Un fournisseur d’innovation à haute performance dans le domaine du froid industriel
La génération de froid, notamment pour des applications industrielles, doit résoudre deux problématiques : l’optimisation de son rendement énergétique et la réduction de son empreinte environnementale. Forte de 6 ans de R&D et de 5 brevets déposés en France et en Europe, la technologie développée par ALPINOV X permet de répondre à ces deux enjeux. Explications de Thomas Vinard, cofondateur de cette start-up industrielle.
Au cœur de votre activité, on retrouve le froid. Pouvez-vous nous en dire plus sur le positionnement et les métiers d’ALPINOV X ?
Créée en 2017, ALPINOV X est une société par actions simplifiée basée à Grenoble. Start-up innovante à la pointe de l’innovation, nous avons concentré notre R&D et nos développements technologiques autour de la génération de froid et des groupes froids, des équipements qui permettent de convertir une énergie primaire en énergie thermique à une température froide. À titre d’exemple, les frigos, les congélateurs ou les climatiseurs sont des groupes froids, des équipements qui consomment de l’électricité et restituent une énergie thermique à l’utilisateur final.
Sur cette activité de production et de commercialisation de groupes froids, ALPINOV X apporte une innovation de rupture sur ce marché qui n’a connu aucune évolution majeure, notamment sur le plan technologique, depuis près d’une vingtaine d’années. En effet, au cours des dernières années, il n’y a eu que des innovations incrémentielles n’offrant que de maigres avancées en matière de rendement énergétique et de réduction des impacts environnementaux.
Au cours des six dernières années, nous avons ainsi travaillé au développement d’une innovation qui non seulement permette d’améliorer le rendement énergétique, mais qui contribue aussi à réduire l’empreinte environnementale de ces groupes froids.
Avec cette innovation qui répond directement à deux enjeux forts en matière de transition énergétique et environnementale, nous avons, aujourd’hui, vocation à révolutionner le marché de l’industrie du froid !
Revenons sur la dimension environnementale de votre innovation de rupture. Comment cela se traduit-il ?
Dans le cadre de leur fonctionnement, les groupes froids utilisent des fluides dits frigorigènes contributeurs de premier ordre au réchauffement climatique et à la dégradation de la couche d’ozone. Un des principaux enjeux du secteur consiste à trouver une alternative qui permettra de supprimer le recours à ces fluides frigorifiques nocifs pour l’environnement et les utilisateurs.
Dans les années 80, la communauté scientifique commence à alerter sur l’impact environnemental majeur des fluides frigorigènes et définit un indicateur pour mesurer leurs incidences : le GWP pour Global Warming Potential. Le GWP prend pour référence la valeur 1 caractérisant l’impact de 1 kg de CO₂ sur le réchauffement climatique et sur la couche d’ozone. Les différents fluides frigorigènes sont ainsi répertoriés par rapport à cette valeur de référence de 1. Pour donner un ordre de grandeur, les fluides perfluorés, qui sont majoritairement utilisés pour produire du froid, ont des GWP compris entre 10 et 3 000. Ainsi 1 kg d’un frigorigène perfluoré peut avoir un impact jusqu’à 3 000 fois supérieurs à l’impact d’un kilogramme de CO₂ en phase de vie.
Forts de ces constats, nous avons réussi à remplacer ces fluides synthétiques conventionnels par un fluide naturel, abondant, non toxique avec un GWP nul : l’eau. Au-delà de ce formidable avantage environnemental, l’eau présente également une véritable valeur ajoutée sur le plan économique, mais aussi réglementaire étant donné qu’elle n’est soumise à aucune des restrictions encadrants utilisation des fluides frigorigènes !
Qu’en est-il en matière de rendement énergétique ?
Le rendement énergétique d’un groupe froid, communément appelé COP pour Coefficient de Performance, est défini au regard des deux températures bornant un groupe froid : celle demandée par l’utilisateur à la source froide de la machine et celle de la température extérieure à la source chaude, généralement l’air atmosphérique. Le COP est donc défini pour un écart de température donné.
Le process ALPINOV X permet d’obtenir des COP annualisés de l’ordre de 20% à 25% supérieurs aux performances énergétique des meilleurs équipements concurrents disponibles sur le marché pour la gamme de température froide ‑10°C à +25°C.
Cette technologie brevetée est le fruit d’un important travail de R&D et d’innovation. Qu’en est-il ?
C’est, en effet, le fruit de six années de développement technologique qui ont donné lieu à cinq brevets en France et à l’international. Plus de 8 millions d’euros ont été investis dans la R&D du projet.
Plus particulièrement, le principe de notre technologie repose sur la réalisation d’un cycle d’évapo-condensation d’eau turbo-comprimée sous vide. Il s’agit d’évaporer de l’eau liquide sous vide autour de son point triple à 6 millibars puis de la comprimer, toujours sous vide, pour atteindre des pressions de l’ordre de 25 à 45 millibars permettant sa condensation à température ambiante. Le principe est le même que celui de tous les cycles frigorifiques : la répétition en cycle fermé des opérations successives d’évaporation, compression, condensation puis détente d’un fluide frigorigène. Les principaux vecteurs de différenciation sont le niveau de pression auquel nous travaillons (pour la majorité des fluides les cycles frigo sont opérés entre 2 et 15 bars) et les propriétés physiques de la molécule d’eau (densité, viscosité, chaleur latente).
Aujourd’hui, où en êtes-vous ?
Nous avons finalisé le développement technologique et avons lancé la phase d’industrialisation. Nous envisageons le déploiement de notre première usine fin 2025 avec deux premiers groupes froids de série A, qui vont délivrer des puissances de 2 mégawatts de froid à des températures comprises entre 2 et 5 degrés. Ces machines sont essentiellement dédiées au marché des réseaux de froid urbain, équivalent des réseaux de chaleur urbaine, mais avec de l’eau froide !
En parallèle, les deux autres applications majeures de notre technologie sont le refroidissement des data centers et la production de neige artificielle pour les stations de ski.
Et pour conclure, comment vous projetez-vous sur le marché ?
D’ici 2027, nous visons une production de 250 mégawatts de froid installés annuellement pour un chiffre d’affaires compris entre 50 et 70 millions d’euros. Nous entrons dans une phase de très forte accélération de notre activité. Pour relever le défi de la croissance, comme toute start-up innovante, nous recrutons ! Nous recherchons différents profils d’ingénieurs qui ont une connaissance des métiers industriels tels que les méthodes, la production, les essais et la qualité pour franchir le cap de l’industrialisation de notre solution.
En bref
- Création en 2017
- 3 cofondateurs
- 25 salariés
- Un siège social basé à Grenoble
- Des premières livraisons prévues fin 2025