Un accompagnement global et clé-en-main pour décarboner les bâtiments
Alors que le pays vise la neutralité carbone, il est aujourd’hui urgent d’accélérer la décarbonation du parc existant. Thomas Mainguy Sourdin (X17), directeur au sein du cabinet Act4Transition, une filiale d’Enerlis, nous en dit plus dans cette interview et nous explique comment son entreprise peut accompagner le secteur de l’immobilier dans la réussite de leurs projets et démarches de décarbonation.
Enerlis est un opérateur global de la transition énergétique. Qu’est-ce que ce positionnement implique en termes de savoir-faire et de périmètre d’action ?
Grâce à ses savoir-faire, Enerlis couvre tous les maillons de la chaîne de valeur des projets en matière de transition énergétique : le conseil dans la stratégie climat et énergie, la réalisation d’audit, la réalisation des travaux, l’exploitation et la maintenance des installations, ainsi que le financement.
Avec ce positionnement global, notre ambition est de contribuer à faciliter la décarbonation et la réduction des consommations d’énergie de nos clients. Nous accompagnons la plupart des secteurs d’activité dans cette démarche : le résidentiel, le tertiaire, les industriels, les collectivités ou encore le secteur agricole. Dans ce cadre, notre action s’articule autour de trois axes importants : les travaux de performance énergétique, les ENR, avec un focus sur le solaire, et la mobilité durable et les sujets de bornes de recharge, de production et de distribution d’hydrogène. Et pour ce faire, Enerlis s’appuie sur une équipe de 180 personnes réparties dans une dizaine d’agences en France, en Suisse et au Maroc.
En octobre 2022, Enerlis s’est doté d’un cabinet de conseil dédié à la question climatique : Act4Transition. Pouvez-vous nous en dire plus son positionnement ?
Le cabinet Act4Transition est composé de cinq consultants qui réalisent différentes missions de conseil et d’accompagnement principalement auprès des directions générales et RSE dans le cadre de leur stratégie climat. Nous intervenons essentiellement sur 3 enjeux : les bilans carbone, les plans de décarbonation et leur mise en œuvre opérationnelle.
Au-delà des recommandations stratégiques, nous leur proposons un véritable accompagnement et suivi des actions : accompagnement du changement, mise en place des travaux, sensibilisation et formation des collaborateurs…
Récemment, notre cabinet fait partie des acteurs sélectionnés par Bpifrance dans le cadre de l’initiative « Diag Décarbon’Action ». Dans ce cadre, nous accompagnons des entreprises françaises dans leur transition énergétique et écologique au travers de la réalisation de leur stratégie climat, un dispositif qui doit leur permettre de mesurer leurs émissions de gaz à effet de serre, élaborer un plan d’actions et mettre en place les premières actions de la conduite du changement en interne et avec leurs principaux clients et fournisseurs.
Alors que la décarbonation et la course à la neutralité s’accélèrent, quels sont les besoins des entreprises qui se tournent vers vous ?
À court terme, nous remédions à leur problématique de coûts (factures énergétiques, coûts d’achats…). C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle nos clients nous sollicitent actuellement dans un contexte où le prix de l’énergie a connu une hausse drastique, mais où la disponibilité de l’énergie représente également un enjeu.
Et sur le plus long terme, ils viennent nous voir pour bénéficier de notre accompagnement et de nos conseils afin d’élaborer des trajectoires crédibles pour réduire leurs émissions de 40 à 50 % à l’horizon 2030. En parallèle, nous sommes aussi sollicités sur des dimensions réglementaires dans un contexte où il y a de très nombreuses initiatives comme Fit for 55, la taxonomie européenne ou encore la CSRD.
Dans ce cadre, comment s’articule votre stratégie pour accompagner vos clients ? Pouvez-vous nous donner des cas d’usages concrets ?
Nous avons une approche globale et ne traitons donc pas les différents sujets relatifs à la transition énergétique en silos. Nous allons ainsi répondre à toutes les problématiques de nos clients en nous positionnant comme leur interlocuteur unique.
Au sein d’Act4Transition, comme précédemment expliqué, nous aidons régulièrement nos clients dans l’élaboration de leur stratégie carbone et énergie. Dans ce cadre, nous avons travaillé avec un bailleur qui a souhaité réaliser le bilan carbone d’un parc de 75 000 logements et définir le plan d’actions qui en découle. Nous avons ainsi identifié l’énergie comme le principal poste d’émissions, loin devant la construction et la rénovation. Pour tenir les objectifs de décarbonation, plusieurs actions ont été délimitées, dont la nécessité de doubler le rythme de rénovation.
Parmi les principaux projets et cas d’usages traités par Enerlis, on peut notamment citer l’accompagnement de la décarbonation de la Tour de Lyon, dont un des propriétaires est Nexity. Grâce à notre intervention, les consommations ont été significativement réduites, de l’ordre de 1 000 mégawattheures par an, soit une réduction de 44 %.
Toujours dans le secteur du tertiaire, au cœur de la Défense, nous sommes intervenus sur la Tour d’Icade dans le cadre d’un contrat d’engagement sur les économies d’énergie. Nous avons proposé une démarche visant 20 % d’économies d’énergie avec un plan de financement et un schéma pour échelonner les paiements sur plusieurs années.
Sur des infrastructures et des bâtiments existants, quels sont les principaux enjeux ?
Dans le cadre de notre activité de conseil, nous avons pu identifier 3 enjeux : la performance énergétique ou comment rendre les infrastructures plus efficaces, les énergies renouvelables ou comment produire une énergie bas carbone, et la sobriété ou comment revoir l’organisation de son infrastructure ou de son bâtiment pour consommer moins.
De ces trois sujets découle un autre enjeu : la rénovation globale. Actuellement, on recense quelques milliers de rénovation globale par an. Sur le court terme, il va nous falloir passer le cap du million de rénovation globale par an dans le secteur résidentiel et tertiaire. Cette augmentation entraîne des défis supplémentaires en termes d’infrastructures, de disponibilité de la main d’œuvre et bien évidemment de financement.
Et justement, comment accompagnez-vous vos clients sur ce volet financier ?
Très souvent, ces investissements ne peuvent être réalisés sans mobiliser des financements externes. Forts de ce constat, nous aidons nos clients à mobiliser tous les financements disponibles : le mécanisme des certificats d’économie d’énergie, tous les types d’aides et de subventions, comme les dégrèvements de taxes, le tiers financement, l’allocation financière…
Par exemple, grâce aux certificats d’économies d’énergie, il est possible de couvrir jusqu’à 100 % du montant des travaux et d’arriver à lisser les coûts de manière à ce que les loyers qui sont à verser annuellement soient inférieurs aux économies d’énergie réalisées.
Sur ce volet financement, nous conseillons à nos clients de ne pas se focaliser uniquement sur le retour sur investissement sur le court terme. Dans un contexte où le prix de l’énergie est de plus en plus élevé et volatile, les bénéfices de cette démarche ont vocation à s’inscrire dans le temps long.
Sur ces projets, quelles sont selon vous les clés de la réussite d’une démarche de décarbonation ? Quels conseils pourriez-vous partager avec nos lecteurs ?
J’en vois essentiellement deux. Tout d’abord, je les invite à mesurer de façon plus précise et exhaustive leur impact aussi bien sur le plan énergétique qu’en termes d’empreinte carbone, particulièrement sur les postes d’émissions principaux et les sites les plus consommateurs. Cela passe par un audit, un bilan carbone ainsi que la mise en place de plateformes digitalisées pour suivre leurs principaux indicateurs. En parallèle, je préconise d’agir dès que les principaux leviers sont connus, sans attendre que la mesure d’impact soit parfaite. L’enjeu est de mobiliser dès que possible l’ensemble des directions pour réduire les consommations et les émissions de gaz à effet de serre. Pour tenir les engagements climat à horizon 2030, il est plus qu’urgent que les entreprises se lancent dans leur décarbonation.
Pour réussir leur projet, il faut dans tous les cas adopter une stratégie globale qui va permettre de couvrir de manière simultanée tous les maillons de la chaîne de valeur de la décarbonation et des économies d’énergie.