir la croissance directement (emploi, bénévolat, épargne, consommation) et indirectement (Silver economy).
Maintenir les seniors dans l’emploi n’est donc pas seulement une solution pour sauver le système de retraite par répartition, mais bien un enjeu de compétitivité.
Repenser la ressource humaine senior passe, selon lui, par la déconstruction d’un schéma ternaire de la vie (éducation, emploi, retraite) pour prendre en compte et valoriser la diversité des profils et des parcours.
L’auteur propose ainsi plusieurs pistes pour relever le défi de l’employabilité des seniors : la modulation du temps de travail, une plus grande flexibilité de la rémunération, la transmission de savoirs et compétences, etc.
À l’heure où repenser travail et retraite apparaît indispensable pour des raisons économiques, pour la pérennité de nos systèmes sociaux et pour garantir un vieillissement actif et en bonne santé, cet excellent ouvrage vient à point nommé.