« TDF développe des data centers sur mesure sur tout le territoire »
Alors que les usages numériques explosent, TDF renforce aujourd’hui son positionnement dans le monde des data centers en capitalisant sur une expertise historique d’une cinquantaine d’années, un patrimoine d’infrastructures à forte valeur ajoutée, ainsi qu’un fin maillage du territoire qui lui permet d’être au plus proche des entreprises et des collectivités locales. Rémi de Montgolfier, Directeur Edge Data Center de TDF, nous en dit plus.
Largement connu pour ses activités audiovisuelles et télécoms, TDF dispose aussi d’un parc de data centers. Pouvez-vous nous en dire plus ?
TDF opère des data centers depuis près de 10 ans dans quatre villes en France, Marseille, Bordeaux, Rennes et Lille. Nos clients sont principalement des collectivités locales, de grands industriels ainsi que des ESN locales.
Le métier des data centers vient compléter notre positionnement historique d’opérateur d’infrastructures vitales et critiques. En effet, l’audiovisuel, la radio, le réseau mobile ainsi que les data centers sont des infrastructures qui fonctionnent 24/24 heures et 7/7 jours et qui demandent un savoir-faire et un outil industriel extrêmement performant. Au-delà, nous couvrons toute la chaîne de valeur depuis la conception sur-mesure du data center à la supervision de l’infrastructure en passant par sa construction et son exploitation. Nous accompagnons nos clients dans la durée et faisons évoluer les data centers en fonction de l’évolution de leurs besoins, mais aussi de nouvelles attentes en termes d’usages.
Quels sont ces nouveaux besoins que vous voyez émerger chez vos clients ?
Les entreprises ont, par exemple, de plus en plus recours aux jumeaux numériques, à la modélisation 3D, ainsi qu’à l’intelligence artificielle dont le déploiement s’accélère. Ces nouveaux besoins font exploser les besoins en stockage, mais aussi en puissance de calcul. Pour répondre à cette demande croissante, on a vu émerger le Edge data center, qui consiste à installer de la puissance de calcul et de l’hébergement IT en région et au cœur des territoires au plus près des usages et des données. En effet, aujourd’hui, ces infrastructures ne sont plus l’apanage des grandes villes. Elles se multiplient sur tout le territoire pour répondre aux demandes des collectivités locales et des villes qui ont besoin de s’appuyer sur des infrastructures de proximité et des partenaires de confiance pour développer et déployer des cas d’usage sensibles et gourmands en puissance de calcul.
Comment adaptez-vous vos offres et vos infrastructures ?
TDF a la capacité de s’adapter à tous les types de projets et toutes les demandes. Nous avons, par exemple, de nombreux opérateurs mobiles qui nous demandent des mini data centers, d’une taille équivalente à un container maritime, afin de répondre à des besoins directement liés au fonctionnement du réseau mobile. Nous installons généralement ces mini data centers au pied de nos pylônes historiques.
Côté entreprises industrielles et collectivités locales, nous avons des demandes pour des salles privatives afin qu’elles puissent y installer leur matériel informatique pour stocker des données, souvent sensibles, ou pour faire tourner un logiciel dont l’entreprise a besoin pour son activité de R&D. Sur ces sujets, TDF se démarque par sa capacité à apporter des réponses sur mesure et totalement adaptées aux enjeux et contraintes de ses clients.
Sur le marché des Edge Data Centers, comment TDF se distingue-t-il ?
De par notre métier historique d’opérateur d’infrastructures critiques héritées de l’audiovisuel et des réseaux mobiles, nous disposons d’un foncier sur la quasi-totalité du territoire national. Cela nous permet d’installer des data centers pratiquement partout en France métropolitaine et ultramarine. Ces terrains ont la caractéristique d’être déjà alimentés, sécurisés et connectés. À date, selon notre inventaire en cours, nous avons d’ores et déjà répertorié 150 sites éligibles à l’installation de data centers régionaux.
En parallèle, TDF capitalise sur une expérience de 50 ans en tant qu’opérateur d’infrastructures vitales qui sait faire tourner 24⁄7 ces infrastructures pour assurer une continuité de service. Aujourd’hui, TDF dispose donc de l’outil industriel, des savoir-faire et des expertises spécifiques pour accompagner les entreprises et les collectivités partout en France.
Comment gérez-vous les aspects environnementaux de vos sites et notamment le volet énergétique ?
C’est un enjeu qui a longtemps été occulté par le marché. Chez TDF, nous sommes convaincus qu’une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux et énergétiques sera créatrice de valeur. En France, nous avons la chance d’avoir une des électricités les moins carbonées du monde. Dans un contexte de concurrence européenne et internationale, c’est une force et un véritable levier de différenciation qui permettent de positionner la France comme le pays idéal où installer des data centers en Europe.
En parallèle, pour renforcer cette dimension de durabilité, TDF va encore plus loin. Comme nous réutilisons des infrastructures et du foncier existants, nous sommes en parfaite phase avec la loi Zéro Artificialisation Nette, dite ZAN. En outre, nous explorons différentes pistes technologiques pour réduire l’empreinte environnementale et carbone de nos infrastructures. Nous nous intéressons aux technologies les plus avancées et en pointe pour refroidir les data centers tout en réduisant notre consommation énergétique.
Dans ce cadre, on peut notamment citer le free cooling, comme le DLC, qui est un système de refroidissement à eau en circuit fermé, qui n’impacte donc pas la ressource en eau. Nous récupérons aussi la chaleur fatale dissipée par les serveurs informatiques pour nos propres besoins. Nous avons récemment lancé une étude afin de mettre cette chaleur au service du chauffage urbain. Dans ce cadre, le data center n’est plus une contrainte, mais devient un atout pour les territoires. Enfin, nous travaillons aussi sur l’installation de fermes solaires avec des fournisseurs d’énergie verte à qui nous rachetons l’énergie éolienne ou solaire produite.
Notre ambition est de construire aujourd’hui le data center vertueux et éco-responsable de demain.
Plus que jamais, la sécurité informatique est un vrai défi actuel. Quelles sont vos actions dans ce domaine pour sécuriser les serveurs ?
Nous intervenons à deux niveaux. Tout d’abord, nous protégeons bien évidemment le volet logiciel. En outre, nous avons un enjeu spécifique en matière de sécurité physique des sites. Il s’agit, en effet, de créer des environnements sûrs en mettant en place une solide gestion des accès pour empêcher les intrusions. Dans cette démarche, il s’agit aussi de prendre en compte les risques géophysiques : inondations, tempêtes… Là encore, nous capitalisons sur notre patrimoine historique qui a été conçu et construit en prenant en compte l’ensemble de ces contraintes. Il s’agit, en effet, de sites ultra sécurisés. Prochainement, nous allons ouvrir un nouveau data center en Île-de-France, aux Lilas, dans l’enceinte du Fort de Romainville où TDF est déjà installé. L’idée est de mettre cet actif hautement sécurisé à la disposition de nos clients pour leurs besoins de calcul ou de stockage en périphérie parisienne.
« TDF a toujours innové et su se lancer dans des marchés porteurs »
Olivier Huart (X83), Président-Directeur Général du groupe TDF
Quels sont les enjeux actuels des infrastructures de télécommunication ?
L’enjeu n’est plus seulement de pouvoir téléphoner ou de regarder la télévision de partout, mais aussi pouvoir transmettre des données sur tout le territoire, tout le temps et partout, y compris dans des lieux confinés ou dans le métro !
Le marché traditionnel de TDF, composé de deux verticales, les médias et les télécommunications, s’est progressivement transformé pour devenir « horizontal ». Il repose désormais sur trois strates fondamentales : les infrastructures, les réseaux et les plateformes de services et/ou de contenus.
TDF est un acteur industriel français présent depuis cinquante ans dans deux d’entre elles : les réseaux et les infrastructures. Nous sommes donc parés pour répondre aux enjeux actuels et futurs de nos clients, tant en matière de sécurité, de performance que de sobriété environnementale.
Quelle stratégie adoptez-vous dans ce contexte ?
TDF a toujours innové et su se lancer dans des marchés porteurs. En complément de nos métiers historiques autour de la diffusion audiovisuelle d’une part, et de l’hébergement télécoms d’autre part, nous misons sur de nouveaux relais de croissance tels que les « edge data centers », la couverture mobile indoor et les réseaux mobiles privés. Nous avons pensé ces nouvelles solutions pour répondre aux enjeux de nos clients, et notamment les opérateurs télécoms et les entreprises, en termes de performance, de sécurité et de disponibilité des services.
Pour faire face à l’explosion des données créées, nous construisons des data centers sur tout le territoire, aux confins des réseaux de nos clients opérateurs et adaptés aux besoins spécifiques de chacun. Notre implantation sur tout le territoire et notre savoir-faire nous permettent de déployer de la puissance de calcul au plus près des usages des clients. En parallèle, nous développons nos activités de couverture mobile indoor (à l’intérieur des bâtiments, des tunnels, des métros) et de réseau mobile privé à destination des industries en capitalisant sur les perspectives offertes par la 5G en matière d’industrie du futur, de maintenance prédictive, de robotique, de logistique, de transport, de gestion portuaire ou aéroportuaire.
Quels sont les atouts de TDF pour relever ces défis ?
Au travers de ces nouvelles offres, nous investissons au service de la connectivité de demain. Des enjeux de connectivité de plus en plus forts, qui nécessitent des infrastructures fiables et solides, et offrant des débits très élevés. Cela demande un savoir-faire industriel « B2B », pointu et extrêmement exigeant. Ce sont des expertises que TDF maîtrise depuis déjà plusieurs décennies dans les mondes de l’audiovisuel et des opérateurs de télécommunication, que nous élargissons désormais au monde industriel.