Trois réformes pour rendre compréhensible hors de France le cursus polytechnicien et y attirer d’excellents étudiants de tous pays
La formation polytechnicienne, ainsi d’ailleurs que celle assurée par les autres grandes écoles d’ingénieurs françaises, se trouve en ce début du XXIe siècle dans une situation paradoxale :
• la filière des classes préparatoires et des écoles d’ingénieurs n’est pas touchée par la désaffection croissante pour les études scientifiques que connaissent actuellement les pays occidentaux (dont la France) ; cet état de fait a permis à l’X, et plus généralement aux meilleures écoles d’ingénieurs françaises, de maintenir un niveau de recrutement exceptionnellement élevé,
• l’X et la plupart de ces écoles ont déjà mis en œuvre des programmes de rénovation de leur enseignement qui correspondent assez bien aux recommandations des études internationales les plus récentes sur la formation idéale d’ingénieurs répondant aux besoins des futures décennies, mais simultanément le maintien de certaines spécificités (qu’elles soient réelles ou résultent simplement d’une présentation traditionnelle dépassée) nuit gravement à l’intelligibilité et à l’attractivité hors de France de ces formations, et donc au recrutement d’étudiants étrangers d’excellent niveau (en particulier dans les pays développés). Force est de constater que ParisTech, qui établit une coopération entre écoles d’ingénieurs françaises sans imposer à chacune d’entre elles de se réformer, rend plus visibles les établissements participants dans certains pays-cibles, mais n’améliore pas la lisibilité des parcours correspondants.
Le présent article propose trois mesures qui devraient permettre de porter remède à cette déficience d’image hors de France. Il décrit ce que pourrait être une « Université polytechnique Poincaré » issue de l’École polytechnique et capable de rivaliser avec les meilleures institutions étrangères, que ce soit seule ou dans le cadre de ParisTech.
La formation des ingénieurs français vue par des étrangers : « Ils sont fous ces Gaulois ! »
Lequel d’entre nous, prié par des collègues étrangers d’expliquer le cursus universitaire l’ayant conduit à son diplôme d’ingénieur, ne s’est pas au moins une fois lancé dans des explications qui se sont vite révélées laborieuses pour essayer de faire comprendre à ses interlocuteurs qu’il n’avait jamais mis les pieds dans une université, mais que sa formation après la fin de ses études secondaires avait commencé par deux ou trois années de lycée supplémentaires, qu’il avait ensuite pu rentrer après un concours très difficile dans la meilleure école d’ingénieurs de France, qu’après avoir obtenu le diplôme de cette dernière, il avait suivi pendant deux ans une formation spécialisée correspondant à son futur métier et dispensée par une autre école d’ingénieurs, généralement considérée comme étant d’un niveau inférieur, et où il aurait pu entrer directement sans grande difficulté quelques années plus tôt ?
Si la conversation se prolonge, il sera bien difficile de justifier le fait qu’après la fermeture des dernières mines de fer et de charbon françaises, après l’absorption de l’industrie de l’aluminium et de la sidérurgie nationales par des groupes étrangers, alors qu’inversement un grand équipementier français de télécommunications vient de racheter son principal concurrent américain, que des techniques originaires de France telles que la commutation numérique et le GSM se sont imposées dans le monde entier, il soit toujours fortement recommandé à un élève de l’X doué et soucieux d’accéder aux plus hautes responsabilités professionnelles de terminer ses études d’ingénieur par deux ans à l’École des mines plutôt qu’à l’École des télécommunications !
Évolution mondiale des normes universitaires : le système LMD
Actuellement, le monde entier (y compris les universités françaises) achève la mise en place d’une normalisation universelle dite LMD (licence, master, doctorat) en structurant l’ensemble des cursus universitaires (dont les formations d’ingénieurs) en trois cycles menant en trois ans à la licence (bachelor), en cinq ans au master et en huit ans au doctorat (PhD).
Les Français doivent bien comprendre que, vis-à-vis de cette norme mondiale, dire hors de France que l’on est ingénieur diplômé de telle ou telle école française ne fournit plus qu’une information très insuffisante sur la nature et le niveau du cursus correspondant, d’autant plus que bien souvent le contenu réel de l’enseignement dispensé par certaines écoles ne correspond pas à leur nom historique.
Pour faire reconnaître à l’étranger la valeur d’une formation française, il est maintenant indispensable de fournir trois éléments :
• le grade universitaire (licence, master ou doctorat),
• la spécialité (génie civil, ingénierie électrique, ingénierie aéronautique, etc.),
• le nom de l’établissement d’enseignement supérieur ayant délivré le diplôme.
Conséquences du caractère inintelligible du cursus polytechnicien pour des étrangers
Cette absence d’image compréhensible à l’étranger a mis l’X, ainsi que les autres grandes écoles d’ingénieurs françaises dans une posture défensive, où elles se contentent de revendiquer pour leur diplôme de fin d’études un banal statut international de master1. En l’absence de réforme, il sera bien difficile de décider des étudiants de pays développés à se lancer dans un cursus long et réputé (à juste titre) difficile, et dont le diplôme final paraît aussi quelconque.
En supposant qu’un étudiant étranger souhaite malgré tout entreprendre un tel cursus, mais soit rebuté par la réputation de spécificité et de climat extrêmement compétitif des classes préparatoires françaises (par ailleurs toutes francophones !), la seule proposition qui peut lui être faite est de commencer un 1er cycle scientifique dans une université de bon niveau, puis de tenter quelques années plus tard d’entrer dans une grande école d’ingénieurs française. Il y a de fortes chances qu’à cette époque il ne comprenne plus trop l’intérêt de cette démarche, et qu’il continue ses études dans l’université où il les a commencées, surtout si elle décerne des diplômes connus et appréciés.
Valeur intrinsèque de la formation d’ingénieurs « à la française »
Cet état de fait est d’autant plus regrettable que, si on analyse les travaux effectués au niveau international pour définir la formation idéale de l’ingénieur répondant aux besoins attendus au XXIe siècle2, on constate que l’X et nos grandes écoles d’ingénieurs ont déjà intégré dans leurs programmes la plupart des recommandations proposées par ces études :
• acquisition d’une solide base scientifique pluridisciplinaire, afin que l’enseignement du métier d’ingénieur ne se limite pas à l’apprentissage de « règles de cuisine »,
• acquisition de compétences hors du domaine technique (gestion,communication, direction d’équipes, etc.),
• formation effectuée partiellement sous forme de stages et de participation à des projets industriels,
• sensibilisation à la mondialisation impliquant la pratique d’au moins une langue étrangère (ce dernier objectif ayant été jusqu’à maintenant ignoré par les formations d’ingénieurs anglosaxonnes).
D’autre part, la filière française classes préparatoires + écoles d’ingénieurs a jusqu’à maintenant échappé à la désaffection générale pour les études scientifiques que connaissent actuellement les pays occidentaux, ce qui a assuré le maintien d’un niveau exceptionnellement élevé des élèves admis dans les écoles les plus recherchées.
Il est donc désolant de constater la difficulté que rencontrent, face à la concurrence des grandes universités anglo-saxonnes, l’X et les autres écoles d’ingénieurs françaises pour recruter d’excellents élèves étrangers (cette difficulté étant mise en évidence par la très faible proportion d’étudiants venant de pays développés).
Un produit de qualité (la formation d’ingénieurs « à la française ») n’ayant pas généré une grande attractivité internationale : à l’évidence la promotion du produit n’a pas su être convaincante.
Réformes proposées
Il nous semble que quelques réformes pourraient contribuer à corriger cette situation.
Elles découlent d’idées très simples :
• de la même manière que le recrutement d’élèves provenant de quartiers défavorisés passe par la création de classes préparatoires dans les lycées de ces quartiers, le recrutement d’étrangers passe par la création de sections équivalentes aux classes préparatoires dans les pays-cibles,
• toute offre de formation proposée à des étrangers doit s’inscrire dans le schéma LMD,
•pour attirer d’excellents étudiants, qui sont souvent courtisés par des universités étrangères réputées, il est nécessaire de montrer que la formation française proposée offre des avantages distinctifs, qui doivent être exprimés en utilisant le langage LMD.
Les trois mesures proposées sont les suivantes :
1 - Donner à des classes préparatoires rénovées établies essentiellement à l’étranger un statut de 1er cycle universitaire d’excellence délivrant en 3 ans une double licence de mathématiques et de physique.
2 - Donner au cycle polytechnicien un statut de 2e cycle universitaire délivrant un double master :
– master de sciences et de direction technologique,
– master d’ingénierie spécialisée (la mise en place rapide par l’X d’un large éventail de masters spécialisés impliquant vraisemblablement l’intégration de certaines écoles d’application existantes).
3 - À l’international :
– insister sur la conformité de ce cursus avec le schéma LMD,
– promouvoir le fait qu’il permet l’obtention de 2 licences et 2 masters,
– mettre en avant l’originalité, l’intérêt et le niveau exceptionnel du master de sciences et de direction technologique de l’X.
Ces trois mesures permettraient de promouvoir sans complexe un établissement d’enseignement supérieur d’élite, dont les caractéristiques s’inscriraient parfaitement dans les normes LMD.
Projetons-nous quelques années après la mise en place de ces trois mesures, et imaginons la présentation d’une École polytechnique devenue l’Université polytechnique Poincaré, qui pourrait exercer un effet d’entraînement sur l’ensemble des formations scientifiques françaises.
L’Université polytechnique Poincaré (Poincaré Paris University)
Cette Université inclut 3 établissements, chacun d’entre eux correspondant à un cycle universitaire :
• 1er cycle : l’École préparatoire Cauchy (Cauchy Undergraduate College),
• 2e cycle : l’École polytechnique Schlumberger (Schlumberger Graduate College),
• 3e cycle : l’École doctorale Becquerel (Becquerel Doctoral College)3.
L’École préparatoire Cauchy (Cauchy Undergraduate College)
L’École préparatoire Cauchy recrute sur dossier dans le monde entier des élèves venant d’obtenir leur diplôme de fin d’études secondaires. Sur le plan géographique, elle est répartie entre quelques grandes villes étrangères et éventuellement françaises.
Elle prépare ses étudiants à l’obtention en trois ans d’une double licence de mathématiques et de physique (Bachelor of Science ‑BS- in Mathematics, et BS in Physics). À la fin de ce 1er cycle, les étudiants peuvent chercher à entrer dans différents établissements, suivant les règles d’admission propres à chacun d’entre eux (concours, sélection sur dossiers,…) :
• l’École polytechnique Schlumberger,
• l’École centrale Bouygues, 2e cycle de l’Université centrale Eiffel, qui aura vraisemblablement été constituée sur le modèle de l’Université Poincaré par un ensemble d’écoles d’ingénieurs rassemblées autour des Écoles centrales et de Supélec,
• une grande école d’ingénieurs française qui n’aurait été intégrée dans aucune des deux universités Poincaré et Eiffel,
• le 2e cycle (master) d’une université française ou étrangère.
L’enseignement est dispensé en français dans les villes françaises ou étrangères de tradition francophone, en anglais dans les autres villes étrangères. L’étude de l’autre langue est obligatoire, celle d’une troisième langue facultative.
Les étudiants bénéficient également d’un enseignement culturel, artistique et de séances d’éducation physique obligatoire.
Dans chaque pays étranger où l’École préparatoire Cauchy est implantée, son responsable doit localiser les meilleures sections scientifiques de l’enseignement secondaire local, et y assurer la promotion de son établissement auprès des élèves devant choisir l’université dans laquelle ils vont commencer leurs études supérieures.
Les élèves qui proviennent de Terminale S de lycées français entrent directement en 2e année de l’École préparatoire Cauchy, leur terminale ayant un niveau comparable à celui de la 1re année de la plupart des universités scientifiques étrangères.
Dans certains pays (en particulier anglo-saxons), on pourra chercher à recruter les titulaires du baccalauréat international (International baccalaureate) de plus en plus souvent préféré par les très bons élèves à des diplômes nationaux de fin d’études secondaires de niveau médiocre.
L’École polytechnique Schlumberger (Schlumberger Graduate College)
L’École polytechnique Schlumberger recrute sur concours des élèves qui proviennent :
• de l’École préparatoire Cauchy (qui assure une préparation optimale au concours),
• de classes préparatoires scientifiques françaises (Math Spé),
• d’universités françaises et étrangères (dont l’Université centrale Eiffel – si elle existe).
Elle prépare ses étudiants à l’obtention en quatre ans d’un double master :
• un master de sciences et de direction technologique (Master of Science and Technology Administration, dit MSTA),
• un master spécialisé.
Le master de sciences et de direction technologique (Master of Science and Technology Administration, dit MSTA) est un programme destiné à apporter une formation d’un niveau exceptionnel aux futurs responsables d’activités technologiques, qu’ils se destinent à l’entreprise, l’administration, ou à la recherche et à l’enseignement. Il est basé sur les deux considérations suivantes :
• les développements technologiques les plus innovants sont souvent ceux qui mettent en œuvre plusieurs disciplines ; il est donc important que des ingénieurs ou responsables de haut niveau soient capables de comprendre rapidement des domaines qui ne correspondent pas exactement à leur formation initiale, afin d’éviter d’être surpris lors de modifications de frontières entre technologies (comme ont pu l’être il y a quelques années les ingénieurs de l’automobile lors de l’intrusion de l’électronique dans leurs produits) ; bien au contraire, ces ingénieurs ou responsables doivent être capables de tirer parti des opportunités offertes par ces bouleversements,
• qu’ils travaillent en entreprise, dans l’administration, dans la recherche et l’enseignement, des ingénieurs de haut niveau se voient rapidement confier des responsabilités de direction de projets, de services, de départements, d’entreprises auxquelles les formations purement scientifiques classiques telles que les masters scientifiques ou technologiques, qu’ils soient français ou anglo-saxons, ne préparent pas.
Le master de sciences et de direction technologique de l’École polytechnique Schlumberger est un programme de très grande ambition, qui inclut un tronc commun et trois options :
TRONC COMMUN
• mathématiques, mécanique théorique, physique, chimie et informatique utilisées dans les principales disciplines appliquées enseignées,
• principes généraux de comptabilité et de gestion financière,
• comportements humains, dynamique de groupe, éthique,
• formation littéraire (français + anglais + 3e langue) et artistique, incluant de nombreux exercices d’expression écrite et orale,
• activités sportives mettant l’accent sur les sports collectifs et ceux demandant une certaine prise de risques physiques (ski, parachutisme, équitation,…).
option 1 – mention entreprise
• principes et méthodes d’analyse stratégique,
• techniques de marketing et de vente en France et hors de France de produits et services de haute technologie,
• notions de droit des sociétés et de droit du travail.
option 2 – mention administration
• rôle et organisation des administrations française et européenne dans le domaine technologique,
• aperçu de la situation dans quelques grands pays non-européens,
• techniques budgétaires administratives,
• notions de droit administratif français et européen.
option 3 – mention enseignement et recherche
• sciences et techniques de l’éducation,
• étude comparée des systèmes d’éducation et de recherche français, européens et des principaux pays non-européens.
Le master spécialisé
Les étudiants de l’École polytechnique Schlumberger doivent également obtenir un master spécialisé dans l’une des disciplines suivantes (liste non exhaustive) :
• architecture, génie civil, urbanisme et environnement,
• énergie et matières premières,
• construction mécanique, navale et aéronautique
• électricité, électronique et automatismes,
• informatique et systèmes de communication,
• biologie,
• économie.
Grâce à des programmes d’échanges, il leur est également possible d’obtenir leur master spécialisé dans d’autres établissements d’enseignement supérieur français ou étrangers agréés par l’École.
À l’issue de leur 4e année d’études, les étudiants obtiennent un diplôme d’ingénieur de l’École polytechnique Schlumberger (le terme ingénieur n’étant pas traduit en anglais, pour éviter l’emploi du mot » engineer ») ; le libellé bilingue du diplôme précise qu’ils ont obtenu 2 masters :
• un master de sciences et de direction technologique (qui mentionne l’option : entreprise, administration ou enseignement et recherche),
• un master spécialisé (qui peut être décerné par un autre établissement d’enseignement supérieur agréé par l’X).
L’École doctorale Becquerel (Becquerel Doctoral College)
L’École doctorale Becquerel recrute des étudiants ayant terminé leur 2e cycle universitaire à l’École polytechnique Schlumberger ou dans d’autres établissements d’enseignement supérieur (français ou étrangers).
En principe, elle leur propose des sujets de thèses correspondant aux matières enseignées en 1er et 2e cycle par l’Université polytechnique Poincaré.
Tous les enseignants-chercheurs travaillant à l’École doctorale Becquerel doivent publier leurs travaux en mentionnant leur appartenance à l’Université Polytechnique Poincaré.
Les professeurs enseignant à temps complet à l’École polytechnique Schlumberger doivent effectuer leurs travaux de recherche à l’École doctorale Becquerel.
Proposition de réforme du recrutement des corps de l’État
Il serait dommage de ne pas profiter de la mise en place des réformes proposées pour corriger certains défauts du système actuel de recrutement des corps de l’État, qui est effectué sur des critères de classement à l’issue des années d’enseignement généraliste (non appliqué) de l’X.
Ce système de sélection présente plusieurs inconvénients :
• il ne tient pas compte des capacités des élèves dans le domaine des études appliquées correspondant à leur futur métier,
• il ne les incite pas à fournir d’efforts très importants en école d’application, puisqu’ils auront de toute façon assuré leur position de membre du corps avant l’entrée dans cette école,
• l’aspect « vocation » est souvent absent du choix du corps, très largement déterminé par la volonté de rejoindre le corps le plus prestigieux possible (d’où par exemple des élèves ayant rêvé de devenir ingénieur des Ponts et Chaussées… et exerçant finalement le métier assez différent d’ingénieur des Télécommunications),
• chaque corps « reçoit » chaque année de nouveaux membres dont l’inadaptation à leur future activité aurait pu être très facilement détectée par quelques entretiens d’embauche…
Il est donc proposé que les corps recrutent leurs nouveaux membres à l’issue de leurs quatre années d’études à l’École polytechnique Schlumberger, en tenant compte des résultats obtenus par les étudiants dans deux masters :
• le master de sciences et de direction technologique – mention administration,
• le (ou les) master(s) spécialisé(s) correspondant aux besoins du corps.
Chaque corps choisit son mode de recrutement :
• recrutement basé sur les seuls résultats scolaires,
• résultats scolaires pondérés par le résultat d’entretien(s),
• concours ou processus spécifique.
On supposera que le corps des Mines continue à jouer, au-delà de ses attributions statutaires au ministère de l’Industrie, un rôle de vivier de futurs dirigeants de l’administration et des entreprises (et parfois de politiciens !). Dans ce cas, sa dénomination actuelle est inadaptée à une bonne visibilité internationale de ses responsabilités réelles. Il pourrait par exemple affirmer urbi et orbi ses ambitions en devenant le corps de la gouvernance technologique. Il pourrait par ailleurs continuer à pratiquer un recrutement aussi sélectif qu’aujourd’hui, mais plus diversifié en admettant des élèves qui cumulent d’excellents résultats dans le master de sciences et de direction technologique et dans un master spécialisé correspondant à une discipline dont le corps estime avoir besoin.
Mise en œuvre
Le principal obstacle à la mise en œuvre des réformes proposées viendra du fait que les entités concernées dépendent de différents ministères :
• Éducation nationale pour les classes préparatoires,
• Défense pour l’X,
• divers ministères de tutelle pour les écoles d’application.
Ce n’est donc qu’à la condition d’être reconnues par un futur gouvernement comme un grand projet national prioritaire, capable d’exercer un effet d’entraînement sur l’ensemble de l’enseignement supérieur scientifique français, que de telles réformes pourront être menées à bien.