Une dynamique sororale contre les violences sexistes et sexuelles à l’X
Sur le platâl comme dans le reste de la société, le sexisme est présent et se manifeste de différentes façons. En février 2017, le premier IK au féminin l’avait écrit noir sur blanc : de jeunes anciennes témoignaient de l’ambiance sexiste et du harcèlement, aussi bien entre camarades que de la part de l’encadrement militaire. Sous couvert d’humour, des clips, des affiches et les conversations quotidiennes véhiculaient une pression sociale sexualisant les femmes en général et moquant celles qui se rebellaient là-contre. Ce que je pensais tout bas lors de ma vie sur le campus était enfin devenu une parole collective et publiée.
Près de deux ans de travail en groupe non mixte
Donc j’ai rejoint ce petit groupe qui s’est mobilisé durant presque deux ans pour proposer des mesures permettant de rendre la vie moins pénible aux élèves du genre féminin à l’X. Les réunions, non mixtes, nous ont permis de comparer nos souvenirs de l’X avec d’autres environnements, universitaires ou professionnels. Nous en avons déduit que l’effectif minoritaire des femmes Xes n’était pas la seule différence : l’aspect « bulle » du campus et l’ambiance partiellement militaire pesaient aussi.
« Nos propositions portaient avant tout sur la sensibilisation, pour éviter la répétition des actes sexistes et permettre de sanctionner les violences sexuelles à l’X. »
Nous avons répondu à l’enquête de commandement qui a suivi la publication des témoignages. Nos propositions portaient avant tout sur la sensibilisation, pour éviter la répétition des actes sexistes et permettre de sanctionner les violences sexuelles. De la direction de l’École à l’Assemblée nationale (rapport sur la discrimination dans les armées), deux d’entre nous ont porté notre message à différents interlocuteurs jusqu’à la fin de 2018.
Quels résultats aujourd’hui ? Depuis #meetoo, les violences sexistes et sexuelles font partie du débat public. À l’X en particulier, deux autres IK hors-série ont été publiés avec X au féminin : en janvier 2020 sur les tabous et en février 2021 sur les femmes en public. Le débat reste donc vivant, permettant la sensibilisation de toutes et tous à ces questions.