Une activité à l’exportation
La géo-information a conquis tous les territoires et embrasse un marché extrêmement large, en accompagnant, souvent de manière encore discrète, la plupart des projets d’ingénierie, d’infrastructure, d’informatisation et de gouvernance électronique.
REPÈRES
La Compagnie anglaise des Indes orientales est un précurseur de l’exportation de la géoinformation. Elle a fondé dès 1767 l’Agence de cartographie indienne (Survey of India), s’assurant ainsi la maîtrise des territoires du sous-continent.
Le Club international d’Afigéo
L’Association française pour l’information géographique a mis en place un Club international qui comprend dix-sept opérateurs à l’export : Apur, BAM Solutions, BRGM, ESGT, ESRI France, Générale d’Infographie, Géode Consult, GéoExpert, Geovalor, Groupe FIT, Halbout Consultants, Philippe Billot Consultant, IGN France International, Lorienne, Realia, Star-Apic, Toposat, et VisioTerra. Le Club a publié notamment un Catalogue des savoir-faire appliqués pour le compte de l’AFD (Association française pour le développement) et une analyse comparative de la géo-information dans 22 pays.
L’ensemble de la communauté des bailleurs internationaux, bi ou multilatéraux, depuis une dizaine d’années, incorpore et finance des projets de plus en plus intégrés, incluant des prestations de services, la fourniture de logiciels ou de matériels, de l’assistance technique ou bien de la formation dans les domaines de l’ingénierie géospatiale.
L’attitude a profondément évolué, depuis l’incrédulité, voire de la méfiance pour des technologies coûteuses, et la géo-information a aujourd’hui droit de cité dans de nombreux projets à l’export. Cela s’explique, d’une part, par la disponibilité de nouveaux médias tels l’Internet, le mobile, le GPS et les services gratuits rattachés comme GoogleEarth, Street Maps, qui, en révélant leur potentiel et leur séduction, en vulgarisent l’emploi et catalysent les besoins.
S’adapter aux directives européennes
D’autre part, la transcription de certaines directives européennes (Inspire, Eau, Énergie, etc.) à l’ensemble des vingt-sept États membres influe considérablement sur la commande publique, et donc sur les entreprises du domaine qui doivent adapter leur stratégie et leurs produits dont la valeur ajoutée réside moins dans la donnée de base (carte, prise de vues aériennes, etc.) que dans des services qui viennent la valoriser (Géoportail, outils de simulation, etc.).
Des métiers d’accompagnement
La concurrence est de plus en plus vive et mondiale
Les opportunités d’affaires à l’exportation sont donc très significatives, nécessitant, au-delà des technologies (satellites, capteurs, logiciels, bases de données, etc.), des métiers très diversifiés.
Par exemple, dans le cas de Memoris, l’export représente environ 20% du chiffre d’affaires (CA) dans des domaines extrêmement variés, depuis la mesure de grande précision sous-marine pour des sociétés pétrolières offshore, jusqu’à la restauration et la dématérialisation des plans de cadastre malgaches, l’allocation de certificats fonciers pour les paysans sénégalais dans le cadre d’un remembrement, en passant par la cartographie bathymétrique multispectrale des atolls des Maldives (impact du changement climatique sur les coraux).
La géo-information n’est plus confidentielle. Son usage s’est considérablement démocratisé, et des besoins nouveaux apparaissent sans cesse. En contrepartie, la concurrence est de plus en plus vive et mondiale (Inde, Europe, etc.). Les technologies resteront très volatiles et évolutives et c’est plus par les métiers, l’accompagnement et l’écoute des usagers, la conduite du changement dans les organisations que nos entreprises françaises continueront d’être attractives et de se développer à l’international.