Usine TELMA

TELMA : freiner sans polluer !

Dossier : Dossier FFEMagazine N°733 Mars 2018
Par Olivier SAINT-CRICQ

Pouvez-vous nous en dire plus sur Telma et son cœur de métier ?

Tel­ma a débu­té son acti­vi­té en 1946, il y a plus de 72 ans ! Nous fabri­quons des freins à induc­tion pour le monde du trans­port. Ces freins sont aus­si appe­lés ralen­tis­seurs élec­trique ou élec­tro­ma­gné­tique. Nous sommes le lea­der mon­dial de cette technologie. 

Nous dis­po­sons d’une usine à Paris qui exporte plus de 87 % de sa pro­duc­tion et une usine en Chine, depuis 2005, qui sert exclu­si­ve­ment le mar­ché chi­nois. Nous avons aus­si un bureau de dis­tri­bu­tion aux États-Unis et des bureaux de sup­port tech­nique et com­mer­cial en Inde, en Amé­rique du Sud et en Alle­magne. Nous employons 265 collaborateurs. 

Au niveau du groupe, nous fabri­quons plus de 32 000 ralen­tis­seurs par an. Nous avons plus de 300 modèles de freins dif­fé­rents et plus de 571 appli­ca­tions, des solu­tions tech­niques adap­tées en fonc­tion du véhicule. 

Nous adres­sons le mar­ché du trans­port des mar­chan­dises, les véhi­cules spé­ciaux (grues, ambu­lances, col­lecte de déchets, matière dan­ge­reuse), l’industrie ain­si que le trans­port des per­sonnes, qui repré­sente notre plus gros marché. 

Comment vous distinguez-vous ?

Sur le mar­ché du ralen­tis­seur, l’appellation Tel­ma est entrée dans les mœurs. C’est deve­nu un nom géné­rique pour iden­ti­fier les ralen­tis­seurs indé­pen­dam­ment de leur marque. Le Tel­ma est, aujourd’hui, recon­nu dans la pro­fes­sion pour sa capa­ci­té à frei­ner sans usure. Nous avons même des appli­ca­tions qui tournent depuis plus de 30 ans sans main­te­nance par­ti­cu­lière. Enfin, notre orga­ni­sa­tion est cer­ti­fiée (ISO 16 949, ISO 14 001 et OHSAS 18 001). 

L’UTILISATION DU FREIN À INDUCTION TELMA PERMET DE RÉDUIRE LE REMPLACEMENT DES PLAQUETTES ET DISQUES DE FREINS DE 87 %

L’installation de ces ralen­tis­seurs s’est d’abord et avant tout géné­ra­li­sée pour des ques­tions de sécu­ri­té. Les lois imposent, en effet, que les véhi­cules uti­li­sés pour le trans­port de per­sonnes soient équi­pés d’un sys­tème de frei­nage secon­daire. Le ralen­tis­seur va donc frei­ner à la place des freins. Il existe dif­fé­rentes tech­no­lo­gies dont le ralen­tis­seur élec­tro­ma­gné­tique que nous fabri­quons, mais aus­si la tech­no­lo­gie hydrau­lique, qui repré­sente notre prin­ci­pal concur­rent sur le marché. 

Le Tel­ma se carac­té­rise par une très grande réac­ti­vi­té, il démarre dès le frei­nage, alors qu’il faut envi­ron 3 secondes pour que le ralen­tis­seur hydrau­lique ne s’enclenche. Il est aus­si effi­cace à basse vitesse (dès 3 km/h), quand les ralen­tis­seurs hydrau­liques ne se déclenchent pas en des­sous de 30 km/h. Ces dif­fé­rences rendent donc nos pro­duits effi­caces aus­si bien dans des envi­ron­ne­ments extrêmes comme en mon­tagne, mais ils sont les seuls réel­le­ment effi­caces en ville. 

Il est par­ti­cu­liè­re­ment per­ti­nent d’équiper les véhi­cules rou­lant au gaz de nos sys­tèmes en rai­son du très faible frein moteur qui carac­té­rise ces véhi­cules. Le Tel­ma per­met dans ce cas d’éviter l’usure par­ti­cu­liè­re­ment impor­tante des freins propre aux véhi­cules gaz. 

Dites-nous-en plus sur le volet environnemental et développement durable ?

Nous sommes très sen­sibles aux ques­tions envi­ron­ne­men­tales et essayons de contri­buer à notre niveau à la réduc­tion des émis­sions pol­luantes de toute sorte. D’ailleurs, nos pro­duits sont recy­clables à 99 %. 

En paral­lèle, les freins contri­buent for­te­ment à la pol­lu­tion en milieu urbain. Par exemple, le sys­tème de frei­nage à fric­tion d’un camion en ville pol­lue jusqu’à 17 fois plus que le pot d’échappement en termes d’émissions de par­ti­cules fines. Notre ambi­tion est de pro­po­ser des pro­duits Tel­ma qui vont jus­te­ment per­mettre un frei­nage moins pol­luant. En effet, les véhi­cules équi­pés de Tel­ma pol­luent moins : en uti­li­sant nos sys­tèmes de frei­nage à induc­tion, les freins par fric­tion s’usent moins et pol­luent donc moins. 

Ce posi­tion­ne­ment per­met éga­le­ment des éco­no­mies bud­gé­taires au niveau de la main­te­nance et du rem­pla­ce­ment des freins par fric­tion. L’utilisation du frein à induc­tion Tel­ma per­met de réduire le rem­pla­ce­ment des pla­quettes et disques de freins de 87 % (soit une éco­no­mie d’environ 46 000 euros sur la durée de vie d’un véhi­cule, type camion de col­lecte de déchets uti­li­sé en ville et par­cou­rant 170 000 km en 10 ans). 

Comment cela se traduit-il concrètement ?

Dans cette démarche, nous nous basons sur une ana­lyse du cycle de vie de nos pro­duits qui a été finan­cée par la région Île-de-France. Les résul­tats sont très signi­fi­ca­tifs : un véhi­cule doté de Tel­ma per­met de réduire de 62 % les effets de des­truc­tion de la couche d’ozone, de 65 % la toxi­ci­té humaine non can­cé­ri­gène, de 75 % l’épuisement des res­sources natu­relles, de 81 % l’acidification, de 81 % le chan­ge­ment cli­ma­tique et de 82 % l’ozone photochimique. 

Plus par­ti­cu­liè­re­ment, notre pro­duit per­met de réduire de 85 % l’émission de par­ti­cules fines alors que les études de san­té publique ont sou­li­gné qu’un cita­din res­pire jusqu’à 90 mil­liards de par­ti­cules fines par jour et que cette pol­lu­tion de l’air serait même res­pon­sable de 403 000 décès pré­ma­tu­rés chaque année en Europe. 

Quels sont vos principaux défis ?

Il y a un fort enjeu de sen­si­bi­li­sa­tion des pou­voirs publics afin que ces der­niers prennent véri­ta­ble­ment conscience de l’impact pol­luant des freins. Il y a un tra­vail de lob­bying à faire pour pous­ser des légis­la­tions en faveur des sys­tèmes de frei­nage moins pol­luants. À cela s’ajoutent d’autres sujets tels que la pol­lu­tion dans le métro qui est de plus en plus pré­oc­cu­pante. Nous avons des solu­tions pou­vant équi­per les métros pour réduire l’émission des par­ti­cules dans l’environnement fer­mé des tun­nels. Enfin, nous déve­lop­pons des par­te­na­riats avec des construc­teurs pour pour­suivre et opti­mi­ser le déve­lop­pe­ment de nos pro­duits, qui doivent être plus que jamais inté­grés aux véhi­cules dès leur conception. 

Freins électromagnétiques TELMA

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