Pour un avenir urbain neutre en carbone !
Tractebel contribue au quotidien à la réalisation de projets ambitieux, répondant à de nouvelles exigences (bas carbone, résilience et durabilité) tout en valorisant leur utilité sociale. Filiale d’ENGIE, ses équipes œuvrent activement à l’ambition net zéro carbone du groupe. Rencontre avec Charles-Edouard Delpierre, directeur général Urban au sein de Tractebel.
Quel est votre cœur de métier ?
Tractebel, filiale d’ENGIE, est une entreprise de conseil, ingénierie et gestion de projets complexes, intervenant dans le nucléaire, l’eau, l’énergie et « l’urban » (bâtiments, transports et territoires). Concrètement, nous accompagnons nos clients dans la conception et la réalisation de grands projets. Nous partons d’une feuille blanche et réalisons les études stratégiques et master plans, avant de passer à la conception, aux études détaillées, puis au suivi de chantier et au démarrage de l’exploitation. Pour cela, nous nous appuyons sur nos ingénieurs et experts de haut niveau dans les domaines de la géologie, de la géotechnique, du génie civil, de la ventilation, de la sécurité et de l’environnement. Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir parmi nous plus de 5 000 ingénieurs travaillant sur les cinq continents. Nous sommes également reconnus pour concevoir des solutions neutres en carbone. D’ailleurs, il s’agit d’un leitmotiv, au cœur de nos projets.
Avez-vous des exemples concrets de projets à nous donner ?
Nous avons étudié plus de 700 barrages et plus de 50 centrales nucléaires et nous avons la particularité d’intervenir sur les plus grands chantiers d’infrastructures.
Nous pouvons citer les chantiers d’EPR pour lesquels nous sommes très actifs, notamment le projet d’EPR actuel d’Hinkley Point C au sein du groupement ICOS, et le Grand Paris Express en Île-de-France, la ligne 16 en particulier, avec la société Egis.
Par ailleurs, nous sommes aussi très présents dans le domaine de l’eau, où les enjeux de gestion de la ressource en eau, de conciliation des différents usages et de sûreté des ouvrages demeurent au cœur des projets hydroélectriques. Par exemple, nous avons le projet d’aménagement à buts multiples de Pwalugu sur la Volta Blanche au Ghana, qui combine hydroélectricité, irrigation et protection contre les crues, illustrant bien ces enjeux. En France, nous intervenons généralement sur des projets de réhabilitation, d’optimisation de la production ou d’amélioration de la sécurité d’ouvrages existants, comme la réhabilitation des barrages de Bimont situé à Aix-en-Provence, d’Oredon dans les Pyrénées et de Génissiat sur le Rhône.
Nous sommes également très présents à Monaco, un contexte urbain et géotechnique complexe, avec par exemple l’extension en mer pour le compte de la SAM des Aménagements du Portier et la SAM des Superstructures du Portier. Notre mission comprend les études d’impact environnemental et la maîtrise d’œuvre des fondations, structures et super-structures, le tout dans un contexte de fortes contraintes sismiques.
Hors Europe, Tractebel a accompagné la ville de Springfield en Australie afin qu’elle devienne « net-zero emissions » d’ici 2038. Parmi les solutions techniques envisagées figurent un réseau de froid urbain, la production locale et renouvelable d’électricité et sa valorisation pour la recharge de véhicules électriques et hydrogènes.
Tous ces exemples soulignent notre capacité à travailler non seulement en partenariat avec les maîtrises d’ouvrage publiques, étatiques et décentralisées, mais aussi avec les entreprises de construction, d’exploitation, et d’autres maîtres d’œuvre (architectes, urbanistes et bureaux d’études).
Vous avez cité différents exemples d’infrastructure urbaine comme le projet du Grand Paris, quelle est votre vision de la transition énergétique à l’échelle urbaine ?
Suite à la crise sanitaire, nous avons une double conviction : la nécessité de maintenir et renforcer le lien social et humain, et le besoin d’un lien plus équilibré entre la nature et la ville.
Ainsi les projets devront encore plus être conçus avec et au service des personnes et de la planète tout en continuant de s’appuyer sur les différentes formes de partenariats entre le public et le privé (PPP), concept des « 5P ». Ces nouvelles formes de gouvernance émergent, et sont au cœur de la vision de sortie de crise de nos équipes. De surcroît, pour mettre en œuvre cette vision et au-delà de notre raison d’être de concevoir un avenir neutre en carbone, notre groupe travaille sur trois axes techniques majeurs :
- l’écoconception, notamment des ouvrages, structures et fondations : « moins de matière, plus de matière grise » ;
- l’analyse des bétons et les préconisations techniques en matière de bétons dits bas carbone, en tout cas dont le bilan carbone dans son ensemble permet de diminuer les émissions de CO2 ;
- les approches intégrées et tenant compte du cycle de vie de la matière, depuis la programmation, la préconception, le prédimensionnement, jusqu’à la construction, l’exploitation et les futures reprogrammations. Écoconcevoir des projets évolutifs, réutiliser la matière, recycler des matériaux.
Justement, comment accompagnez-vous les territoires vers cette transition bas carbone ?
Au-delà de la filière construction (entreprises de construction, architectes, autres bureaux d’études), nous travaillons avec les acteurs publics territoriaux. Nous savons que les villes concentrent 50 % de la population mondiale, 75 % de l’énergie consommée et 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Et l’urbanisation devrait poursuivre son accélération. Afin d’étudier ces phénomènes et leurs conséquences, à la demande d’ENGIE, nous avons réalisé une étude de prospective urbaine. En définissant des tendances globales et une typologie de villes, cette étude « Cities 2030 » doit permettre aux décideurs territoriaux de se projeter dans l’avenir en anticipant les multiples défis des villes de demain, en particulier la contrainte climatique.
En complément de cette étude, l’outil « 360° CITY SCAN » permet de cartographier la performance globale d’une ville ou d’un territoire en termes d’infrastructures et d’efficacité des services, et donc de définir ses domaines potentiels de développement pour évoluer vers une « ville équilibrée ». Cet outil de diagnostic à 360° a déjà été utilisé par une soixantaine de villes dans le monde, et de toutes tailles ; dont Chambourcy, Caux Vallée de Seine et Angers en France. Utilisé à Angers, à l’échelle métropolitaine, cet outil a servi de support pour concevoir le projet inédit de « territoire intelligent ».