Heureux qui comme Télémaque eut un bon mentor.
Ou comment tu peux accompagner un jeune méritant
Le constat est terrible : notre société se fracture, l’ascenseur social est en panne, et pourtant on n’a jamais parlé autant de diversité et d’inclusion. On peut se lamenter, rêver à des mesures cosmétiques, ou alors se relever les manches pour agir. C’est le parti que souhaitent prendre conjointement l’AX, la Fondation de l’X et l’École polytechnique.
La solidarité, c’est une composante essentielle de l’AX et nous pouvons être fiers de ce que nous faisons, ensemble, pour aider les élèves et anciens élèves qui se trouvent face à une difficulté.
Mais, au-delà de la communauté polytechnicienne, et dans le même esprit de solidarité, il nous paraît essentiel de contribuer, modestement, à l’échelle de nos capacités, à l’égalité des chances.
Télémaque et Mentor
Télémaque est le fils d’Ulysse. Mentor, ami d’Ulysse, est le précepteur de Télémaque et le guide dans ses choix.
De quoi s’agit-il ?
Créer une structure ex nihilo est toujours long et compliqué. S’insérer dans un dispositif existant et le soutenir et le valoriser est atteignable beaucoup plus rapidement.
C’est dans cet esprit que les trois entités, école, fondation et association, viennent de signer une convention de partenariat avec l’association Télémaque, dont l’objet est de contribuer à la relance de l’ascenseur social en France en accompagnant vers leur réussite des milliers de jeunes, investis, issus de territoires fragiles. Chacune de ces entités va décliner ce partenariat en s’appuyant sur ses forces :
- l’AX en proposant des mentors parmi ses membres ;
- la FX par un soutien financier ;
- l’X avec le concours de son Pôle égalité des chances afin de promouvoir les filières scientifiques auprès des jeunes.
Lire aussi : L’association Télémaque œuvre pour l’égalité des chances
Cet engagement se traduit concrètement par un mentorat au travers d’une équipe constituée d’un mentor d’entreprise ou d’une structure partenaire, et d’un mentor de l’établissement scolaire. Les jeunes qui seront accompagnés sont soit en filière générale du collège jusqu’au baccalauréat, soit en filière professionnelle de la seconde à la 2e année de BTS, des jeunes élèves investis et issus de quartiers fragiles (boursiers ou de niveau social équivalent). Il s’agit de lever les freins auxquels ils se heurtent :
- absence de modèle de réussite et manque de confiance en soi entraînant une autocensure ;
- déficit d’ouverture culturelle et absence de certains codes sociaux ;
- accès à l’information moins aisé et connaissance limitée des filières d’études et du monde du travail.
Mais qu’est-ce que les X ont à voir avec ce sujet, qui concerne en réalité toute la société ?
Souvenons-nous, un certain nombre d’entre nous venaient de milieux d’où les grandes écoles étaient absentes. Ils ont réussi, par leurs qualités certes, mais aussi, et peut-être surtout, parce que des adultes (enseignants, référents, etc.) ont cru en eux. Il y avait effectivement moins d’informations facilement disponibles que maintenant, mais elle était triée, digérée. Avec probablement moins de communautés différentes, l’acquisition des codes sociaux se trouvait facilitée. Sans faire un excès de zèle sur le thème du « c’était mieux avant », il est indéniable que les conditions permettant à des jeunes de prendre l’ascenseur social, ou de gravir marche après marche l’escalier social, étaient bien différentes de ce qu’elles sont maintenant.
Cela a peut-être été ton cas, ou peut-être pas, mais tu connais sûrement beaucoup de camarades qui ont vécu cela.
Peut-être aussi es-tu tracassé par une société qui se fragmente et se fracture. Tu te demandes comment apporter ta petite contribution pour réparer ce monde qui te désole. Tu te demandes aussi en outre comment lutter contre l’individualisme ambiant : faire société n’est pas additionner des individualités mais les conjuguer pour tisser des valeurs solides, et croire en l’avenir.
Et puis, il y a notre devise Pour la Patrie, les sciences et la gloire :
- La Patrie, justement, c’est le creuset où se fondent toutes les composantes de la société. S’engager pour les jeunes, c’est forger la Patrie de demain.
- Les sciences, malheureusement mises à mal, ont bien besoin d’être remises à l’honneur chez les jeunes, pour qu’ils s’y engagent avec confiance. Notre pays en a terriblement besoin !
- La gloire, celle des jeunes accompagnés, mais aussi celle des écoles qui suscitent les vocations de mentor.
Que tu sois sensible aux termes diversité, inclusion, ou égalité, fraternité, voilà autant de raisons, donc, pour s’engager et accompagner un jeune.
« Que tu sois sensible aux termes diversité, inclusion, ou égalité, fraternité, voilà autant de raisons, donc, pour s’engager et accompagner un jeune. »
Tu l’as donc compris, nous avons besoin de toi pour devenir mentor. Nous ne te cachons pas que cette action est engageante. Nous avons besoin de toi pour trois ans environ pour accompagner un jeune. Tu te demandes probablement ce que tu pourras faire :
- Demande-lui de te parler de lui, de ce qu’il est, des envies qu’il porte, des peurs qui l’assaillent.
- Parle-lui de toi, décris ce que tu as fait, d’où tu viens, tes doutes, tes réussites mais aussi tes échecs, tes hésitations et remises en question, et ta foi dans l’avenir. Les jeunes adorent les histoires, cela leur donne confiance.
- Donne-lui d’autres exemples, que tu pourras puiser dans toutes les strates de la société que tu auras rencontrées.
- Parle-lui des lieux où tu travailles ou que tu as fréquentés. Si possible fais-lui visiter des entreprises.
- Parle-lui de tes goûts, de tes lectures, des films et musiques que tu apprécies.
- Emmène-le visiter des musées, des expositions, il y en a de très bien et très accessibles.
- Aide-le à trouver l’information dont il a besoin pour s’orienter dans l’archipel des filières et des métiers.
- Donne-lui les codes pour écrire des lettres, éventuellement des CV, pour se présenter, pour parler.
- Fais-le rêver et aide-le à croire en lui.
Tu as peut-être l’expérience du parrainage des élèves internationaux ou du mentorat et, si c’est le cas, tu as pu voir que c’est aussi gratifiant et enrichissant pour toi.
Tu as peut-être une crainte de rencontrer des difficultés. Rassure-toi, l’association Télémaque a l’expérience et sait te conseiller, l’AX t’accompagnera pour partager les expériences et trouver des bonnes solutions, et le chef de projet Bertrand Piens (X74) animera le projet en vue de sa réussite pour tous.
Rejoins-nous ! On espère pouvoir lancer trente mentorats dès la rentrée prochaine.
Si tu es intéressé
Contacte : telemaque@polytechniciens.com