Une carrière, ça se gère
En 2007, l’APEC (Association pour l’emploi des cadres) estimait à moins de 4 % le taux de chômage des cadres : moins de 2 % pour les moins de 30 ans, un peu plus de 6 % au-delà de 50 ans. Le taux d’accès ou de retour à l’emploi atteignait 93 % pour les premiers et 72 % pour les seconds. Seuls 5 % des jeunes diplômés d’écoles d’ingénieur étaient encore en recherche d’emploi deux ans après leur sortie d’école ; aucun X n’était dans cette situation.
Début 2008 l’emploi des cadres se portait encore mieux. La pénurie d’ingénieurs s’était amplifiée. Les dernières statistiques dressées par l’APEC relèvent, au cours des sept premiers mois, une augmentation du volume des offres d’emploi de cadres de l’ordre de 40 % par rapport à la même période de 2007.
Et pourtant apparaissent quelques signes avant-coureurs de dégradation. Dès le mois de mai, le taux de fréquentation du Bureau des carrières de l’AX par les camarades, jeunes ou moins jeunes, a connu une brusque augmentation. Les honorables correspondants du Bureau, acteurs de l’ensemble du monde économique, notent, ici une augmentation des ruptures de contrat en période d’essai, là une recrudescence des licenciements de quadragénaires. Le BTP et la banque sont touchés, l’industrie est prudente, des chasseurs de têtes font grise mine, des » outplaceurs » jubilent.
Pénurie ou offre surabondante de cadres, l’essentiel est de gérer méthodiquement sa carrière. De nombreux outils existent, le Bureau des carrières en propose quelques-uns : microstages de formation à la gestion de carrière, entretiens particuliers avec des spécialistes, conseils des correspondants et accès à leurs réseaux, etc. Cent cinquante anciens de tous âges, se partageant pour moitié entre réels demandeurs d’emploi et ambitieux impatients, avec deux pics d’âge, 27 ans (je me suis fourvoyé) et 43 ans (mon poste est menacé) ont utilisé cette offre.
Mais l’action du Bureau des carrières commence dès l’École. Depuis l’an dernier, des séances de préparation à la rédaction des curriculum vitae s’y déroulent régulièrement. Plus de 80 élèves sur 500 se sont déplacés le samedi matin pour y participer.
C’est l’occasion aussi pour les jeunes de débattre avec des spécialistes de leur futur déroulement de carrière et de prendre conscience que » si tu ne gères pas ta carrière, d’autres la gèreront pour toi « .