Une composante indispensable du mix énergétique
Pour assurer sa compétitivité dans le long terme, un fournisseur d’énergie se trouve aujourd’hui confronté à de multiples défis : augmenter ses capacités de production pour conforter sa place sur le marché, prendre en compte les contraintes environnementales et les évolutions réglementaires qui en découlent, tenir compte des cycles de vie des investissements, trouver le bon équilibre entre les diverses composantes du mix énergétique…
Pour un fournisseur d’énergie, le mix énergétique comprenant l’énergie nucléaire, comme les énergies renouvelables, est, dans un contexte hautement incertain sur le prix des énergies fossiles et du CO2, la meilleure solution pour garantir avec constance la fourniture d’électricité à un prix compétitif, et pour contribuer à la limitation des rejets de gaz à effet de serre. Mais cette option est lourde de conséquences.
Trois défis majeurs
En matière d’énergie, le monde et l’Europe sont aujourd’hui confrontés à des défis majeurs. Le premier est de répondre à une demande globale d’énergie qui augmentera dans les années futures, malgré les progrès qu’il faut attendre en matière d’économies d’énergie. Le deuxième est d’atteindre l’objectif de réduction des émissions de CO2 de 20 % à l’horizon 2020, défini par l’Union européenne, et plus généralement de participer à la lutte contre le réchauffement climatique. Le troisième est de fournir cette énergie à des prix qui ne pénalisent pas le développement économique. Le tout dans un contexte marqué par la nécessité de renouveler le parc de production existant, notamment en Europe, et donc de prendre des engagements pour plusieurs décennies, et par une tension continue sur les prix des hydrocarbures et de l’énergie en général.
La première implique de disposer de fortes compétences dans un domaine où l’acquisition d’un savoir-faire reconnu et d’une véritable » culture » requiert des années, voire des décennies. Car on imagine mal un gouvernement autoriser l’installation ou la gestion de réacteurs nucléaires à un industriel qui n’aurait pas fait ses preuves. Les pionniers du nucléaire disposent d’un avantage capital : une réelle crédibilité reposant sur de fortes compétences tant à l’amont (ingénierie, achat, exploitation, maintenance) qu’à l’aval (gestion des déchets, démantèlement) de cette filière de production.
La seconde est de disposer de la surface financière suffisante pour supporter des investissements ayant une double caractéristique : leur importance et leur durée d’amortissement.
Autre conséquence : dans de nombreux cas, la construction et la gestion de réacteurs ou de parcs de réacteurs impliquent des partenariats. Ceux-ci ont de multiples avantages : partages des investissements, apports en savoir-faire, attractivité des consortiums vis-à-vis des décideurs politiques… Ce type d’alliance n’est possible que si le producteur est un partenaire présentant de forts atouts. Dans ce cas, il peut négocier des modalités lui permettant de garantir ses marges de manoeuvre ultérieures.
Enfin, dans un marché largement mondialisé, les opérateurs majeurs se doivent d’avoir une stratégie à l’échelle de la planète.
De grands besoins en personnel qualifié
Tout d’abord, il faut assurer le remplacement du personnel qui a démarré les centrales, recruté massivement il y a vingt-cinq ou trente ans, ainsi que la nécessaire transmission des compétences. Ensuite, il faut recruter, former et mettre en place les équipes qui assureront le suivi des nouveaux chantiers et celles qui assureront l’exploitation des nouvelles tranches : il faut 200 personnes pour suivre un projet de 3e génération et 500 pour l’exploiter.
Les besoins en personnel couvrent aussi l’activité recherche et développement. Il est vrai que, pour un exploitant, la recherche fondamentale n’entre pas dans son cœur de métier. Ses activités de recherche sont liées à des applications relativement immédiates et motivées par l’amélioration continue de la sûreté et de la performance en exploitation. Elles incluent en particulier le développement et l’implantation de nouveaux outils méthodologiques ou de simulation.
Concertation et transparence
Les mots clés vis-à-vis du public : dialogue, écoute et transparence
Une condition essentielle du maintien et du développement de l’énergie nucléaire est son acceptation. C’est également le cas de nombreuses autres technologies et des équipements comme l’éolien, le charbon ou les lignes électriques haute tension. Dans ce contexte, une importance toute particulière doit être donnée au débat participatif en informant largement le public sur l’énergie en général et le nucléaire en particulier. Les mots clés de cette attitude sont : dialogue, écoute et transparence. Enfin, aucune décision d’implantation d’une nouvelle installation nucléaire ne peut être prise sans concertation avec les différents acteurs nationaux et locaux concernés et sans une large information de la population, notamment par sa participation aux débats publics.
GDF SUEZ, acteur du nucléaire
Le mix de production électrique du Groupe en Europe : 20,5 % de nucléaire, 20 % d’énergies renouvelables, 24,3 % pour les turbines gaz-vapeur et 21,8 % pour les centrales thermiques classiques. Le parc de production mondial de GDF SUEZ est de 60 000 MW avec quelque 265 TWh produits annuellement.
GDF SUEZ possède et exploite sept unités nucléaires en Belgique et dispose de participations dans les centrales nucléaires françaises de Chooz et Tricastin à hauteur de 1 209 MW, soit l’équivalent d’une tranche nucléaire. Des projets pour de nouveaux investissements sont en négociation, le plus généralement en partenariat : France, Roumanie, Royaume-Uni, Abu Dhabi… Plus globalement, GDF SUEZ souhaite développer sa présence et ses capacités de production nucléaire d’électricité dans les régions du monde où le Groupe est déjà fortement présent. L’objectif est de détenir et d’exploiter hors d’Europe une capacité nucléaire significative à l’échéance 2020, dans des pays s’engageant à développer une éthique et un cadre de responsabilité en matière de sûreté.
Depuis 2007, GDF SUEZ est engagé, par ailleurs, dans des accords de recherche sur les activités nucléaires avec le Commissariat à l’énergie atomique français (CEA) et le SCK-CEN belge.
Attirer et retenir les talents humains constituent un enjeu primordial. Pour ce faire, GDF SUEZ a lancé en 2006 le » Nuclear Trainees Program » (NTP), une démarche originale de recrutement et de formation d’un an qui permet aux ingénieurs juniors embauchés de devenir des généralistes du nucléaire, tout en se créant un solide réseau en interne et en développant compétences techniques et comportementales. La combinaison entre formation pratique et stages sur différents sites permet d’embrasser largement les métiers du nucléaire.