Un nouveau pôle mécanique à Palaiseau
Le nouveau pôle mécanique de Palaiseau sort de terre sur le Plateau. Christophe Josserand, chef de file des « mécaniciens » de l’X, nous parle de ses enjeux.
Après le dossier que nous avions consacré à la mécanique dans notre revue (n° 752 – février 2020), voici qu’un nouveau pôle mécanique sort de terre sur le Plateau : décidément, la mécanique est à l’honneur !
Ce projet est très emblématique, car ce serait, à ma connaissance, le premier bâtiment de recherche construit dans le cadre du nouvel Institut Polytechnique de Paris. Il témoigne d’un véritable rapprochement des entités qui constituent l’IP Paris, ici l’École polytechnique, avec le LadHyx (laboratoire d’hydrodynamique) et le LMS (laboratoire de mécanique des solides), auxquels vient se rajouter l’Institut des sciences de la mécanique et applications industrielles (Imsia) de l’Ensta, jusqu’ici installé à la Batterie de l’Yvette. Devraient nous rejoindre, à l’horizon 2024–2025, des équipes en mécanique des fluides et solides de l’Onera dans un bâtiment attenant.
Quelle a été la genèse de ce projet ?
Le projet est né en 2013, avec la constatation que le schéma directeur du plateau de Saclay prévoyait que l’emplacement actuel du LadHyx ne serait plus sur le campus de l’X. Alors est née l’idée d’en profiter pour construire un bâtiment consacré à la mécanique, à l’époque limité aux labos de l’X (LadHyx et LMS). Puis est venu s’agréger au projet le laboratoire de l’Ensta.
À l’issue du concours d’architecte, c’est un groupement composé de Pascale Guédot Architecte, Batiserf Ingénierie, Louis Choulet, CL Infra, Bureau Michel Forgue, Peutz & Associés / Casso & Associés / Transsolar SAS qui a été sélectionné, en 2016, pour la réalisation de ce bâtiment d’une surface de plus de 10 000 m2, dont la direction du patrimoine immobilier de l’École polytechnique assure la maîtrise d’ouvrage. Les travaux ont débuté à l’automne 2020, et devraient amener à une livraison du bâtiment fin 2022, pour une mise en service opérationnelle des laboratoires courant 2023.
Le bâtiment est une chose. Les projets scientifiques en sont une autre ?
En effet, il ne s’agit pas que de construire des surfaces ! Nous avons mené une réflexion très large sur les projets scientifiques que ce nouvel ensemble devrait permettre de faire éclore. Le directeur de l’enseignement et de la recherche Yves Laszlo a impulsé à cet effet un comité international qui a identifié plusieurs pistes prometteuses : dans le domaine de la data et de la mécanique, qui est aujourd’hui en plein essor et suscite de nombreuses vocations chez les étudiants ; dans le domaine de la sustainability, que cela recouvre les questions d’environnement, de vieillissement, etc. ; et de la mécanique au service des sciences du vivant.
Nous nous sommes inspirés, toute proportion gardée naturellement, d’un modèle comme le JPL (Joint Propulsion Laboratory) de Caltech. Il s’agit de faire émerger un pôle de recherche, fort de l’expertise des laboratoires qui le composent, qui leur permette d’accéder à des programmes de recherche de haut niveau, mais aussi d’attirer peut-être davantage le monde de l’industrie, pour créer pourquoi pas des chaires industrielles.