Portrait de Pierre BOIS (99)

Pierre Bois (99), une autorité ouverte et attentive

Dossier : TrajectoiresMagazine N°727 Septembre 2017
Par Pierre LASZLO

Élevé dans le res­pect de valeurs de groupe, aux parents ensei­gnants, d’histoire pour le père à l’université de Nantes, et d’histoire- géo­gra­phie pour la mère dans un col­lège d’Angers ; un frère et une sœur, de six et trois ans ses aînés : ingé­nieurs l’un et l’autre, la sœur opta pour le desi­gn et le luxe, le frère pour l’industrie du pneu.

La pré­pa au lycée Cle­men­ceau, à Nantes : « Je garde une infi­nie recon­nais­sance pour nos pro­fes­seurs, qui nous ont bien plus appor­té que des résul­tats aux concours. »

“ Ce sont les rencontres qui façonnent une vie ”

Il fit son ser­vice natio­nal en outre-mer dans les uni­tés du ser­vice mili­taire adap­té (SMA) : les régi­ments du SMA avaient à l’époque pour voca­tion de dis­pen­ser aux contin­gents d’appelés non diplô­més, au-delà de la for­ma­tion mili­taire de base, des for­ma­tions pro­fes­sion­nelles sus­cep­tibles de favo­ri­ser leur inser­tion dans la vie active à l’issue de leur service.

À Palai­seau, il tra­vailla dur, à la limite de la pougne – et donc ne pro­fi­ta pas à fond de toutes les res­sources de la vie sociale sur le Pla­teau, hor­mis la danse.

AU SECOURS D’ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ

Entré dans le corps des Mines, il fut en pre­mier poste à la DRIRE de Stras­bourg, avant d’être nom­mé direc­teur adjoint de l’École des mines d’Alès. Il s’y trou­va une pre­mière voca­tion, redres­ser des entre­prises en dif­fi­cul­té, avec deux amis et associés.

Des­sin : Laurent SIMON

« Ce sont les ren­contres qui façonnent une vie : beau­coup de sites indus­triels du sec­teur de la chi­mie se trou­vaient dans l’incertitude, non pas faute d’actifs, de savoir-faire ou de mar­chés, mais par manque de pers­pec­tives stra­té­giques et d’entrepreneurs.

Par ailleurs, nous avions des com­pé­tences très com­plé­men­taires avec un indus­triel expé­ri­men­té, direc­teur d’usine, et un ingé­nieur finan­cier expert en M&A, l’un et l’autre chi­mistes ; ma contri­bu­tion se trou­vait dans les domaines régle­men­taire et scientifique.

L’entreprise a bien pros­pé­ré jusqu’en 2014 – on y a atteint la cen­taine de sala­riés pour 30 Me de chiffre d’affaires – avant de tra­ver­ser en 2015 de sérieuses turbulences.

Dix-huit mois de conso­li­da­tion dans des condi­tions d’extrême incer­ti­tude auront été néces­saires pour retrou­ver le fil de la crois­sance fin 2016. »

UN COMMUNICATEUR-NÉ

On le constate : encore plus que son aisance à s’exprimer, ora­le­ment ou par écrit, Pierre Bois éprouve une joie à le faire. C’est un com­mu­ni­ca­teur-né. En lit­té­ra­ture, il est sen­sible au per­fec­tion­nisme dans l’expression : Flau­bert, Mishi­ma et Makine sont au nombre de ses auteurs favoris.

En des­sin et pein­ture, il sui­vit à l’X les cours d’Her­vé Loi­lier et s’initia à l’histoire de l’art.

Pour ses loi­sirs, il pri­vi­lé­gie les sports de pleine nature, ski et VTT. « En ski, j’ai pu suivre les for­ma­tions de moni­teur fédé­ral, qui me per­mettent d’encadrer des groupes de jeunes le week-end dans un petit club local.

Quant au VTT, je bri­cole sans relâche toutes sortes de mon­tures, avec un goût cer­tain pour les solu­tions tech­niques un peu exo­tiques, indé­pen­dam­ment de leur effi­ca­ci­té sur le ter­rain, sou­vent aléatoire. »

VEILLER À L’INTÉRÊT PUBLIC

Cet homme est la mobi­li­té même. Je le revois, lors de notre pre­mière ren­contre, dans un amphi­théâtre : il s’y dépla­çait rapi­de­ment, de haut en bas, de gauche à droite, pour faire face, pour sus­ci­ter le dia­logue avec le plus d’interlocuteurs possibles.

C’était là, de sa part, non seule­ment poli­tesse et sens du dévoue­ment à l’intérêt col­lec­tif ; c’était aus­si, je m’en ren­dis compte, signe de sa volon­té d’être pré­sent à autrui, dans de mul­tiples centres d’intérêt.

“ La volonté d’être présent à autrui ”

Est-il sur­pre­nant qu’il soit à pré­sent à la tête d’une Agence veillant à l’intérêt public ? En défi­ni­tive, il reprit en effet cou­rant 2016 une acti­vi­té dans la fonc­tion publique – chef de la divi­sion de Stras­bourg de l’auto­ri­té de sûre­té nucléaire – pro­blèmes de la cen­trale de Fes­sen­heim y compris.

Ce nou­veau job fait son bon­heur : « J’y ai des sujets tech­niques solides à inves­ti­guer, avec une excel­lente petite équipe d’ingénieurs, et au sein d’une belle mai­son qu’est l’ASN. »

C’est aus­si un déci­deur, par choix. Son acti­vi­té pré­sente com­bine pour lui la luci­di­té d’une ana­lyse ration­nelle, le bon­heur de la for­mu­la­tion et la dilec­tion pour des rela­tions humaines ancrées dans la confiance mutuelle.

C’est dire com­bien il abhorre les conflits, sur­tout lorsqu’ils ont de mau­vaises rai­sons, telles que l’antipathie per­son­nelle, ou une qua­li­té de rai­son­ne­ment à son sens insuffisante.

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