Un accompagnement à la croisée de l’énergéticien et du bureau d’études
La place des énergies renouvelables dans la décarbonation du mix énergétique français est aujourd’hui une évidence. Alors que la France doit accélérer leur déploiement, de plus en plus de collectivités et d’industriels développent leur projet d’autoproduction. LER les accompagne dans cette démarche et les aide à sécuriser toutes les étapes de ces projets générateurs de valeur. Le point avec Benoît Vantourout, président de LER.
Avec l’accélération du dérèglement climatique et de la transition énergétique, les énergies renouvelables ont un rôle stratégique à jouer. Qu’observez-vous ?
J’évolue dans le monde des énergies renouvelables depuis près de 25 ans. J’ai participé aux premiers développements de parcs éoliens et, actuellement, je travaille sur les usines de production d’hydrogène qui vont voir le jour dans les prochaines années. Si le démarrage a été assez lent en France en matière de déploiement des énergies renouvelables, il y a maintenant une réelle volonté d’avancer plus vite sur ce sujet. Cette motivation est partagée aussi bien par les industriels que l’opinion publique. La récente crise énergétique et la flambée des prix poussent les industriels, mais aussi des particuliers, à chercher des solutions plus compétitives et se tournent ainsi de plus en plus vers des solutions d’autoproduction. Toutefois, cela implique une démarche de conduite du changement et des efforts de vulgarisation, car le monde industriel classique n’a pas l’habitude d’autoproduire son électricité et ne dispose pas forcément de l’expérience et des compétences pour trouver des solutions alternatives à l’achat d’électricité.
Dans ce cadre, quel est votre positionnement et quelles sont vos principales expertises ?
Ma mission est d’accompagner les industriels dans la création de projets qui leur permettra de générer de la valeur. À partir de la stratégie élaborée et définie par une entreprise, voire une collectivité locale, j’interviens pour développer le projet et le mener à terme. Dans cette démarche, je couvre toute la chaîne de valeur : le développement des projets qui inclut toutes les études notamment environnementales, la préparation des dossiers d’autorisation, le permis de construire… ; la dimension économique avec le volet de consultation des entreprises spécialisées… ; le montage du projet ; la réalisation et la mise en exécution du projet ; le suivi de la construction ; le conseil…
Mon cœur de clientèle historique est les industriels de taille significative qui portent des projets de plusieurs millions d’euros. De plus en plus, aujourd’hui, je suis aussi sollicité sur des projets de plus petite taille.
Entreprise à taille humaine, nous avons une organisation très flexible et réactive qui nous permet de nous adapter aux besoins des clients. Sur ce marché de niche, où les grands acteurs français et étrangers vont pouvoir faire des propositions directement aux industriels, nous allons avoir une approche différente avec une phase de consultation en amont plus poussée qui permet de définir plus finement le projet, d’identifier le mode d’intervention et de collaboration le plus pertinent, mais aussi le montage financier le plus performant.
Justement, comment adaptez-vous votre mode d’intervention à la spécificité de chaque projet ?
Par définition, chaque projet est unique. Il s’agit, en effet, d’adapter la production électrique au regard de la taille et du dimensionnement des installations, des consommations visées, de l’activité de l’industriel… Il faut également prendre en compte leurs enjeux sur le plan économique et s’aligner sur leur stratégie d’investissement, ainsi que sur leur politique en interne (autoproduction, tiers investisseurs…). Enfin, il faut analyser la situation actuelle : la typologie de contrat, le fournisseur d’énergie… Cette approche sur-mesure nous permet aujourd’hui de nous positionner sur de plus petits projets.
Aujourd’hui, quelles sont les énergies renouvelables les plus plébiscitées ?
L’énergie renouvelable la plus économique, à l’heure actuelle, en France et plus particulièrement dans le Nord de la France, est l’éolien. Toutefois, à cause des problématiques d’acceptabilité, l’éolien est très peu considéré par les industriels et les collectivités locales.
À l’inverse, la demande pour le solaire photovoltaïque connaît une hausse significative. Il s’agit essentiellement de projets de toiture solaire et d’installations solaires sur des friches industrielles. En parallèle, il y a un fort intérêt pour l’hydrogène. Toutefois, il y a un manque de visibilité autour de cette filière encore naissante notamment sur le plan économique.
Enfin, on assiste aussi au développement des batteries qui, quand elles sont connectées aux réseaux électriques, permettent de stocker de l’électricité. Ces systèmes sont très intéressants, car ils permettent d’intégrer de plus en plus d’énergies renouvelables sur les réseaux.
Des exemples de projets à nous partager ?
J’ai travaillé sur plusieurs projets d’éoliennes offshore, notamment à Dunkerque et Cherbourg ; sur deux grandes usines de production d’hydrogène, à Saint-Jean-de-Folville et près de Dunkerque. Actuellement, je suis mobilisé sur un réseau de batteries pour un industriel de taille significative. L’objectif de cette installation est de pouvoir stocker l’électricité quand il y a une baisse de la demande, afin de la restituer quand il y a une hausse.
Dans le déploiement et le développement de ces projets, quels sont les freins qui persistent ?
J’en vois principalement deux. Le premier concerne la lenteur et la complexité administratives. Il y a, à mon sens, un réel effort de simplification à mener. Pour des autorisations d’exploitation, des permis de construire et les recours qui peuvent intervenir, la moyenne des délais d’instruction est comprise entre six et sept ans, et peut aller jusqu’à dix ans pour des projets éoliens !
Le second enjeu a trait à la conduite du changement et l’acculturation des industriels aux énergies renouvelables qui, encore aujourd’hui, ne les connaissent pas suffisamment. Ces derniers doivent aussi se défaire des schémas traditionnels afin d’adopter une nouvelle posture. En effet, grâce à des projets d’autoproduction, ils seront en mesure d’avoir une meilleure maîtrise du prix de leur électricité.
Enfin, le dernier enjeu est celui de l’acceptabilité des projets. Malgré leur intérêt avéré sur le plan économique et environnemental, les projets d’énergies renouvelables restent avant tout considérés comme des sujets politiques.
Et pour conclure ?
Il y a encore beaucoup à faire pour faire avancer ces différentes énergies renouvelables et construire un mix énergétique robuste et décarboné. Et dans ce contexte, nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice en accompagnant les industriels et les collectivités dans la réussite de leurs projets.