« Un réseau convivial d’échanges culturels »
Comment échanger dans un pays étranger entre camarades, alors que ceux-ci sont souvent de passage pour quelques années seulement ? Avec la patience et la foi de Cornelius Van Baerle, le héros de Dumas en quête de la tulipe noire, Michel Bertrandias (81) oeuvre depuis sept ans au développement du groupe X‑Pays-Bas, en association avec d’autres grandes écoles.
Le musée Frans-Hals à Haarlem, Pays-Bas. |
Une taille critique
« C’est à l’occasion de la création du réseau Grandes Écoles Pays- Bas (GEPB), en 2004, que j’ai pris la décision de fonder un groupe X aux Pays-Bas, rappelle-t-il.
« En effet, je connaissais d’autres groupes d’anciens de grandes écoles, comme HEC, et l’adhésion au GEPB devait se faire via un groupe existant et non en tant qu’individu.
« Ce groupement a vu le jour car la plupart des écoles comptent peu d’anciens élèves ici et les groupes n’atteignent pas une taille critique suffisante pour fonctionner régulièrement. »
Le triangle d’or
« Le groupe compte en moyenne une quinzaine de camarades répartis sur tout le territoire néerlandais, dont les promos s’échelonnent entre 1970 et 2008. Les pôles d’attraction sont Amsterdam et La Haye, où je réside moi-même. Même si le pays n’est pas très grand, les déplacements peuvent prendre pas mal de temps. La plupart des manifestations sont organisées dans le Randstad (triangle Amsterdam-Rotterdam-Utrecht, incluant La Haye).
« Les camarades peuvent être ici pour de longues durées, comme ceux qui travaillent à l’Office européen des brevets ou à l’Estec (European space research and technology Centre), Centre européen de recherche et de technologie spatiales, situé à Noordwijk.
« D’autres ne restent que quelques années, trois ans en moyenne, comme ceux travaillant chez les pétroliers. Enfin, nous accueillons de jeunes camarades venant en stage pour une année environ. »
Réseau et relais
« Les contacts se font presque exclusivement par courriel, car nous fonctionnons à budget et cotisation zéro. Les activités sont doubles : il y a celles, peu nombreuses, organisées en propre et celles du groupe GEPB que nous relayons auprès des membres du groupe X.
Noordwijk, haut lieu de la recherche spatiale. |
« Récemment, une partie des X présents aux Pays- Bas s’est retrouvée à l’occasion de la Chandeleur dans une crêperie à Noordwijk. « Quand un camarade arrive et me contacte, je m’efforce de l’aider et de répondre à ses questions. J’habite en effet à La Haye depuis dix-huit ans et mon épouse est vice-présidente de l’Accueil des Francophones de La Haye. Nous connaissons donc assez bien ce pays et de nombreuses personnes. »
Trop proche de la France
« Les deux principales difficultés, estime Michel Bertrandias, sont la petite taille du groupe et le turnover des membres. Certains ne découvrent l’existence du groupe que peu de temps avant de repartir. La proximité de la France fait aussi que bon nombre de membres, surtout ceux qui sont ici pour un temps relativement court, partent facilement en week-end, soit aux Pays-Bas pour visiter, soit en France. Il est parfois difficile de trouver une date commune. »
Des satisfactions ?
« J’aime bien rencontrer de jeunes camarades car cela me permet, en échangeant avec eux, de suivre les évolutions de l’École. »