Un X pompier dans l’armée de l’Air
Notre formation a commencé par des cours d’aéronautique, de géopolitique et de management, ainsi qu’une intense préparation sportive, du tir au pistolet et une initiation au combat rapproché.
Puis, avec vingt autres élèves, j’ai suivi trois semaines d’aguerrissement à l’École de formation des commandos de l’air, située à Dijon : tir au Famas, apprentissage du combat sur le terrain et parcours d’obstacles.
REPÈRES
Les X affectés en stage dans l’armée de l’Air suivent six semaines de stage à l’École de l’air à Salon-de-Provence, accompagnés d’élèves ingénieurs militaires de l’infrastructure et d’élèves militaires de l’ENSTA Bretagne.
Cette période de formation permet d’appréhender l’organisation de l’armée et les spécificités liées à l’armée de l’Air, et facilite l’insertion au sein d’une de ses unités.
Une formation intense et variée
Cette formation complémentaire m’a permis de comprendre un peu mieux le quotidien de nos soldats envoyés en opération extérieure et la difficulté de leur mission.
“ Comprendre le quotidien de nos soldats envoyés en opération extérieure ”
J’ai ensuite choisi de rejoindre le Centre de formation des techniciens de la sécurité de l’armée de l’Air, situé sur la base aérienne 120 à Cazaux.
En effet, le métier de pompier de l’air, indispensable à la sécurité de nos bases aériennes, a aiguisé ma curiosité et le stage proposé me permettait de découvrir des environnements nouveaux dans une région que je ne connaissais pas.
Une zone d’entraînement unique
Outre la formation, le Centre assure l’entraînement et le maintien des compétences opérationnelles des pompiers conformément aux directives, notamment en ce qui concerne la composante aéronautique. Pour cela, il dispose d’une zone d’entraînement unique par ses deux simulateurs : un avion de chasse et un avion de transport reproduits grandeur nature.
FORMER LES POMPIERS DE L’AIR
Le Centre de formation des techniciens de la sécurité de l’armée de l’Air a pour vocation la formation initiale et complémentaire des pompiers de l’armée de l’Air.
Il assure également la formation de spécialistes au profit d’organismes extérieurs à l’armée de l’Air tels que l’aviation légère de l’armée de Terre, la Marine nationale, les armées étrangères et les civils de la Défense.
Cette « aire à feux » permet la formation initiale et continue des spécialistes à l’ensemble des techniques employées pour l’intervention et le sauvetage sur les aéronefs de chasse et de transport, en simulant des scénarios de sinistres de manière très réaliste.
L’École permet également la préparation avant projection des pompiers partant en opération extérieure, et elle participe aussi à des exercices internationaux dans le domaine nucléaire, radiologique, biologique et chimique.
J’ai été chargé de travailler avec l’équipe des opérateurs de l’aire à feux afin de produire un rapport d’observation sur l’activité de ce service, rapport destiné à présenter l’installation aux personnes extérieures, mais également destiné à l’état-major pour leur permettre une meilleure compréhension du dispositif et un meilleur contrôle du budget de gaz consommé par l’installation.
Dans le cadre de ce travail, j’ai été régulièrement amené à encadrer les exercices des jeunes pompiers en formation ou des pompiers plus expérimentés en entraînement, et à participer activement à de tels exercices.
Se faire accepter au sein d’une équipe
À Cazaux, simulation de feu de plafond à l’intérieur d’un avion. © CFTSAA
J’ai donc été membre à part entière d’une équipe de sous-officiers spécialisés. Au départ, je sentais bien qu’ils étaient réticents à intégrer un nouveau venu sans expérience, et avec une mission différente de la leur. J’ai dû faire preuve d’une bonne adaptabilité pour arriver à me faire accepter comme membre à part entière de l’équipe, sans gêner leurs travaux quotidiens.
Cela a été facile auprès de certains opérateurs, ouverts et prêts à partager leur savoir-faire, mais beaucoup plus difficile dans certains cas, auprès de personnes plus fermées et qui n’appréciaient pas d’être dérangées. Avec le temps, beaucoup d’écoute, et en leur apportant mon aide permanente, j’ai réussi à réellement m’intégrer à la vie opérationnelle au point qu’ils m’ont permis de participer à des exercices sur les simulateurs et d’encadrer des scénarios de maintien de compétences.
J’ai vécu avec beaucoup d’émotion les marques d’affection qu’ils m’ont témoignées à la fin du stage.
Gagner l’affection et l’estime
Cela m’a fait comprendre la manière de gérer les relations humaines, en passant avant tout par l’écoute active et la compréhension des autres. En effet, j’ai découvert que pour bien travailler avec des collègues ou pour bien commander des équipes, il faut d’abord gagner leur affection et leur estime.
Cela s’obtient en portant de l’intérêt à leur travail et en étant franc et sincère avec eux, ce que j’ai essayé d’appliquer tout au long de mon stage. J’ai réussi à m’intégrer au sein de cette équipe en m’intéressant à eux et en partageant mes connaissances, en répondant par exemple à leurs questions scientifiques.
Ce travail m’a fait découvrir un environnement social et intellectuel très varié et m’a appris à être patient et pédagogue dans mes relations avec les autres, ce que je m’efforcerai d’appliquer dans mes futures relations professionnelles.
Découvertes et sensations fortes
Devant un Mirage N‑2000, à Istres. © NICOLAS MORIN
J’ai eu l’occasion pendant mon stage de profiter des autres unités présentes sur la base aérienne 120.
J’ai notamment pris part à une mission d’entraînement en hélicoptère Caracal, qui m’a permis de découvrir les missions de recherche et de sauvetage confiées à l’escadron ainsi que les spécificités du vol en hélicoptère. J’ai pu assister par exemple à des hélitreuillages et à des déposes en terrain périlleux.
J’ai également pu participer à un vol sur Alphajet. Il s’agissait d’une formation au combat aérien au-dessus de Mont-de- Marsan au profit d’un élève navigateur. De cette expérience extrême, je retiens le stress précédant le décollage, l’émerveillement du vol en haute altitude et la satisfaction d’avoir pu supporter physiquement des accélérations supérieures à 5G.
Apprentissages et émotions
Mon stage a été riche en découvertes, en apprentissages et en émotions. Il m’a donné l’occasion à plusieurs reprises de me mettre en situation de commandement et de gestion d’équipe. Il restera pour moi une expérience humaine passionnante et extrêmement enrichissante.
“ Découvrir un environnement social et intellectuel très varié ”
J’ai été chaleureusement accueilli au sein de l’unité et traité avec beaucoup de bienveillance. J’ai eu la satisfaction de voir mon travail apprécié, reconnu et utilisé.
Cela a été l’occasion de m’immerger complètement dans le monde professionnel pour la première fois de ma vie et d’en retirer de nombreux enseignements, notamment la manière de gérer une équipe et de conduire un projet.
J’y ai beaucoup gagné en assurance et en confiance en moi dans les relations avec les autres, en faisant des rencontres passionnantes et en créant des amitiés fortes.