Témoignages pour X‑Afrique
Quels enjeux pour X‑Afrique ?
» Quatre signaux forts, comme quatre cavaliers de l’Apocalypse, annoncent des mois et des années de sueur, de sang et de larmes pour les entreprises grandes et petites : l’effondrement des indices boursiers ; l’envolée des matières premières, avec, au premier rang d’entre elles, le pétrole ; l’envolée de l’or qui ne rapporte rien et ne crée pas de valeur ; l’effondrement du dollar » – tels sont les propos d’Henri Dessertine, l’IHFI, qui estime que : » cette crise a deux origines principales : la redistribution des rôles entre Nord et Sud ; la gestion catastrophique de cette mutation par les pays riches « .
Nous voilà au cœur d’une problématique qui concerne directement X‑Afrique. Nous sommes peu nombreux. Nous sommes plus présents en Europe qu’en Afrique.
Nous ne brillons pas par la fréquence de nos réunions, plus qu’épisodiques, ni par les débats de nos forums plus que légers en comparaison de ceux de nos collègues d’HEC avec leur dispositif CAP Afrique soutenu par le groupe AXA, ni même par nos actions en faveur de la création d’activités en Afrique où nos collègues de Sup de Co ou de l’Essec organisent des forums impressionnants en s’appuyant sur les élèves étrangers dans le cadre de projets d’étudiants ou de leurs jeunes anciens.
N’empêche !
La crise actuelle montre les limites de la spéculation financière et ramène aux valeurs de l’économie réelle avec des produits et des services adaptés au marché dans toutes les gammes de prix. Elle ramène aussi aux valeurs de création et de développement durable de l’industrie plutôt que celles du commerce et de la finance.
Les X originaires d’Afrique subsaharienne ou d’Afrique du Nord comme tous les X qui croient à l’Afrique sont bien placés pour s’épanouir au plan professionnel et, pour certains, faire fortune.
Le groupe X‑Afrique est un des petits éléments qui souhaite apporter une contribution la plus efficace possible sur les projets de codéveloppement ou de développement durable en Afrique, en liaison avec les institutionnels, les entreprises et les diasporas qui nous accueillent très favorablement à cause de la grande notoriété de l’École.
Alain Ducass (73)
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Aider les porteurs de projets
Avec la récession qui se confirme pour les principales économies mondiales, les investissements extérieurs directs et l’aide aux pays en voie de développement risquent de se tarir significativement compte tenu des sommes englouties dans les différents plans de sauvetage du système financier. Pourtant nous pouvons reconnaître, tout comme le patron de la Commission économique de l’Afrique, que » les développements négatifs dans l’arène globale représentent un défi particulier pour l’Afrique « . Les États africains doivent en effet mettre tout en oeuvre pour préserver les progrès effectués au cours des dernières années, malgré la crise actuelle. Ainsi, toute mesure visant à favoriser le développement des petites et moyennes entreprises ne pourra que renforcer ces progrès.
Au sein de la structure Marcottage, nous aidons des porteurs de projets de création d’entreprises à concrétiser leur projet. Mais même si des initiatives de ce type permettent d’encourager la création d’entreprises en Afrique, la pérennité de ces entreprises ne sera véritablement assurée que s’il existe une réelle volonté politique de donner aux entreprises africaines les moyens de se développer. Espérons que cette crise financière ne servira pas de prétexte pour arrêter les efforts des États africains.
Carole Ramella (MBA ANSAE)
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Créer des activités avec Marcottage
Les X d’origine africaine ont du mal à trouver du travail dans leur pays. Il convient de préparer leur retour en créant dès la scolarité un projet professionnel en relation avec une entreprise intéressée par l’Afrique.
La faisabilité de ce projet a été validée par les entreprises en août 2004 et par les porteurs de projets en janvier 2005 au salon des entrepreneurs, sous réserve de s’ouvrir à d’autres projets que ceux d’X-Afrique. Il en résulte le site Web qui fait l’objet d’une croissance régulière avec 1 411 membres inscrits ; 378 projets déposés et 880 contacts proposés par les membres aux porteurs de projets.
Exemples
•X‑Afrique a permis à un jeune de créer son entreprise en Côte-d’Ivoire.
•X‑Afrique et une ONG d’étudiants africains ont récolté en trois mois 35 projets de création d’activités au Gabon, et ont monté un colloque à Bordeaux avec leurs porteurs.
•Une chambre de commerce a réuni vingt entreprises de son territoire désireuses de nouer un partenariat en Afrique de l’Est dans le domaine des TIC.
•Un consultant a trouvé plusieurs entreprises sur Marcottage pour les amener dans une rencontre d’affaires en Afrique.
•Des centaines de projets technologiques sont disponibles.
http://x‑afrique.polytechnique.org
http://www.marcottage.fr
Un soutien industriel réel mais modeste
Pourtant la réaction en chaîne n’a pas démarré pour les raisons suivantes : manque de bonnes volontés pour animer Marcottage, par exemple en recherchant des projets, en les qualifiant sous l’angle technique, commercial, humain, financier, ou en animant en ligne une communauté de créateurs d’entreprises (ex. sur l’environnement, sur le Maroc, sur le capital investissement) ; absence totale de soutien public malgré des dizaines de promesses ; manque de clarté du site avec un trop grand mélange des types de projets (innovant, microcrédit) qui ne facilite pas la mise en relation ; soutien industriel réel (par exemple au Medef et Télé média communication), mais modeste.
Une réelle attente
D’ores et déjà, et a fortiori lorsque ces problèmes seront résolus, le produit Marcottage répond à une réelle attente quand on sait que le concours D‑Made de la Banque mondiale pour la création d’entreprises en Afrique a recueilli plus de 500 projets dont près de 90 % sont restés dans les placards et ne sont pas portés à la connaissance des investisseurs ou que les Africains échangent beaucoup d’expériences au sein d’une même famille mais peu entre les ethnies si bien qu’un projet réussi dans un pays se transmet peu dans un autre.
A.D.
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Un potentiel pour la planète
L’Afrique reste le continent globalement le plus pauvre de la planète et le plus à l’écart des développements technologiques. La misère, la famine, les maladies, les guerres sont très présentes, plus qu’ailleurs. Des rapports font même état de dégradations de situations. Pourtant les raisons d’espérer ne manquent pas. Le formidable essor des technologies de l’information et de communication touche l’Afrique comme le reste du monde avec un décalage dans le temps de moins en moins perceptible. Le savoir, l’information sont distribués en Afrique, ou depuis et vers l’Afrique, au même rythme qu’ailleurs. Les conditions de travail et de vie vont évoluer rapidement dès que la production et la distribution de l’électricité et de l’énergie seront plus larges, plus régulières.
Une terre d’accueil et de grands travaux
Le potentiel de l’Afrique à une époque de rareté en ressources minérales et naturelles intéresse la planète. Et plus conjoncturellement, alors que la dépression gagne, que la crise financière mondiale annonce la crise économique, comment ne pas penser à l’Afrique comme terre d’accueil et des grands travaux du » New Deal 2008 et + » ?