Témoignages sur l’action de X‑Propriété intellectuelle
Une mission de sensibilisation
L’objet du groupe X‑Propriété intellectuelle est de renouveler les usages de la propriété intellectuelle. Il a été créé au moment des débats sur la loi Hadopi et de la décision du candidat Barack Obama de placer son site de campagne sous creative commons, un régime de droits d’auteur alternatif au traditionnel copyright.
Le sigle X‑PI évoque également « X‑Propriété immatérielle « , « X‑Pour l’Innovation » ou encore « X‑Personne Internet ». Le groupe s’est donné pour mission la sensibilisation de la communauté polytechnicienne aux enjeux et problématiques de la propriété intellectuelle : convergence entre la propriété industrielle et la propriété littéraire et artistique, confirmation de l’innovation comme levier de compétitivité durable, mutualisation des connaissances et des savoirs, revalorisation des actifs intangibles des entreprises, soutien des sources créatives, etc.
Tru Dô-Khac (79)
Un vecteur d’innovation
Aujourd’hui vice-président d’une société de valorisation des innovations techniques, Winnove, j’ai constaté, avec Canal Plus, lors de l’avènement de la télévision numérique, ou avec Thomson, en accompagnant les studios, combien la propriété intellectuelle est un levier fondamental pour de nombreuses activités (droits d’auteur pour les contenus, droits des brevets pour les technologies).
La propriété intellectuelle oblige en effet, quels que soient la taille et le secteur, public ou privé, à se poser les questions du long terme et à intégrer le retour sur investissement dès les phases de conception et de faisabilité des projets d’innovation. Elle permet aussi d’aborder tous les partenaires en apportant des éléments et réflexions tangibles.
J’ai aussi découvert avec une filiale d’Areva comment la propriété intellectuelle donne l’occasion de redéfinir ou de conforter des stratégies de recherche et développement et d’innovation dans des industries en transformation. Les changements de la carte énergétique sur l’ensemble de la chaîne depuis la génération jusqu’à la consommation, avec notamment les smartgrids, créent une multitude de situations nouvelles et d’opportunités qu’une vision de la propriété intellectuelle bien ciblée permet d’éclairer et de souligner au regard d’une stratégie d’entreprise donnée.
Toutes ces expériences passionnantes m’ont donné envie de m’investir dans la création et le développement d’X-PI.
Pierre Ollivier (78)
Reconnaître la valeur de l’action publique
Directrice générale adjointe de l’Agence du patrimoine immatériel de l’État (APIE), je mesure à quel point penser « propriété intellectuelle » n’a de véritable sens que si le droit est au service d’une stratégie. C’est là que se situe le principal défi dans un environnement mouvant où l’essor du numérique change profondément la donne. Dans le secteur public, comme dans la sphère privée, il ne suffit pas de connaître le vocabulaire, il faut savoir le transformer en opportunités favorables.
Or, la sensibilité de l’encadrement à cette dimension de la gestion publique est encore insuffisante. Je suis convaincue que développer les « bons réflexes » peut concourir de façon très positive à l’efficacité de l’action publique. L’enjeu est à la fois de reconnaître la valeur créée par l’Administration et avec elle les savoir faire de ses personnels, et de donner du sens et de la lisibilité à l’action publique, sans oublier la protection des actifs susceptibles d’appropriations abusives.
Ainsi, la modernisation de la sphère publique passe aussi par le développement de véritables stratégies de marque. Et bien entendu, la valorisation de leur propriété intellectuelle est une source potentielle de revenus complémentaires pour les administrations.