Un groupe engagé en faveur de la transition écologique industrielle
Créé en 1868, le groupe Moret Industries s’est réinventé au fil des siècles pour se positionner aujourd’hui comme un acteur-clé en Europe de la transition écologique industrielle. Olivier Dambricourt (87), son président-directeur général, revient sur ce positionnement novateur et original. Il nous explique notamment comment le groupe contribue à relever les principaux défis environnementaux et sociétaux auxquels la planète est confrontée.
Comment résumeriez-vous l’originalité de votre groupe et de vos solutions ?
Moret Industries s’est fixé comme mission de contribuer à ce que l’industrie mondiale préserve beaucoup mieux le capital naturel de notre planète, tout en concourant aux enjeux de développement au profit du plus grand nombre. Dans cette démarche et en capitalisant sur ses compétences et ses moyens opérationnels, notre groupe ambitionne de devenir l’un des acteurs clés en Europe de la transition écologique industrielle. Ce positionnement et cette volonté forte impliquent la capacité à concevoir des procédés et des équipements industriels permettant de mieux valoriser les bioressources, de favoriser la frugalité, notamment énergétique, des procédés de production de nos clients. Cela implique également d’aider ces derniers à réduire leurs pollutions, notamment leurs émissions de gaz à effet de serre.
La plupart des procédés de production industriels ont été pensés et conçus à une époque où leur efficacité en termes de consommation des ressources et leurs impacts sur leur environnement n’étaient pas une préoccupation majeure. Aujourd’hui, nous sommes face à un changement de paradigme : mieux penser la manière de produire permettra de produire beaucoup plus en utilisant moins de ressources consommées et en générant moins d’impacts négatifs.
Plus particulièrement, dans le domaine de la décarbonation de l’industrie, notre périmètre d’action couvre deux dimensions complémentaires :
- Aider nos clients à trouver les solutions industrielles qui leur permettront une meilleure valorisation des bioressources. Il peut, par exemple, s’agir de substituts aux produits dérivés des hydrocarbures (chimie verte, méthanisation, biomatériaux, valorisation énergétique…) ;
- Optimiser leurs procédés de production pour en réduire notablement l’empreinte carbone, notamment grâce à une meilleure efficacité énergétique, l’extraction des polluants (dont les gaz à effet de serre) et la récupération des chaleurs fatales.
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de la mise en œuvre de vos solutions ?
Moret Industries a été l’un des acteurs industriels dans la réalisation du projet FICAP. Il s’agit de la première unité de production de biocombustible de nouvelle génération d’usage industriel, le Black Pellet, qui est destiné à remplacer le charbon pour le chauffage d’environ 130 000 habitants. Contrairement aux granules de bois classiques qui doivent être stockés à l’abri de l’humidité, le Black Pellet permet une souplesse de gestion et une efficacité énergétique accrue, proche de celle du charbon.
Situé à Pomacle-Bazancourt dans la région Grand Est près de Reims, combiné à une centrale de cogénération biomasse, ce site constitue un nouveau modèle de développement économique vertueux, inclusif et pérenne, au profit de la transition énergétique et des écosystèmes locaux. Il va permettre d’éviter sur 20 ans l’émission de près de 230 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent en émissions de 145 000 voitures. Sur un plan social, ce projet a contribué à la création de 350 emplois non délocalisables.
Nous pouvons également mettre en avant des projet dits « bio-based » à base de chimie verte ou de biomasse que nous avons menés en Europe notamment : les myco-protéines à base de sucre (pour 3F Bio), la lignine et les sucres issus de la biomasse de bois pour Graanul Biotech en Estonie, le biofuel à base de miscanthus et de paille humide pour INA en Croatie, ou encore la production d’acide glycolique et de propanediol à base de fermentation de glycérine pour METEX.
Sur un plan plus opérationnel, à quels enjeux d’envergure répondent ces solutions ?
Il est aujourd’hui évident que nos systèmes de production, nos modes d’organisation et la finalité de nos produits doivent être repensés afin qu’ils intègrent, d’une part, le principe d’un usage raisonné et optimisé des ressources et qu’ils réduisent, d’autre part, leurs impacts, immédiats ou différés, sur l’écosystème planétaire.
Face à l’explosion démographique et la constante amélioration des conditions de vie, nous sommes confrontés à de lourds défis climatiques et environnementaux, mais également des enjeux de subsistance sur le long terme. Demain, l’accès aux ressources (énergies, minerais, eau, terres…) sera inévitablement la cause de tensions géostratégiques fortes et d’une conflictualité accrue.
Dans ce contexte, faire le meilleur usage possible des bioressources est un enjeu clé qu’il faut relever dès à présent. En effet, l’énergie solaire est une ressource inépuisable et le biologique a la capacité infinie de se renouveler, à condition bien sûr de respecter les grands équilibres naturels (eau et gaz carbonique).
Notre groupe est engagé et prêt à apporter sa contribution pour faire face à ces défis : nourrir sainement la population, préserver les ressources naturelles et maîtriser les impacts environnementaux.
Cet engagement nécessite, par ailleurs, d’adapter et de repenser votre modèle industriel. Qu’en est-il ?
L’ensemble de nos filiales se sont emparées du sujet de la décarbonation. Aujourd’hui, le groupe veut accélérer cette démarche en faisant jouer ses forces collectives au service de chacune de ses filiales, avec trois enjeux principaux :
- Booster l’innovation du groupe : dans ce cadre, nous discutons avec plusieurs partenaires potentiels, dont la région Hauts-de-France, pour installer à Charmes, près de Saint-Quentin, une « Fabrique de l’innovation » du Groupe. L’idée est de mettre en œuvre une démarche d’innovation ouverte et partenariale avec des acteurs de la recherche universitaire pour répondre aux enjeux d’optimisation énergétique des systèmes productifs et de réduction des externalités négatives ;
- Digitaliser nos équipements : si la digitalisation est aujourd’hui entrée dans les normes, il s’agit surtout d’instrumenter et connecter nos équipements (IoT) pour acquérir en temps réel les données nécessaires (Big Data) afin de proposer à nos clients des services d’optimisation de l’exploitation (énergies, rendements, externalités…) et de la maintenance de leurs installations ;
- Promouvoir l’excellence opérationnelle : notre mission est aussi de répondre aux nouvelles attentes de nos clients en imaginant les meilleures solutions, en étant irréprochables dans notre performance au quotidien et en les accompagnant tout au long de leurs projets. Notre ambition est véritablement de nous positionner comme un partenaire industriel de long terme qui leur propose des solutions innovantes, fiables et compétitives.
Le groupe Moret Industries, c’est aussi une des plus longues histoires des ETI familiales françaises. Comment s’est-il renouvelé depuis sa création en 1868 ?
Historiquement présent dans les équipements industriels de type pompe et de production pour l’industrie agroalimentaire, le Groupe emploie aujourd’hui plus de 700 collaborateurs dans 10 pays et réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 165 millions d’euros.
En capitalisant sur une stratégie de diversification amorcée il y a plus de 30 ans sous l’impulsion de Jérôme Duprez, le groupe a acquis un portefeuille de technologies variées, des savoir-faire et une expertise reconnus, notamment en termes d’ingénierie d’ensemble, d’assemblage mécanique complexe, de chaudronnerie lourde, d’usinage, d’intégration in situ, de testing. Il accompagne ses clients de la conception à la fabrication d’équipements adaptés à leurs enjeux, mais aussi en termes de gestion de projets clé en main et de fourniture de services associés.
Au fil des années, le groupe s’est progressivement orienté vers la conception et la production de solutions industrielles performantes et innovantes pour la valorisation des bioressources (alimentation, chimie verte, transition énergétique) et la transition écologique industrielle (décarbonation, dépollution, efficacité énergétique et valorisation des chaleurs fatales), en s’appuyant sur six filiales et/ou marques :
- MAGUIN (France) qui est un équipementier industriel, spécialisé dans les grands tubes tournants et les procédés d’extraction. Elle propose des solutions pour la transition écologique des procédés industriels (valorisation de bioressources, décarbonation et dépollution, valorisation des chaleurs fatales) ;
- VETTERTEC (Allemagne) qui est un équipementier industriel proposant des solutions innovantes pour le séchage des bioressources et qui opère principalement pour les secteurs de l’alimentation et de la boisson, de l’énergie et de la biochimie ;
- PROMILL (France) qui est un équipementier industriel qui conçoit, fabrique et met en place des procédés de séchage, broyage et granulation pour la valorisation des bioressources, dans l’alimentation et l’énergie verte ;
- DE SMET Engineers & Contractors (Belgique) qui propose des services d’ingénierie et d’ensemblier général allant de la conception à la maîtrise d’œuvre de la construction d’unités de production industrielle. Elle est plus particulièrement spécialisée dans la valorisation des bioressources (sucre, huile comestibles, biocarburants, chimie verte…) et la décarbonation des unités industrielles ;
- Fonderies de Marly (France) qui produisent une large gamme d’alliages métallurgiques destinés à différentes applications industrielles, notamment pour les corps de pompes ;
- FAPMO (France) qui est un équipementier industriel spécialisé dans les systèmes de transfert des fluides (pompes, vannes, contrôle commande…) pour des applications industrielles de niches où les exigences extrêmes des milieux ou des usages justifient une haute valeur ajoutée technologique.